Durant tout le XXe siècle, l'Europe a connu d'importants mouvements migratoires: les pays les plus développés avaient besoin de main-d'ouvre étrangère pour répondre aux nécessités de leur industrie, alors qu'à l'inverse, les économies plus rurales des pays du Sud et leur transition démographique plus tardive les obligèrent à exporter leurs forces de travail... (extrait de la quatrième de couverture).
La naturalisation reste un mode atypique d'accès à la nationalité. Les jeunes issus de l'immigration sont la cible des réformes des politiques de naturalisation engagées au cours des années1990 en Suisse. Cette étude interroge cette dynamique institutionnelle et ses paradoxes à partir d'une compréhension sociologique de l'expérience vécue par cette population...
L'histoire de France, depuis le XIXe siècle, a été marquée et en partie façonnée par l'immigration. Il convient donc d'aborder la question migratoire sans l'isoler des contextes dans lesquels elle s'est déroulée, pour en parler autrement et la réhabiliter comme partie prenante de l'histoire politique légitime. L'auteur insiste sur les phénomènes d'opinion, de mémoire collective qui ont toujours accompagné la présence étrangère, afin de relativiser les débats politiques actuels et de montrer en quoi la vie politique, sociale, économique et culturelle française a été marquée par l'immigration de masse.
En s'appuyant sur des sources provenant des archives de deux entreprises du textile argentines, cet article analyse l'intégration de la main-d'oeuvre immigrée au monde industriel,sa mobilité socio-professionnelle et la manière dont se déroule le processus de socialisation où les réseaux sociaux sont primordiaux.; Dans la première partie l'auteur se focalise sur les rôles des réseaux familiaux dans des contextes d'industrialisation récente et dans le cadre de l'immigration contemporaine en Argentine, tandis que dans la deuxième partie,elle cherche à reconstruire la trame des relations sociales des immigrés espagnols et italiens et des travailleurs argentins dans les industries étudiées. Pour ce faire, sont analysés l'embauche dans ces firmes, les modalités de travail et la façon dont l'espace de travail prend forme. Enfin, l'auteur approfondit la question visant à savoir si le fait de disposer d'un réseau social dense dans la sphère du travail rend possible ou non la différenciation avec un autre groupe et l'existence de réseaux ethniques dans des contextes industriels.
La dernière vague migratoire des Espagnols qui arrivent en France au cours des années 60-70 est abordée ici sous l'angle du projet migratoire d'origine qui configure les modalités d'installation de cette population dans la société française. Après avoir étudié le contexte historique, l'auteur analyse tour à tour le profil socio-économique des immigrés, leur projet migratoire, les stratégies déployées dans la sphère professionnelle, leurs conditions de vie dont le logement, l'alimentation et les dépenses sur le poste habillement, les loisirs, les vacances (où l'on constate un changement des conduites économiques) et les achats compensatoires, l'épargne et les investissements, les achats en France et les investissements immobiliers en Espagne.; Quels que soient les stratégies et leurs résultats, la réalisation du projet migratoire ne se fera pas sur le court terme : malgré le mythe du retour, l'immigration espagnole est devenue une migration d'installation.
Cet article cherche à sortir de l'oubli la migration des femmes espagnoles arrivées à Paris dans les années 1960/1970 pour travailler comme empoyées domestiques ou concierge. L'approche théorique est centrée sur l'analyse des représentations, des stratégies et des trajectoires de mobilité sociale des femmes immigrées (professionnelles, résidentielles, d'épargne et de consommation). La recherche est basée sur des entretiens en profondeur et des histoires de vie. Elle remet en question la perspective du migrant rationnel qui calcule son ascension sociale dans le cadre d'une société ouverte. La mobilité sociale des individus est subordonnée à des déterminants structurels, et dépend des stratégies d'autres secteurs sociaux avec lesquelles leurs propres stratégies peuvent entrer en contradiction. Ainsi, les femmes immigrées, qui s'insèrent dans deux types d'espaces sociaux (d'origine et d'accueil), peuvent voir leur trajectoire de mobilité sociale bloquée, tandis que leurs stratégies individuelles ou familiales de mobilité sociale ont constitué un facteur clé du développement économique espagnol des années soixante, bénéficiant collectivement à la société espagnole. (résumé de la revue)
Des études conduites dans plusieurs pays ont montré que les populations immigrées adultes tendent à avoir une mortalité plus faible que la population du pays d'accueil, malgré une situation socioéconomique défavorisée. Les hypothèses les plus fréquemment avancées pour expliquer ce paradoxe sont l'existence d'effets de sélection, les différences de régime alimentaire et les facteurs culturels relevant du mode de vie. La Belgique permet d'examiner ces explications grâce à la présence d'importantes communautés d'immigrés et à l'existence d'un registre national de population. La présente analyse compare le modèle de mortalité par cause des Belges de naissance à ceux des communautés les plus nombreuses (Italiens, Espagnols, Marocains, Turcs) et des immigrés des pays frontaliers ayant un mode de vie et un régime alimentaire similaires à ceux de la population belge. L'analyse des modèles de mortalité des immigrés de différentes origines et des Belges de naissance s'appuie sur des techniques de décomposition et des modèles de régression. Les raisons du paradoxe paraissent multiples, résultant à la fois des différences de mode de vie, de régime alimentaire et des infrastructures de santé du pays d'accueil. (Résumé de la revue)
On constate à l'heure actuelle une reconnaissance de l'histoire de l'exil républicain espagnol par des institutions publiques. Des associations composées d'anciens réfugiés et de leurs descendants ont eu une influence notable dans la redécouverte de cette mémoire. Si leur travail évoque incontestablement des frontières culturelles, il serait néanmoins trompeur d'y voir la constitution d'identités sectorielles. Ce qui distingue leurs activités, c'est la construction d'identités qui sont à la fois intérieures et extérieures par rapport à l'identité et au cadre socio-politique de l'État-nation.
Analyse et comparaison de la réaction des Français face aux immigrés dans les années 1930 et les années 1980 qui ont en commun d'être des périodes de forte présence immigrée, de crise économique et de chômage.
Au début du XXe siècle, des Espagnols débarquaient en France pour travailler dans les usines de chimie et de sidérurgie de la Plaine-Saint-Denis, au Nord de Paris. Rapidement, des baraques apparaissent et la communauté se développe. L'auteur retrace l'histoire de cette population, depuis son arrivée en 1905 jusqu'aux dernières installations vers 1960, sous tous ses aspects, dans la vie quotidienne ou dans les combats politiques. Le récit est émaillé de cinquante photos en noir et blanc issues des collections privées des témoins et des archives locales.
Ce volume de la série poursuit l'étude de certains aspects de l' "intégration" des jeunes dans les zones urbaines. Il est organisé en deux grandes parties. Dans la première partie Paul Soto propose une lecture orientée vers la compréhension des causes de la violence chez les jeunes à partir de l'analyse comparée des politiques d'intégration dans les quartiers de six villes d'Europe : quatre villes d'Europe de l'Ouest (Naples, Barcelone, Amsterdam et Derby), et deux villes de pays en transition (Sofia et Moscou). Dans la deuxième partie, Frédéric Lapeyre étudie le cas particulier des quartiers espagnols à Naples. Son analyse permet de prendre conscience de la complexité d'une vraie politique qui - pour rendre l'humanité et la dignité à la vie quotidienne des jeunes - appelle tous les acteurs à réviser leurs perceptions et leurs actions.