Témoignage des actions locales effectuées dans les camps de réfugiès rwandais au Zaïre.
Dans une étude "l'immigration subsaharienne en Belgique",les deux auteurs Marco Martiniello et Bonaventure Kagné constatent qu'on réduit trop souvent les populations issues de l'Afrique subsaharienne aux seuls Congolais. Ils sont certes majoritaires mais "ne sauraient symboliser à eux seuls la diversité réelle que manifeste la communauté des ressortissants de l'Afrique noire disséminée sur l'ensemble du territoire".
L'ouvrage fait référence à tous ceux qui fuient une situation de crise extrême sur le plan politique, religieux, foncier, environnemental ou qui subissent un déplacement contraint du fait de politiques migratoires voulues par l'aménagement du territoire. Par mobilité sous contrainte, il faut entendre les mouvements collectifs, massifs, imposés parfois de manière brutale, tous induits par des forces d'expulsion vers un ailleurs qui n'a pas été souhaité. La diversité des cas analysés dans ce texte rend compte de la notion de réfugié et de déplacé dans le sens de leur définition première ainsi que de celle, plus restrictive, des organismes onusiens. La première partie de l'ouvrage tente de poser les jalons d'une classification entre déplacés, réfugiés, migrants économiques, demandeurs d'asile et exilés. Comment intervenir face à des situations si différentes ? La deuxième partie rassemble six études de cas, dont quatre en Afrique et deux en Asie du Sud-Est. Dans la troisième et dernière partie du livre les auteurs s'interrogent sur le rôle des sciences sociales à propos des connaissances qu'il faudrait acquérir afin d'accueillir au mieux les réfugiés.
Cet article évoque les multiples facettes d'un sujet d'actualité encore trop peu exploré, i.e. la mobilité forcée. Cette question est abordée à travers les formes de mouvement et déplacement de population qui marquent l'histoire récente des migrations Sud-Sud. L'auteur souligne tout d'abord certains critères qui confèrent à la mobilité forcée une place à part dans le phénomène migratoire. De plus, il remet en question les catégories de migrant forcé, leur signification et leur reconnaissance au regard du droit international et des politiques migratoires. La construction d'une typologie des mobilités forcées en fonction des motifs de départ semble enfin témoigner de l'ampleur du champ d'étude.
Dès le début de la colonisation dans la région des Grands Lacs, la problématique de la mobilité forcée des populations, sous les différentes formes qu'elle a pu prendre selon les périodes, est au coeur des enjeux socio-politiques : expansion démographique transfrontalière, installation ou salariat de migrants économiques, expatriation volontaire individuelle ou collective comme forme de protestation politique contre les autorités en place, vrais réfugiés et déplacés humanitaires. La mobilité forcée apparaît comme une réponse constante à l'impossibilité de construire, à partir de ces économies exclusivement agricoles, des sociétés où prévaudraient des formes de mobilité spatiale et sociale ouvertes et acceptables par les divers acteurs et pays impliqués. De plus, depuis les indépendances, l'apport de centaines de milliers, voire de millions de réfugiés, opposants déclarés ou simples citoyens en fuite, s'est surajouté épisodiquement aux flux anciens.
Les déplacements de population ont évolué au cours des dernières décennies. Aux migrations économiques sont venus s'ajouter les déplacements liés aux conflits armés. Dans les deux cas on observe maintenant des retours. L'auteur a analysé ces réinstallations des réfugiés de guerre comme indissociables de la réconciliation, de la réhabilitation et de la reconstruction. Les populations restent traumatisées par les événements ayant causé leur départ. C'est pourquoi il est primordial de défendre les droits de ceux qui rentrent et d'agir en tenant compte des raisons qui les ont poussé à fuir, afin de favoriser leur réintégration dans la société d'origine.
Par rapport à leurs compatriotes rassemblés dans les camps de réfugiés, les Rwandais installés à Nairobi appartiennent aux catégories sociales les plus aisées et les mieux formées de leur pays d'origine. Mais l'histoire du génocide de 1994 et leur refus de retourner au pays rendent cette population particulièrement soupçonnable. L'auteur décrit les conditions de réalisation d'une enquête sociodémographique dans une population qui cherche avant tout à se montrer discrète. Enfin, les résultats de cette enquête mettent en évidence le bouleversement des structures familiales et, à l'aide de la clandestinité, le processus de marginalisation économique et sociale.
