A Venise, la présence des étrangers, visible grâce à un certain nombre monuments, se dissout dans l'ensemble du corps urbain selon les mêmes critères que les habitants autochtones : le milieu professionel, les liens familiaux, la disponibilité du parc immobilier. Cependant, il a existé entre le XVIIe et le XVIIIe siècle une tendance au regroupement délibéré de certains groupes nationaux. Les Allemands se répartissent essentiellement dans une vaste zone entre San Luca et Santa Sofia ; les Grecs sont concentrés autour de l'église de San Giorgio ; les Turcs sont installés uniquement dans le palais du duc de Ferrare. Au total c'est la moitié des étrangers qui vit dans des logements contigus. Il existe en fait une relation entre la destination de l'édifice et la présence d'un noyau d'étrangers. Selon l'auteur, si les plus gros agrégats se rencontrent dans un patrimoine unique, c'est que la morphologie des maisons se prête à cette appropriation collective.
A la fin du XVIIe siècle, les Flamands, comme d'autres groupes étrangers, n'ont pas marqué l'espace urbain de Rouen de façon durable, excepté quelques enseignes et quelques chapelles. En revanche, ils ont imprégné et dominé la culture marchande rouennaise de l'époque. Toutefois, leur statut d'étrangers n'a toujours pas été le même sur le plan juridique et sociale.
Ce qui importe ici n'est pas d'étudier les différences objectives éventuelles entre Flamands et Wallons, qu'elles soient culturelles, linguistiques ou autres, mais plutôt quels marqueurs de la différence adaptés à l'évolution du contexte politique chaque groupe utilise pour réaffirmer sa spécificité et s'affirmer sur la scène politique, donc pour exister politiquement et renforcer son pouvoir.
La Belgique du 19e fut terre de contraste. Si la Wallonie s'imposait comme une puissance industrielle mondiale, la Flandre, ravagée par la famine vivait une des périodes les plus noires de son histoire. Puyant la misère, les Flamands abandonnèrent alors leur terre natale par centaines de milliers, cherchant du travail notamment en Wallonie. Pauvres parmi les pauvres, ces déracinés y furent souvent mal reçus et le terme "Flaminds" devint synonyme de raillerie et d'injure. Ce n'est qu'au terme de plusieurs générations que la greffe de l'intégration a réussi. Dans une Europe soumise aux pressions migratoires, l'ouvrage est d'actualité pour rappeler que le vent de l'Histoire tourne régulièrement. La migration est un phénomène de toutes les époques et de tous les pays. Les hôtes d'aujourd'hui peuvent devenir les migrants de demain et inversement.
Depuis la chute du mur de Berlin, le mouvement migratoire en Belgique est associé à l'immigration clandestine. Les Wallons prônent l'assimilation, alors que les Flamands sont partisans du multiculturalisme. Les immigrés sont un enjeu dans la nouvelle politique à la fois nationaliste et régionaliste de Belgique.
Le travail saisonnier a toujours occupé une place spéciale dans les relations entre la France et la Belgique (Flandre). Mais au début des années 1960 le nombre de travailleurs saisonniers flamands travaillant en France diminua fortement. Le travail saisonnier étant un travail manuel, il disparut par conséquent progressivement avec l'apparition des machines agricoles et l'introduction de nouveaux moyens de production.
Analyse historique d'une vague migratoire en Belgique (Wallonie) avant 1914. Les Flamands apparaissent à cette époque comme la seule référence visible à l'étranger. Aujourd'hui, le bouleversement du paysage économique et le développement récent de la Flandre rend anachronique cette vision négative.
Etude de l'impact socio-économique de la présence d'immigrés flamands au Royaume-Uni (Sandwich), au 16ème siècle, 1561-1603. Après un examen des relations commerciales entre l'Angleterre et la Flandre et le rôle de Sandwich, ville proche de Londres, l'auteur étudie l'évolution de l'insertion socio-économique des étrangers, leur contribution à l'économie locale, les secteurs économiques investis, et leurs relations avec les autochtones et les autorités municipales. Hostilité et racisme suscités par la jalousie envers ces travailleurs compétents, détenteurs de nouvelles et meilleures techniques ont rapidement remplacé l'accueil favorable qui leur fut initialement accordé.