Analyse de l'ethnogenèse de ces trois peuples, leur histoire. Leurs statuts de peuples libres devenus réfugiés montrent bien des similitudes. Ils ont traversé des conflits, subi des invasions... (extrait de la quatrième de couverture).
La présente synthèse rend compte des résultats d'une étude menée en 1999 portant sur trois populations originaires de Haute Asie et établies en Ile-de-France. L'étude s'appuie sur des recherches et des analyses bibliographiques, sur une enquête par questionnaire et sur des entretiens de type semi-directif, réalisés auprès des populations concernées d'une part, et auprès d'acteurs institutionnels, associatifs et des autorités consulaires d'autre part. Elle s'est attachée à décrire les trois populations, à mettre en relief le caractère diasporique des trajectoires et des populations, et leur degré d'intégration en France ; elle propose enfin des pistes de réflexion sur les nations en diaspora.
A partir de trois minorités éthniques orginaires de Haute Asie, les Kazakhs, les Kalmonks et lesTibétains, l'étude retrace l'histoire oubliée de ce flux migratoire qui a pour caractéristique commune d'avoir ou d'avoir eu une intégration ou une assimilation en France extrêmement rapide qui tient pour partie à son héritage nomade ou persécuté pour des raisons politiques ou religieuses. Derrière ces peuples et leur exil, le travail d'érudition soulève des questions de fond : les présupposés identitaires culturels, religieux, politiques s'invisibilisent mais jusqu'où et pourquoi ?
Le problème d'une identité collective "nationale" et de sa construction ne se posa pas avant la fin du 19e lorsque la structure des vieux Empires Austro-Hongrois ou Ottoman se fissura sous les coups de boutoirs des mouvements des nationalités : alors l'unification linguistique devint un enjeu important pour le contrôle de l'espace impérial. Nations et groupes ethniques de l'Empire soviétique répertoriés à partir de 1917 furent érigés en minorités nationales ou en nations titulaires et dotées selon leur importance numérique et leur degré de conscience politique de différents attributs dans un ensemble de Républiques fédérées.
Etude du mouvement migratoire des Kazaks d'origine polonaise, du Kazakhstan vers la Pologne au début des années quatre-vingt-dix. L'auteur se penche plus particulièrement sur les facteurs susceptibles, soit de faciliter, soit d'entraver le processus d'intégration et d'adaptation de cette population qui fut autrefois déportée de territoires n'appartenant pas à la Pologne vers le Kazakhstan. Elle met l'accent sur les dangers d'une politique progressive de rapatriement des Kazaks suivi de l'octroi de la citoyenneté, risquant de provoquer une vague d'immigration illégale chez les familles séparées ou maintenues dans l'attente.
Etude de la mobilité géographique des Kazakhs vivant en Ile-de-France et de leur insertion dans la société française
Les auteurs font un rappel historique de l'expansion territoriale russe, de la colonisation "interne" au 19ème et 20ème siècles, puis distinction est faite des trois vagues d'émigration dans l'ex URSS entre 1917-1990 liées aux conséquences, pour les deux premières à la Révolution et aux deux guerres mondiales et pour la troisième représentée par les minorités nationales insatisfaites de leur statut. Ces émigrés sont essentiellement Russes, Ukrainiens et Kazakhs. Mais les auteurs s'attendent aussi a une nouvelle vague migratoire liée cette fois à l'exode des cerveaux dont l'importance dépendra des accords conclus avec les gouvernements occidentaux.
La communauté turque en France constitue un ensemble diversifié, ethniquement, statutairement, professionnellement, mais Turcs, Kurdes, ou Kazhaks, travailleurs ou réfugiés, manifestent la même difficulté à s'intégrer et à envisager l'installation définitive en France. La contrainte sociale intercommunautaire reste forte sur les femmes et également sur les enfants et les jeunes. C'est malgré, tout sur ces derniers que repose l'avenir de la communauté en France.