Les pratiques sociales dominantes, souvent qualifiées d'esclavagistes, relèvent-elles véritablement de ce mode de production ou ne constituent-elles que des séquelles encore vivaces et douloureuses, mais remplissant en réalité d'autres finalités sociales que celles que pourraient suggérer leur apparence ou leur dénomination courante
L'analyse des populations aussi hétérogènes que celles des migrants noirs-africains gagne en finesse si elle est fondée sur un découpage selon l'ethnie des migrants, l'appartenance ethnique pouvant être identifiée par la langue, la religion, l'histoire ou la tradition. Sur la base de l'enquête MGIS (mobilité géographique et insertion sociale) sur les populations d'origine étrangère en France réalisée en 1992 par l'INED, l'auteur consacre cet article à la constitution des différents groupes ethniques des Africains noirs résidant en France, tout en faisant un aperçu historique et socio-culturel et s'intéresse à quelques variables socio-démographiques en fonction de l'ethnie des migrants.
Divisée en six chapitres cette vaste enquête de population aborde successivement les caractéristiques du flux migratoire avant la migration en France : origine sociale, rurale, urbaine, état matrimonial, ordre d'arrivée des époux et les conditions de vie des immigrés : mariage, polygamie, taux d'activité, revenu, degré de scolarisation maîtrise de la langue nationale, conditions de logement, pratique religieuse. Le dernier chapitre est consacré aux caractéristiques des ethnies d'Afrique noire : Bantus, Mandés, Wolof, Peuls. Selon les courants migratoires le rapport conclut à une tendance à l'assimilation, renforcée par l'usage du mariage mixte encore peu répandu chez les Turcs.
Les études portant sur la socialisation de l'enfant dans la société traditionnelle montrent la nécessité de prendre en compte les contextes sociaux dans l'analyse des processus de socialisation et des tensions qui marquent le passage d'un type de société à l'autre. L'analyse des échanges entre les mères Wolof et leur bébé, observés au Sénégal ou en situation d'immigration, montrent que les techniques de soin, les pratiques motrices, les jeux corporels, les échanges vocaux et verbaux mettent en oeuvre une pédagogie implicite où la mère valorise certaines activités motrices de l'enfant en fonction d'un système de références culturelles. Si la socialisation passe bien par un échange relationnel, les propositions faites par la mère, agent socialisateur, à l'enfant constituent un processus d'influence qui peut donner l'illusion du modelage. Après avoir souligné que les apprentissages moteurs s'inscrivent dans des formes de communication qui transmettent des valeurs durables, l'auteur montre notamment comment l'ensemble des échanges avec le bébé tendent à l'insérer dans le tissu de la parenté.
La langue dans son rapport avec l'identité culturelle, d'une part, et en tant qu'instrument de référence identitaire et de communication entre cultures, d'autre part, analysée à partir de la situation en Afrique Subsaharienne. Le caractère conflictuel des relations entre cultures à l'intérieur des sociétés pluriethniques : hégémonisme culturel et linguistique. L'identité linguistique et la culture dans la tradition négro-africaine : L'identification par la langue, le multilinguisme, l'ethnicité.
Etude économique ponctuelle s'insérant dans une recherche sur la situation globale (écologique, socio-économique, ethnique, etc...) de la moyenne vallée du fleuve Sénégal préexistante aux projets de sa mise en valeur. Résultat d'une enquête menée entre 1975-1979 dans quatre villages du Fouta Toro au Sénégal (Matam), choisie pour leur diversité socio-économique et ethnique et l'importance du prélèvement migratoire. Analyse consacrée aux systèmes actuels de production : unités de production, production agricole, transfert migratoire, consommation et revenu, examinant également l'environnement, le legs de l'histoire et le système foncier.
Analyse démographique des migrations dans la vallée du fleuve Sénégal. Les caractéristiques individuelles du migrant, l'accès au marché du travail en situation migratoire. Le champ de l'enquête : Sénégal (Dagana, Bokhol, Gaé, Podor, Matam), le choix de l'unité primaire : segment de li gnage concernant les Toucouleur, Wolof, Maures, Peul.
La typologie du flux migratoire dans la vallée du fleuve Sénégal. Agencement des différents flux, leur complémentarité, leur estimation. Analyse de l'émigration matrimoniale des femmes induite par les migrations masculines de travail : les stratégies personnelles de mariage et l'évaluation des flux matrimoniaux.
Les deux études présentées examinent les problèmes posés aux Peul du Sénégal, pasteurs nomades, par les aménagements hydrauliques réalisés dans le Diolof et la vallée du Sénégal : Elles analysent la difficile sédentarisation des Peul pour qui la migration est un fait culturel, et l'incompatibilité d'une agriculture moderne avec la poursuite du système agro-pastoral traditionnel : Elles montrent les possibilités d'aménagement de leur espace pastoral et de préservation de leur identité.
Enquête effectuée au Sénégal avec entretien semi directif et selon un canevas de thèmes successifs afin de déterminer les représentations qu'ont les ethnies les unes des autres ainsi que celles des Sénégalais et des étrangers les uns par rapport aux autres. Les stéréotypes, les relations interethniques.
Les différences et identités culturelles sont le champ d'exploration de ce chapitre. 1) Le concept d'acculturation : les rapports entre culture et personnalité. 2) La symptomatologie du migrant abordée en psychopathologie, deux types d'investigation : psychanalitique et anthropologique. 3) La socialisation de l'enfant sénégalais dans les systèmes familiaux et les interactions mère-enfant : un tissu social et culturel non pourvu dans la migration. 4) L'action ludocorporelle dans la construction de la personne et de l'identité culturelle des enfants Wolof au Sénégal.