De 1957 à 1974, près d'un million de Portugais migrent vers la France. Cette étude montre comment la dictature salazariste s'organise alors pour conserver des liens avec ses ressortissants et les surveiller tout en devant articuler cet exode massif avec les débats qui ont cours en son sein sur la modernisation économique et sociale et le maintien de l'Empire.
La recherche vise à définir la relation au vote des ressortissants portugais résidant dans des Etats membres de l'Europe du Nord. La mise en place de la citoyenneté de l'Union européenne nous a donné l'opportunité d'interroger les pratiques électorales, les représentations politiques et les appartenances identitaires des Portugais...
Durant tout le XXe siècle, l'Europe a connu d'importants mouvements migratoires: les pays les plus développés avaient besoin de main-d'ouvre étrangère pour répondre aux nécessités de leur industrie, alors qu'à l'inverse, les économies plus rurales des pays du Sud et leur transition démographique plus tardive les obligèrent à exporter leurs forces de travail... (extrait de la quatrième de couverture).
Comment les employeurs de main-d'oeuvre construisirent le « problème de l'émigration », comment sa gestionfut subordonnée à l'intérêt de ces employeurs et, enfin, comment l'appréhension du phénomène migratoire par l'élite administrative et politique évolua durant les années 1960.
Depuis l'entrée du Portugal dans l'Union européenne en 1986 et l'accès des Portugais à la citoyenneté européenne en 1992, des recompositions d'identités, française, portugaise et européenne, se sont effectuées chez les jeunes d'origine portugaise issus de l'immigration. Au-delà de l'héritage culturel des parents, comment la migration et la construction européenne ont-elles une influence sur les reconfigurations identitaires de ces jeunes en France ? L'auteur analyse, dans ce contexte, la construction des identités multiples.
Les discriminations dont sont l'objet certaines personnes dans des actes courants de la vie sociale (accès à un emploi, à un stage, à un logement...) sont un phénomène avéré en France. Les données statistiques publiques sont d'une grande utilité pour étudier les différences de situation par rapport à l'école, l'accès à l'emploi ou la mobilité sociale entre des populations d'origines différentes. L'échantillon démographique permanent de l'INSEE est une base de données dont les exploitations s'avèrent adaptées à cet objectif. Les données du recensement de 1999 incorporées dans cet échantillon complètent celles accumulées pour les mêmes personnes lors des recensements précédents, ce qui permet d'appréhender le rôle apparent de l'origine nationale, à niveau scolaire et milieu social équivalent, dans la fréquence du chômage que connaissent les jeunes issus de parents immigrés originaires non seulement des pays du Maghreb ou des autres pays d'Europe, mais aussi d'Afrique subsaharienne, de Turquie ou d'Asie du Sud-Est.
L'histoire de France, depuis le XIXe siècle, a été marquée et en partie façonnée par l'immigration. Il convient donc d'aborder la question migratoire sans l'isoler des contextes dans lesquels elle s'est déroulée, pour en parler autrement et la réhabiliter comme partie prenante de l'histoire politique légitime. L'auteur insiste sur les phénomènes d'opinion, de mémoire collective qui ont toujours accompagné la présence étrangère, afin de relativiser les débats politiques actuels et de montrer en quoi la vie politique, sociale, économique et culturelle française a été marquée par l'immigration de masse.
Analyse sociologique tendant à esquisser certaines caractéristiques du processus de transformation à l'oeuvre dans les itinéraires des femmes portugaises qui ont émigré vers l'Allemagne et la France dès les années 60 et à étudier leur dynamique d'intervention en tant qu'actrices de réseaux sociaux au niveau du milieu environnant et compte tenu principalement des relations socioprofessionnelles et de voisinage.
La confrontation de pratiques commémoratives de l'émigration, au Portugal, et des représentations de la migration parentale chez des jeunes franco-portugais, met en évidence l'occultation d'une histoire récente. L'auteur questionne dès lors la construction, en cours, au sein d'espaces associatifs franco-portugais, d'une mémoire partagée de la migration portugaise
Les parcours résidentiels de deux générations successives d'une vingtaine de sujets issus de l'immigration algérienne et portugaise sont présentés afin d'étudier l'impact d'un pôle d'accueil tel que le bidonville de Champigny sur leur habitat ultérieur. L'enquête révèle que l'habitat précaire a joué le rôle de premier accueil pour la moitié des familles rencontrées. Le premier accès au logement social a représenté une amélioration des conditions d'habitat et une promotion sociale. Par opposition au secteur privé, et même au réseau de compatriotes, non exempt d'exploitation, il offrait des garanties appréciées. Les représentations deviennent négatives aujourd'hui, du fait, de la dégradation du bâti et de la concentration progressive dans les HLM des familles les plus pauvres, particulièrement africaines. Dans tous les cas étudiés, l'effet de réseau a joué un rôle notable, surtout dans les années soixante et soixante-dix, pour l'accession à la propriété, objectif commun à la plupart des ménages et réalisé pour près de la moitié d'entre eux. L'étude des trajectoires résidentielles complètes permet aussi de constater une relative continuité : les enfants, pour la plupart, résident à Champigny ou dans des communes limitrophes. (résumé de la publication)
Réflexion sur le débat actuel en faveur d'une citoyenneté sociale considérée comme le type de citoyenneté qui compte véritablement dans la vie des gens et sur l'ancrage persistant de la citoyenneté politique dans la nationalité. Dans la présente étude l'auteur fournit une preuve empirique de cette lecture parmi l'élite politique portugaise. Sont analysés tour à tour le paradigme national de l'Etat moderne et le concept de citoyenneté postnationale, les perceptions par l'élite politique des résidents non nationaux en tant qu'acteurs politiques et le cadre législatif portugais en matière de droits politiques.