Dans ce dossier consacré aux expressions culturelles des communautés vivant en Belgique, les différents articles abordent de nombreux aspects. La culture hip-hop, la littérature, la poésie, la peinture, la sculpture, la bande dessinée, les tags, le théâtre, la musique mais aussi la photo ou le cinéma constituent autant de moyens dont se sont dotés les "étrangers" vivant en Belgique pour s'exprimer. Les différentes approches qui nous sont proposées dans ce dossier témoignent de la créativité et de la diversité des facteurs de richesses et d'échanges interculturels.
Au printemps 1994, en moins de six semaines, plus de 800 000 personnes ont été massacrées au Rwanda dans des conditions atroces. Ce génocide a eu des conséquences qui n'ont pas fini de se faire sentir en Afrique centrale, la plus spectaculaire étant l'effondrement du régime Mobutu au Zaïre. L'auteur propose une analyse des causes et du déroulement de cette tragédie dans laquelle, selon lui, la France porte une lourde responsabilité. Après un rappel historique et une analyse des situations qui ont pu conduire à ce drame, l'auteur tente d'évaluer ses répercussions à court et moyen terme.
Récit de quinze jeunes filles originaires d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine qui racontent leur vie en Belgique et celle de leurs parents, les tensions entre des modèles culturels différents et les conséquences pour leur situation de femme.
L'auteur a photographié et recueilli le témoignage d'une quarantaine de survivants du génocide, en particulier entre avril et juillet 1994. Il s'agit de récits de survivance d'hommes, de femmes et d'enfants ayant vécu cette guerre civile. L'auteur livre ici de façon brute, une photographie accompagnée du témoignage de chacune de ces personnes.
Les explications sur les massacres entre Tutsis et Hutus sont trop simplistes pour être satisfaisantes. L'auteur explore d'autres voies que celle du conflit dit ethnique : responsabilité de l'Eglise "qui a semé les germes de la haine" et "posé des bombes à retardement", de la Belgique, de la France "qui joue les apprentis sorciers pour faire pièce aux Américains".
L'ouvrage est principalement un recueil de témoignages de réfugiés politiques. Il présente également des fiches synthétiques ayant le but d'éclaircir la notion de réfugié, la situation des réfugiés dans le monde, les pays "exporteurs" de demandeurs d'asile politique, l'histoire du droit d'asile ainsi que la démarche à suivre en France lorsqu'on demande l'asile. En 1994, dans l'Hexagone, la majorité des demandes sont venues d'Afrique (10 000 dossiers dont 90 réfusés), suivies par les Asiatiques (6 900 demandes dont un tiers a été accepté).
Le tiers des réfugiés mondiaux se trouve en Afrique. Ces populations en exil fuient la guerre, la pauvreté, la famine ou les régimes bafouant les droits de l'homme. Les auteurs étudient d'abord le cadre légal, la Convention de l'Organisation de l'Unité Africaine, donnant la définition des réfugiés et les mesures existant pour leur venir en aide, puis les cas particuliers de l'Ethiopie, du Soudan, de l'Ouganda et des réfugiés Rwandais, et l'action menée par l'association de la République d'Erythrée, Eritrean Relief Association (ERA). Les auteurs exposent ensuite les solutions habituellement envisagées : l'intégration dans le pays d'accueil, l'installation dans un pays tiers ou le rapatriement volontaire, appliqués à la situation africaine. Enfin, les auteurs présentent le problème des réfugiés sous l'angle plus global du développement économique et en particulier des projets d'aide au développement rural.
En quelques semaines, un million de Tutsis, de Hutus du Sud, d'opposants, d'intellectuels ont été massacrés au Rwanda, et deux millions se sont enfuis en terre étrangère. Il a fallut attendre l'exode et l'intervention controversée de la France pour que l'opinion se réveille, s'émeuve, s'interroge. Dans ce livre, l'auteur rappelle le fatal enchaînement du malheur, en éclaire les origines et le déroulement.