Les auteurs étudient les facteurs qui ont façonné les marchés du travail des pays arabes au cours des deux dernières décennies : la pression démographique, les fluctuations du prix du pétrole, la mainmise de l'Etat sur l'économie et la migration internationale. Depuis le milieu des années quatre-vingts, les taux de croissance de la population active sont restés élevés, mais les migrations n'ont plus joué le rôle de soupape de sécurité pour les marchés du travail excédentaires des pays les plus peuplés de la région, en particulier dans les villes. L'emploi dans le secteur public n'est plus guère une solution. Les auteurs étudient, dans ces conditions, les défis qui se présentent aux décideurs de la région, qu'il s'agisse du chômage de masse, de l'hypertrophie du secteur public, de l'ajustement structurel ou de la réglementation du marché du travail.
L'étude de l'expérience des marins arabes - et de la communauté ethnique qu'ils formaient - basés au Royaume-Uni (South Shields) pendant l'entre-deux-guerres, 1919-1939, reflète le rôle historique majeur des marins étrangers dans ce port où le syndicalisme moderne parmi les navigateurs était solidement établi. L'accent est mis sur la «britannéité» des Arabes, sur l'impact de la Première Guerre mondiale sur les relations sociales entre les marins liées à la politique sociale de la ville (gestion des logements, aide aux pauvres) dans les années 1930. L'approche globale choisie est celle de l'«étude locale» au sens de la géographie sociale et de la sociologie, à savoir l'intérêt porté à un lieu et à la façon dont les relations particulières qu'il produit affectent les développements historiques, la spécificité de ce lieu étant elle-même le produit de développements historiques particuliers.
Un nouvel éclairage est proposé à ce qui fut considéré comme la première tentative de restriction de l'emploi des travailleurs noirs au Royaume-Uni, à savoir l'adoption du Coloured Alien Seamen Order de 1925, insufflée par les syndicats de marins. Il apparaît en réalité que c'était les marins arabes, en particulier Yéménites, qui étaient visés par cette loi d'exclusion défendue par des fonctionnaires du Ministère du Commerce et Ministère de l'Intérieur à Cardiff et South Shields, mais à laquelle s'opposaient le Ministère des Affaires Etrangères, le Service Colonial, le Bureau Indien. L'équilibre des forces politiques de l'appareil d'Etat britannique se fit en faveur des exigences de l'Empire (Protectorat d'Aden) qui fut dans ce cas un frein au racisme intérieur.
Analyse des conséquences de la guerre du Golfe (août 1990-mars 1991) sur les communautés immigrées dans les trois pays concernés, Koweït, Irak, Arabie Saoudite. Données statistiques et composition ethnique (Egyptiens, Jordaniens, Palestiniens, Yéménites, Asiatiques du Sud et du Sud-Est) de ces communautés. Conséquences immédiates de la crise sur les réfugiés asiatiques et les immigrés arabes : retour vers les pays d'origine ou redéploiement vers d'autres pays de la région. Conséquences à long terme : restructuration du marché du travail, des populations immigrées et des flux monétaires de la région résultant du transfert de fonds.
Etude des mouvements migratoires de retour, apparus à la fin des années 80, des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) vers les pays d'origine (Egypte, Jordanie, Yémen). Analyse des causes des migrations de retour. Approche théorique de l'évaluation du volume et des caractéristiques de ces retours. Etude comparative de la migration internationale en Europe Occidentale et dans le Moyen-Orient. Projection migratoire : évolution des migrations arabes de retour en 1990-2000.
Réflexion sur la réalité ethnique en Israël, les relations interethniques, et la permanence d'ethnoclasses malgré la mobilité sociale, basé sur une étude empirique menée entre 1978-1979 auprès de juifs Yéménites et Marocains. Les divers aspects de la conscience ethnique et de l'identité individuelle sont étudiés par rapport à la mobilité sociale : en particulier la personnalité culturelle ethnique (religion, famille, éducation, statut social) et l'attitude envers la communauté d'origine et envers les classes moyenne et supérieure ashkénazes.
