L'ethnicité à Maurice semble être le principal mode de structuration des rapports sociaux. De même, les stéréotypes ethniques et les typifications jouent un rôle primordial dans les interactions sociales. De même, l'institutionnalisation du droit des minorités constitue le mot d'ordre essentiel de l'idéologie officielle. Celle-ci affiche d'un côté une politique de construction nationale, de l'autre la sauvegarde des identités culturelles en phase avec l'histoire particulière des groupes ethniques composant le pays. Cette étude montre comment les remaniements culturels qui s'opèrent à l'intérieur des groupes ethniques ne s'effectuent pas en vase clos mais s'ajustent au reflet, disqualifiant dans le cas présent, ce que leur renvoie l'extérieur. Ces aménagements ont une incidence sur la définition des frontières qui assurent la persistence des frontières ethniques. En contexte de créolisation, tout contribue à l'effacement des limites, au brouillage des transitions. L'ethnicité, en tant qu'expression d'un lien d'appartenance, offre alors un répertoire de rôles disponibles pour ceux qui s'en réclament.