Dossier spécial sur les diasporas caribéennes, leur histoire, les problèmes de discrimination à leur encontre et leur vie au quotidien, que ce soit en France, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis.
L'objectif de cette étude ethnographique est 1) d'examiner la nature et l'importance des réseaux informels d'entraide de prise en charge des enfants et 2) de proposer de nouvelles interprétations théoriques du lien entre race, ethnicité et oppression de classes. Les résultats d'une recherche-action menée auprès de Porto-Ricaines de l'Etat de New-York révèlent la nécessité d'intégrer les indicateurs sociaux et culturels dans les études traitant des effets de la race, de la classe et du sexe sur la participation à des réseaux communautaires. Ils reflètent aussi le déclin de ces structures de survie chez la communauté étudiée.
La reconsidération du paradigme des facteurs de rejet-attrait, construit sur l'équation "abondance d'emplois aux Etats-Unis versus pauvreté endémique dans les pays d'Amérique Latine", démontre que cette thèse ne fournit pas une explication satisfaisante des causes de l'immigration hispanique et qu'elle renforce fortement les représentations courantes des "invasions d'immigrés clandestins mexicains, pauvres et prolifiques occupant les emplois des Américains". Le cas des migrations de retour et de la participation des femmes à la force de travail fait l'objet d'une attention particulière dans cette approche.
Cet article reprend et modifie les résultats de deux précédentes recherches menées en 1966 et 1982 à New York sur les mariages inter-hispaniques en s'appuyant sur les statistiques de 1991. Il examine les comportements de six minorités hispaniques et les compare aux données relatives aux Portoricains traités par les deux travaux antérieurs. L'accent est mis sur la récente diversité de la communauté hispanique et sur la possibilité de considérer le mariage mixte à la fois comme une cause et un indicateur de l'assimilation des nouveaux migrants dans la société d'accueil.
Etude des relations entre migration, famille et sexe chez les Portoricains vivant aux Etats-Unis soulignant le rôle primordial des femmes dans l'histoire des déplacements. L'auteur examine l'importance des caractéristiques familiales et les effets des indicateurs familiaux - statut matrimonial, fécondité, âge, etc. - sur les migrations féminines vers New York et les retours à Porto Rico, pendant les années 1980. Il trouve une explication des migrations, liant les niveaux structurel et individuel, dans l'unité familiale ou le ménage, en se situant dans une perspective économique de la famille.
A l'aide de plusieurs exemples et d'approches différentes, les auteurs montrent comment la mobilisation régionale et les minorités ethniques défient l'espace stato-national au nom des particularismes, selon des modalités souvent analogues. Les dépendances françaises de la Caraïbe, la Bretagne, la Corse, le Pays basque espagnol ont en commun de revendiquer leurs spécificités. Les minorités caribéennes de France, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et des Etats-Unis se transforment progressivement en groupes de pression, utilisant la citoyenneté comme ressource de l'affirmation identitaire.
Etude de la relation entre migration et désunion des couples portoricains effectuant une migration alternante vers les Etats-Unis. Les données rassemblées à partir d'études comparables menées auprès des femmes aux Etats-Unis et à Porto Rico révèlent que l'expérience migratoire est facteur de dissolution d'unions (union libre ou mariage) aussi bien chez les primo-immigrés, les générations issues de l'immigration que chez les migrants de retour au pays d'origine du fait de la faiblesse des liens sociaux. Les résultats ne peuvent être élargis aux autres groupes latino-américains sans enquêtes approfondies sur leur stabilité familiale spécifique, en situation d'immigration.
Chronique d'un ghetto : reportage durant trois jours dans un quartier de Portoricains aux Etats-Unis (Chicago), avec une équipe de policiers et de déménageurs chargés de l'expulsion des logements publics de la ville.
