Le principe de l'égalité des droits de la femme et de l'homme est inscrit dans la constitution de l'Inde indépendante. Pourtant, si le rôle de la femme indienne dans la société a changé, son statut n'a guère évolué au cours de l'histoire. Les jeunes Pondichériennes en sont une illustration. Elles ont reçu une éducation indienne dans leurs familles et une éducation française à l'école. Une fois arrivées au terme de leur formation (au lycée français ou au centre français de formation professionnelle), celles que nous avons rencontrées n'ont qu'un désir, échapper au mariage arrangé et gagner la France. La France est à leurs yeux le pays de la liberté, qui leur permettra d'accéder au plein exercice de leurs droits de femmes, choisir leur métier et déterminer librement leur existence. C'est là l'une des raisons majeures qui les poussent à émigrer.
Cet article présente un projet de recherche sur le processus d'acculturation de jeunes dont les parents sont des immigrés d'origine indienne, installés en Angleterre. Filles et garçons (146), issus de quatre établissements d'enseignement général, ont rempli un questionnaire mesurant leur degré d'acculturation. Confirmant les travaux publiés par Stopes-Roe, Cochrane et Drury, les filles présentent une attitude plus positive dans l'adoption des normes anglaises, alors que les garçons sont plus réticents, les hindous et les sikhs l'étant moins que les musulmans. Les résultats de l'enquête sont dès lors élargis à l'étude plus étendue de l'assimilation.
La Malaisie est une société pluriethnique où cohabitent Chinois, Indiens et Malais. L'auteur, après un rappel historique sur l'évolution démographique, examine les caractéristiques des principaux groupes ethniques. Les Malais jouissent d'une position dominante en matière de droits. L'article aborde ensuite la question du développement économique et politique de la société malaise depuis 1969. L'auteur analyse, enfin, le rôle des facteurs démographiques quant aux relations interethniques.
Ce rapport présente une analyse de la dynamique des diasporas asiatiques dans le monde. Il souligne un développement dans le temps et l'espace des migrations asiatiques et insiste sur le rôle des réseaux communautaires d'entraide qui ont une part importante dans le maintien d'une conscience identitaire. Plusieurs unités socioculturelles sont à distinguer, l'une se rattache à l'aire d'influence chinoise, l'autre à l'aire d'influence indienne. En France, les communautés asiatiques ont constitué une économie communautaire autour de trois secteurs d'activité : la restauration, l'alimentation et la confection. La conscience identitaire, fondée sur le maintien de la culture du pays de départ, modèle les comportements des individus.
Il s'agit ici d'une étude sur les populations de souche indienne en France. Ces populations issues de l'immigration, ancienne et nouvelle, sont appelées Indo-asiatiques (nom repris de l'américain Asian Indian). Après une analyse globale des distributions spatiales des communautés en présence, une fraction de l'ensemble est examinée plus en détail : sont inclus Gujaratis, Bengalis, Bangladeshis, Punjabis, Sindhis, etc., alors que Tamouls (Sri lankais, Pondichériens...), Indomauriciens et Pakistanais sont exclus. La problématique de ces populations de nationalités, de langues et de religions diverses est traitée en trois volets : immigration, insertion socio-économique et intégration socioculturelle. En résumé : le volet immigration cherche à savoir qui est venu et d'où, à quel moment et pourquoi. Le volet insertion traite de la cristallisation des groupes et leur implantation géographique et professionnelle en Ile-de-France. Le volet intégration concerne l'identité et les spécificités culturelles des groupes ainsi que le fonctionnement intercommunautaire.
Au sein de l'Empire britannique et plus tard du Commonwealth, les populations d'origine indienne se sont souvent déplacées pour des raisons diverses : exil politique ou économique, travail sous contrat dans les plantations, exode des cerveaux, réseaux de commerçants. Les romanciers contemporains du sous-continent ou de la diaspora ont maintenant un important public anglophone dans le sous-continent comme en Occident. Ils racontent ces déplacements de façon neuve. Le premier besoin est celui d'inscrire sur la durée l'histoire de ces populations souvent longtemps installées en Afrique ou aux Antilles, mais gardant sur le long terme la mémoire de mouvements successifs. Les écrivains définissent ensuite le moment de la décision de partir, moment tragique sous la poussée de la violence politique, ou séduction de l'image de pays plus riches. Ils décrivent ensuite l'adaptation difficile dans le nouveau pays, thème connu mais renouvelé par la familiarité culturelle paradoxale dans les Etats du Commonwealth, et la politique communautariste, au Canada par exemple, qui regroupe des communautés disparates. Enfin tous les auteurs soulignent le caractère transitoire de cette phase où l'exil est encore ressenti.
