Ce dossier retrace les étapes et les caractéristiques de la migration chilienne en France à partir de 1973 en analysant les profils sociologiques des exilés et les conditions d'accueil qui leur ont été proposées à leur arrivée par les pouvoirs publics et les associations.
L'héritage de l'exil chez les descendants d'exilés politiques chiliens est complexe. La "mémoire d'exil" perd progressivement son rôle central dans les trajectoires des nouvelles générations.
Si l'accueil des Chiliens s'est fait dans des conditions très favorables en France dès 1973, leur intégration n'a pas été aisée. En cause, notamment, le syndrome d'un exile qui se voulait temporaire, la difficulté à trouver de nouveaux repères tant que les réfugiés gardaient les yeux tournés vers leur pays d'origine. Le choix individuel des migrants parmi les statuts qui leur étaient proposés, réfugié, étudiant ou travailleur immigré, a déterminé pour une grande part les modalités de leur sociabilité en devenir.
Dans le cas de l'exil, le retour s'impose comme étant la récupération d'un droit dont l'individu a été banni : celui de vivre dans son pays. Néanmoins, plus le temps de l'exil s'allonge, plus l'exilé s'adapte et trouve sa place dans la société d'accueil. En conséquence, lorsque le retour devient possible, cet exilé se trouve pris entre la mise en oeuvre de ce droit et une réalité qui, en raison d'implications familiales, sociales, économiques et professionnelles impose soit un report soit un abandon du projet de retour.
Le retour est la fin des exils, même si l'on sait qu'il ne touche qu'une minorité des populations exilés. Pour les Chiliens, le retour représentait à la fois un droit et un devoir. En réponse à cette dialectique droit vs devoirs, les mouvements de retour n'attendirent pas la fin du régime militaire pour s'amorcer et se développer, créant une situation unique où un pays recevait ses exilés en même temps qu'il en éjectait d'autres. Afin de faire face à ces retours, considérés la plupart du temps comme difficiles, se mit en place une infrastructure fondée sur un réseau associatif. Après la restauration de la démocratie, l'action de ces associations fut intégrée dans le programme officiel mis en oeuvre par le gouvernement chilien pour favoriser l'accueil des retornados.
A partir de l'observation de trois quartiers d'habitat social à Grenoble et des modes de socialisation déployés par des immigrés et leur famille, Algériens, Tunisiens et Chiliens, l'auteur s'interroge sur la nature du lien civil qui se crée avec le pays d'accueil. Derrière les problématiques de citoyenneté ou de participation sociale, les relations étrangers-nationaux obéissent à des positionnements et des revendications d'appartenance interactifs, issus non seulement de la nature des relations sociales mais aussi des sentiments de légitimité que produit chaque groupe ou individu en fonction de sa propre histoire.
Analyse de la migration aller et retour des exilés chiliens réfugiés en France suite au coup d'Etat survenu au Chili en septembre 1973, d'abord par une approche sociologique de l'ensemble de la communauté, puis par une approche anthropologique, en laissant les Chiliens eux-mêmes s'exprimer sur ce que fut leur long parcours d'exil, leurs stratégies migratoires, leurs projets migratoires et les motivations du retour.
Analyse des premiers résultats d'une recherche centrée sur les foyers des immigrés en Argentine en provenance des pays limitrophes, l'objectif principal étant l'étude de la structure familiale et l'emploi des immigrés boliviens, chiliens, paraguayens et uruguayens à l'intérieur du cadre socio-culturel propre à chaque groupe. Pour ce faire, l'auteur analyse une partie des données informatisées provenant du recensement national de la population de 1991, et plus particulièrement les données relatives à l'organisation familiale dans les foyers, l'insertion dans le marché du travail du chef et des membres de la famille ainsi que la fécondité des conjoints de chefs de familles.
Jusqu'en 1945, les immigrés européens installés en Argentine ont été nettement plus nombreux que les immigrés originaires des pays frontaliers et de ce fait, il existe peu d'articles sur cette question. L'auteur analyse l'installation des immigrés chiliens et boliviens à Tandil (province de Buenos Aires), une ville éloignée des frontières et de la métropole. Si la population originaire des pays limithrophes est sous-représentée, cette étude de cas permet de comprendre l'installation des nouveaux immigrés dans des zones dynamiques du pays d'accueil. Les Chiliens sont plus nombreux que les Boliviens à Tandil. S'il existe une mobilité sociale, les immigrés occupent des postes de faible qualification, et ce n'est que rarement qu'ils bénéficient de la sécurité sociale et de l'aide médicale.
Si l'on s'en tient à la stricte définition de la mobilisation ethnique comme une organisation politique explicite fondée sur l'appartenance ethnique, alors son impact sur les institutions politiques et la culture australienne semble faible. Outre les luttes menées pour obtenir plus de ressources ou d'aides sociales, l'ethnicité des immigrés s'élabore au travers de leurs pratiques culturelles.
Onze descendants de « déracinés » venus d'Espagne, d'Algérie, de Pologne, des Antilles, de Grèce, du Chili, de Russie, de Mauritanie, du Vietnam, de Turquie, d'Arménie témoignent. Nés dans le pays des origines ou en France, terre d'accueil et d'exil, ils font ici le récit de leur étrange pèlerinage aux sources : lieux fantasmés, familiers, symboliques, confrontation entre le mythe et la réalité, rencontre périlleuse avec la légende familiale. Autant de parcours singuliers que de correspondances entre ces témoignages.
Récit de quinze jeunes filles originaires d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine qui racontent leur vie en Belgique et celle de leurs parents, les tensions entre des modèles culturels différents et les conséquences pour leur situation de femme.
Cet article, fondé sur une enquête menée en 1992, examine les traits les plus caractéristiques de groupes et de musiciens latino-américains représentatifs de la musique des Andes à Montréal. En confrontant les conduites musicales et les stratégies identitaires des groupes et des musiciens avec la culture autochtone, l'auteur confirme son hypothèse de départ : ce sont ces racines autochtones qui fondent, en Amérique latine comme à Montréal, l'originalité de la musique des Andes