Renaissance de la dimension communautaire en Israël : analyse du processus de développement de l'identité collective des juifs Marocains à partir d'une enquête menée en 1981 auprès de quatre groupes ethniques (Marocains, Yéménites, Asiatiques-Africains, Ashkénazes). Evaluation de l'identification à la communauté ethnique selon les trois fondements (culturel, psychologique, situationnel) de l'identité communautaire. Sentiments et attitudes envers l'appartenance à l'une des communautés (Sépharades, Ashkénazes, orientales) : le refus de la stigmatisation chez les Marocains.
La fonction du phénomène migratoire dans les enjeux unitaires de la «Patrie Arabe» au Moyen-Orient. Réflexion menée à partir de l'analyse et de la confrontation du discours des intellectuels (arabes et occidentaux) et des émigrés sur le thème de l'unité arabe. Analyse des mécanismes des migrations interarabes, réseaux communautaires, filière migratoire, stratégie migratoire (1975-1986), fondée sur des entretiens menés dans les pays arabes. Le cadre et les termes du débat : les initiatives d'unité de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), de la Ligue Arabe, les pays importateurs de main-d'oeuvre et le rôle des intellectuels. L'expérience migratoire : reformulation du mythe unitaire prenant en compte les logiques d'appartenance et d'identité nationale.
L'auteur montre comment et pourquoi l'émigration vers l'Arabie Saoudite est devenu partie intégrante de la vie du Yémen du Nord (Amran). Rapprochant les phases de la trajectoire migratoire des étapes et composants symboliques d'un rite initiatique, il propose plusieurs explications à cette pratique sociale. Il y voit entre autres la réponse individuelle et sociétale à un changement social trop rapide.
Etudiant l'expérience migratoire des Yéménites aux Etats-Unis (causes des migrations, conditions de vie et de travail dans le pays d'accueil, retour régulier au pays d'origine ou immigration familiale), l'auteur met en évidence les représentations des migrants relatives à leur séjour à l'étranger, à leur identité religieuse et culturelle menacée, leurs sentiments de déracinement et d'inadaptation dans l'un et l'autre pays.
Analyse des conséquences des migrations Yéménites sur : le migrant et sa famille, le développement économique du Yémen du Nord (grâce au transfert de fonds), la politique étrangère et intérieure du pays d'origine contraint de tenir compte de sa dépendance économico-politique de l'émigration et des pays d'accueil pour orienter ses relations internations et son expansion économique.
Etudes des caractéristiques démographiques, sociales, économiques des migrants Yéménites aux Etats-Unis entre 1971-1984, utilisant les statistiques fournies par l'Immigration and Naturalization Services (INS) et les recensements. Examinant le taux de naturalisation, le niveau d'études et la connaissance de l'anglais, les secteurs d'activité et les revenus, l'auteur s'interroge sur la transformation d'une migration temporaire en une migration permanente.
Des Yéménites émigrés aux Etats-Unis s'expriment sur leur expérience migratoire. Chaque histoire de vie traite divers aspects : les conditions de vie, l'adaptation, les représentations du mode de vie américain, la vie conjugale, les relations avec le pays d'origine, l'identité religieuse et culturelle, les causes d'un séjour prolongée (ou installation) en Amérique.
Les Yéménites émigrés aux Etats-Unis (Californie) : leur trajectoire migratoire, conditions de vie et conditions de travail comme saisonniers ou travailleurs agricoles, leur conditions de logement en camps, leurs relations interethniques avec les Hispaniques, leurs qualités humaines, leur préférence pour la marginalité et la préservation de l'identité culturelle, les types d'acculturation et d'insertion.
Les Yéménites émigrés aux Etats-Unis (New York) : étude des formes d'expression de leur identité sociale et des représentations de leur expérience migratoire telles qu'elles se manifestent à travers le «folklore de l'émigration» (contes, chant, poésie, pratique alimentaire, etc). Les multiples aspects de l'identité (tribale, régionale, musulmane, arabe, «amriki») sont examinés, ainsi que le développement du pluriculturalisme des individus.