La présence de communautés étrangères ou d'origine étrangère au Portugal est un phénomène récent. Cet article explicite les raisons de la présence de communautés indiennes à Lisbonne, en privilégiant la compréhension des stratégies commerciales développées par la plupart de leurs membres. La logique de développement et de fonctionnement (origine du financement, main-d'oeuvre, relation entre espace domestique et espace de travail, localisation géographique...) du commerce de patrons et d'indépendants d'origine indienne à Lisbonne et sur son rôle dans le processus de transformation de la zone centrale de la ville.
Cet article étudie l'impact des activités économiques japonaises aux Etats-Unis sur la position socio-économique des travailleurs japonais immigrés dans ce pays. Il montre que ce sont les trois principaux secteurs d'investissements japonais aux Etats-Unis (le commerce de gros, les finances, l'industrie) qui offrent à cette minorité les meilleures opportunités de carrière et de revenu en comparant les statistiques de 1979 et de 1989 et la réussite socio-économique d'autres groupes immigrés dans trois Etats (Californie, New York, New Jersey).
L'expression de "migrations indiennes" ne peut correspondre à la migration d'un groupe bien identifié, pour l'auteur. Elle recouvre au contraire des jeux migratoires complexes de communautés multiformes. Au-delà des diversités géographiques, linguistiques et religieuses , l'auteur utilise cette expression en référence au processus d'aryanisation ou d'indianisation qu'a connu le sous-continent-indien. Il repère quatre zones correspondant à quatre phases constitutives de cette indianisation, du 2ème millénaire avant J.C. à la diaspora d'aujourd'hui.
Sur quels critères une société d'accueil peut-elle décider de tolérer ou de rejeter des valeurs et pratiques spécifiques à une minorité : l'auteur tente d'élucider cette question en s'appuyant sur des principes directeurs tels que la morale universelle, les valeurs essentielles, la non-nuisance, les droits de l'Homme, le consensus. Il considère que le dialogue intercommunautaire visant à parvenir à une entente doit être préféré à la tolérance posée comme un choix à priori.
Etude de la politique d'immigration anglaise, à l'égard des sujets britanniques de couleur, durant la période de reconstruction de l'après-guerre. Il s'avère que malgré l'engagement des gouvernements - travailliste ou conservateur - la politique d'ouverture des frontières soit restée un mythe et que les mesures et changements administratifs opérés aient visés à la restriction de l'entrée et de l'implantation permanente des populations originaires du subcontinent indien, d'Afrique Occidentale et des Antilles.
Cet article décrit et interprète les transformations démographiques récentes (depuis les années 1990) qu'a subi un quartier des Etats-Unis (New York, Flushing) du fait de l'arrivée massive des immigrés asiatiques. L'impact de la restructuration économique, sociale, culturelle liée à l'introduction des capitaux et entreprises asiatiques est étudié ainsi que le coût-bénéfice de ce changement. Le discours public suscité par l'ethnicisation du quartier est examiné ainsi que les conflits nés entre immigrés et résidents anciens, entre Asiatiques et non-asiatiques, entre capital et communauté ethnique.
Analyse des changements intervenus dans la politique migratoire de l'Australie depuis 1975 liées à l'«ouverture du pays à l'Asie» (fin de la politique d'immigration restrictive) induisant une évolution de la composition ethnique de la population et le passage à une société pluriculturelle. L'attitude à l'égard des étrangers asiatiques et le débat public qu'elle a suscité sont examinés (confusion d'attitudes envers l'immigration et le tourisme asiatiques), ainsi que la position des partis politiques (Australian Labour Party, Australian National Party, Australian Liberal Party) face au Multiculturalisme.
Etude comparative de la politique migratoire menée par l'Australie et l'Autriche entre 1970-1994 et de ses conséquences économiques concernant, essentiellement, l'accès et la position des migrants sur le marché du travail. L'auteur cerne les principes fondamentaux de la législation des deux pays, relative aux conditions d'introduction, titres de séjour et de travail, accès à la naturalisation. Il dégage ensuite les traits distinctifs des migrants : participation à la force du travail, répartition par groupe d'industries, conditions de salaire et chômage en établissant une distinction en Australie entre immigrés d'origine anglophone et non anglophone.