Le 20 février 2001, 47 foyers sans logis et mal logés réunis au sein du DAL (Droit au Logement) Marseille-Provence prennent d'assaut le siège d'un bailleur social et décident d'y camper juqu'à l'obtention d'un logement décent. C'est le début d'un répertoire d'action de l'association dont l'observateur est interpellé par la prédominance d'un "Nous communautaire" majoritairement féminin : sur les 47 foyers mobilisés, 39 sont originaires de l'île de Mayotte, et 27 d'entre eux sont des familles monoparentales représentées par la seule mère.; Alors que la première partie de l'article analyse la recomposition dans l'exil de la répartition des rôles familiaux à travers l'observation des réseaux de sociabilité comoriens, la deuxième partie montre comment ces femmes se responsabilisent dans l'immigration, et ce d'autant plus lorsqu'elles s'inscrivent dans un processus d'affranchissement de la pratique matrimoniale du Grand Mariage.
Suite au référendum d'autodétermination (décembre 1974) aux îles Comores, l'île de Mayotte a entamé un processus de rapprochement avec la France. Dans ce cadre nouveau, s'est posée la question des noms des personnes. Si l'administration locale considère l'affaire un enjeu de nature pratique, les Mahorais s'intéressent aux changements au sein de la famille ainsi qu'à la question de l'islam et aux relations interethniques avec les autres îles comoriennes. La question des noms de personne demeure dans l'incertitude, à l'image même du statut de l'île, toujours en attente de régularisation constitutionnelle.
Qu'arrive-t-il lorsque des immigrants venus de Mayotte, collectivité territoriale d'outre-mer à la croissance démographique accélérée et à la moyenne d'âge particulièrement basse débarquent en Limousin, région la plus vieillissante et la plus dépeuplée de France métropolitaine ? Comment ces lointains compatriotes de l'océan indien sont-ils reçus dans la capitale de la porcelaine ? Quelles attentes ont-ils par rapport à cette "mère-patrie" ?