A partir des enquêtes courantes de la population de 1975, 1980 et 1985 et du recensement de la population de 1980, l'auteur étudie pourquoi, aux Etats-Unis, la situation économique des Portoricains s'est davantage détériorée que celle des Mexicains ou des Cubains. L'hypothèse selon laquelle les facteurs structurels - à savoir, la chute rapide de l'offre d'emploi traditionnellement destinée aux Portoricains et leur concentration dans des zones économiquement sinistrées - sont responsables de leur appauvrissement démesuré, trouve un large écho.
L'expérience récente de plusieurs groupes immigrants aux Etats-Unis échappe aux théories en vigueur, qu'elles soient structuralistes ou fonctionnalistes, économiques ou sociologiques. Trop rigides, elles n'expliquent pas pourquoi certains groupes stagnent (les Portoricains par exemple) alors que d'autres s'élèvent rapidement. Le nombre d'entreprises d'origine asiatique a cru de 87
Les catégories raciales aux Etats-Unis et l'identité raciale des Porto-Ricains. Analyse des données recueillies lors d'interviews portant sur trois dimensions : la façon dont les Porto-Ricains s'identifient eux-mêmes racialement, la façon dont ils pensent être perçus par les Nord-Américains, la façon dont la notion de race est perçue par l'interviewer. Etude des déterminants de l'identification raciale, mise en évidence de la dualité des paradigmes raciaux (américains et portoricains), description de leur confrontation révélant : 1) l'influence historique et contextuelle à laquelle est soumise identité raciale; 2) la pertinence des représentations de la race non plus comme concept biologique mais comme construction sociale.
Les travailleurs agricoles ont depuis longtemps été reconnus comme étant un groupe désavantagé, dont la profession est liée à des problèmes de santé. Cette étude présente les données de l'enquête sur l'examen de l'alimentation et de la santé des Hispaniques sur les effets du travail agricole sur la santé, réalisée aux Etats-Unis entre 1982 et 1984 auprès de 7 462 Mexicains, 2 834 Porto-Ricains et 1 357 Cubains habitant ce pays. L'attention portée sur les Hispaniques est d'autant plus importante qu'ils constituent le groupe ethnique le plus impliqué dans l'agriculture aux Etats-Unis. Les Hispaniques ayant une expérience du travail agricole se considèrent eux-mêmes en mauvaise santé physique et ont plus d'incapacités de travail-justement liées à ce même travail-que d'autres Hispaniques.
Bien qu'officiellement citoyens des Etats-Unis depuis 1917 les Portoricains sont un des groupes les plus marginalisés du pays. Leur insertion économique se heurte à des obstacles majeurs : racisme et difficultés socioculturelles (notamment linguistiques). L'égalité juridique apparaît, dans ce cas, d'une efficacité limitée dans la lutte contre les inégalités sociales.)
Une comparaison des défilés annuels des Polonais et des Porto Ricains établis aux Etats-Unis (Philadelphie) fournit une source riche pour la compréhension de la dynamique des relations intra-communautaires entre nouveaux arrivants et les groupes déjà établis dans le pays et pour la compréhension du développement de l'ethnicité. Les symboles de l'identité ethnique et la vision selon laquelle l'ethnicité est un aspect de la société américaine sont acceptés par les membres de la communauté ethnique établie et par les nouveaux venus. L'identité nationale et l'ethnicité américaine sont enseignées aux nouveaux arrivants, tandis qu'en même temps les nouveaux venus sont perçus comme un moyen de revitaliser la vieille culture ethnique.
Cet article propose un cadre conceptuel pour l'analyse de la migration en tant qu'évènement familial, prenant la famille comme unité d'analyse. Il présente deux applications de cette approche en utilisant les données officielles de 1980 de l'émigration des Etats-Unis (New York), vers un autre Etat américain ou vers Porto-Rico, de migrants Hispaniques (comparativement aux Asiatiques, Blancs et Noirs Américains). L'origine géographique des familles est prise en compte pour étudier l'immigration familiale : les résultats révèlent que leur transplantation ne se fait pas par unités entières et que les caractéristiques migratoires du chef de famille ne peuvent s'appliquer à l'ensemble de la famille.