Les demandeurs d'asile, fuyant des actes de violence allant jusqu'à la torture, arrivent en France asphyxiés par leurs souvenirs, pour y vivre en premier lieu une période d'attente, faite d'espoir et d'angoisse. Cette étude sur les enfants de demandeurs d'asile se veut anthropologique, psychologique et transculturelle et d'autre part sociologique.
Progressivement, ces deux dernières décennies ont vu s'épanouir une sensibilité et un appel à la mémoire dans des domaines qui étaient trop souvent livrés à l'amnésie (histoire de vies banales, immigrations, guerres et événements inavouables...). Ce sont l'affolement et les souffrances du temps présent et les grandes incertitudes qui pèsent sur l'avenir qui font cet appel. La mémoire devient dans ce contexte une sorte d'anamnèse, une élaboration, un travail collectif de lien et de dépassement des blocages, nécessaires pour penser et porter ensemble le présent et rêver l'avenir. [Extrait de l'éditorial]