En 2001, un article de presse révélait l'épisode jusqu'alors méconnu des 1600 enfants réunionnais transférés en métropole entre 1963 et 1981, notamment dans la Creuse. Une politique menée par Michel Debré, alors député de la Réunion et dénoncée dans un livre paru en 2004 Ti'Paille en queue, du journaliste et écrivain William Luret. Dans Tristes Tropiques de la Creuse, les sociologues Gilles Ascaride et Philippe Vitale et l'historienne Corine Spagnoli défendent la même thèse, celle du repeuplement de départements ruraux. Mais si William Luret incriminait des " réseaux de personnalités ", eux concluent, après trois ans d'enquête, à un " projet national " auquel aurait collaboré l'ensemble du dispositif administratif public. Ils espèrent ainsi apporter un éclairage dépassionné pour permettre aux " Creuso-Réunionnais " de se réapproprier cette histoire qui sort à peine de l'ombre.
Etude de la population réunionnaise qui, par sa diversité, représentent une population d'étude intéressante pour saisir les mécanismes de construction d'une identité de peuple qui revendiquerait sa spécificité face à la France métropolitaine.
L'analyse des parlers des "jeunes de banlieue" en France, des pratiques linguistiques et langagières au Maghreb et à La Réunion témoigne des phénomènes de croisements, de mélanges entre langues en contact, malgré l'influence des politiques monolingues. Toutes ces pratiques renvoient à des stratégies diversifiées en réponse à des situations de communication spécifiques et ont souvent une fonction identitaire. Mais ces usages peuvent tenir les élèves les plus en difficulté à l'écart des situations communicationnelmles et de la distanciation propres au langage normé et aus apprentissages scolaires.; La reconnaissance du plurilinguisme effectif des migrants ou de leurs enfants ainsi que d'une imprégnation culturelle bilingue chez leurs enfants comme atout et non comme handicap semble être une des conditions d'une meilleure intégration.
Les études consacrées aux sociétés créoles ne font que peu de cas du père, souvent ignoré car supposé absent sur la base d'une généralisation abusive des travaux conduits aux Antilles. L'article identifie, à La Réunion, les "lieux du père", de la conception de l'enfant à la naissance. Le rôle de l'ascendant est ici décrit et envisagé à partir des théories de fabrication du bébé, de son importance supposée lors du processus de développement de l'embryon, aux comportements relevant de la couvade, manifestations représentatives de l'implication physique et symbolique du géniteur lors de la venue au monde de son enfant. L'absence mythique du père en société créole est remise en cause dans le contexte réunionnais et se pose la question d'une nouvelle approche de la structure familiale présente dans cette île de l'océan indien.
Entretien avec Eric Basset, éditeur de musique et organisateur de spectacles et en particulier des concerts de SOS Racisme.
Le migrant réunionnais est un Français qui se déplace sur le territoire national. Pourtant ses difficultés lors de l'arrivée en France le classe dans une catégorie de Français bien particuliers. L'article analyse la crise d'identité douloureuse vécue par le Réunionnais : paradoxe entre l'identité prémigratoire fondée sur le sentiment et la conviction d'appartenir à l'identité nationale et les malaises provoqués par le rejet de la société métropolitaine.
Au sommaire de ce numéro, notamment : Qu'est ce que « croire ». Les jeunes et la religion : un cadrage général. Islam français : entre sécularisation et mode de vie. De X-Files à la secte : la recherche d'une autre vérité. Rave new world. Les skinheads : solidarité de classe ou combat national. L'ethnicité chez les jeunes Réunionnais. La participation des jeunes aux associations en France, analyse de quelques indicateurs statistiques. Les logiques d'action juvéniles face à la mission locale.
Ce rapport constitue la première étape d'une recherche portant sur « les figures de l'émigration réunionnaise en métropole » dans une coprésence de la photographie et du propos anthropologique. L'objectif final consiste en l'analyse approfondie des itinéraires de vie, des représentations, des réseaux et des modes de participation à la vie locale et à la construction d'espaces publics des Réunionnais implantés en métropole. Cet objectif ne peut être atteint sans un préalable, constitué par cette recherche, qui consistait à comprendre les conditions de mobilité, les localisations et organisations de cette population à travers l'analyse des processus migratoires et dont la complexité peut être un analyseur éclairant des processus sociaux par lesquels se construisent et se transforment les rapports identité/altérité dans nos sociétés urbaines contemporaines.
A l'aide de sources historiques précises, d'enquêtes et de témoignages, l'auteur explique pourquoi ces étrangers sont venus en France, comment ils se sont installés et intégrés, tout en préservant leur passé. Elle les a regroupés suivant leur origine géographique : l'Europe, l'Amérique, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'océan Indien et le Sud-Est asiatique.
L'auteur analyse les discours et les regards portés sur l'Ile de la Réunion et les Réunionnais. Considérée comme paradis terrestre puis comme île française, la Réunion est un des lieux où les représentations du "Noir" et du "Blanc" semblent le plus interagir. L'auteur s'intéresse ici autant à la conception européenne qu'à la conception indienne ou malgache de ces discours et regards.
Réflexion sur l'émergence de l'identité créole. La naissance de la littérature créole avec GRATIANT (G.), la négritude césairienne avec CESAIRE (A.), l'antillanité de GLISSANT (E.). Analyse des caractéristiques de la créolité, élément fondateur de la culture antillaise et ciment de la solidarité géopolitique ou anthropologique qui unit Antillais, Réunionnais, Mauriciens, Guyanais, Haïtiens, etc... L'enracinement dans la tradition orale et l'irruption dans la modernité, la revendication de la créolité et la politique.
Cet article fait d'abord le point sur les évolutions récentes dans le domaine de la nuptialité et de la famille en France. Il analyse ensuite le cas particulier des Antillais en France, et plus généralement des originaires des DOM-TOM. Le recensement de 1982 et les enquêtes démographiques ont mis en évidence l'importance des familles dites monoparentales. On observe un recul progressif du mariage, au profit de formes d'unions mieux adaptées aux aspirations des individus. Mais il serait excessif de conclure à un éclatement de la famille en France.
La migration des Antillais, Guyanais, Réunionnais vers la banlieue parisienne. Parmi ces problèmes : logement, relations école-parents, relations enfants-parents, lesquels sont spécifiques de la population d'originaires d'outre-mer en métropole. Peut-on parler d'interculturalisme à l'école. A cela se rajoutent les difficultés éprouvées par les jeunes pour se construire une identité.
Les travaux regroupés ici, et publiés entre 1982-1986, traitent des divers aspects de la migration et de la situation des migrants, des femmes et enfants, Antillais, Guyanais, Réunionnais en France. Quelques références concernent la créolité et l'ethnicité dans les pays d'origine.