L'auteur aborde le rapport des populations à l'environnement dans le contexte des relations - passées et contemporaines - de race, classe et sexe. Elle étudie l'évolution de l'idéologie au cours des quatre périodes qui caractérisent la mobilisation écologique aux Etats-Unis en mettant l'accent, pour chacune d'elles, sur l'expérience ou la sensibilité écologique des gens de couleur (Noirs américains, Africains américains, Latinos et Chicanos, Asiatiques). Leur rôle et participation aux actuels mouvements écologistes en association avec leur lutte contre les injustices et discrimination de race, sexe, classe, sont ainsi mis en lumière.
L'ethnicisation des rôles professionnels examinée à partir des entretiens effectués auprès de Chicanas, professeurs d'université aux Etats-Unis. Les pratiques quotidiennes expérimentées par ces femmes dans les relations avec leurs collègues, les administrateurs et les étudiants sont analysées pour révéler les dynamiques de race, sexe, classe qui modèlent les attentes des institutions universitaires en engageant des enseignantes Chicanas.
L'auteur examine un moyen auquel recourent les Latino-Américaines pour améliorer les revenus du ménage : la présence d'autres adultes au sein du foyer. S'appuyant sur les résultats d'une enquête menée en 1990 auprès de Mexicaines vivant en Californie, elle étudie divers cas de figures (migrantes mariées ou célibataires-chefs de famille, actives ou sans emploi) pour mettre en interaction la présence d'adultes supplémentaires avec la situation maritale et économique ; elle examine aussi l'impact des caractéristiques de ces "soutiens" sur leur contribution économique. Son approche montre comment la classe, la race-ethnicité et le sexe s'entrecroisent pour déterminer la situation économique de la famille.
Cette étude donne un aperçu de la vie et des tribulations d'une population "invisible" : le personnel de service aux Etats-Unis. En s'appuyant sur une enquête par entretiens menés auprès de domestiques employées en situation irrégulière le long de la frontière américano-mexicaine, l'auteur développe la thèse d'un type d'emploi inséré dans un système de besoins économiques et d'intérêts communs dont certains individus sont les bénéficiaires, d'autres les victimes. Elle dégage les caractéristiques de la politique d'immigration, et des flux migratoires et dresse le profil des domestiques sans papiers et de leurs employeurs.
Cette étude descriptive a pour objectif 1) d'explorer les caractéristiques familiales et individuelles de trois cents femmes d'origine mexicaine ayant atteint au moins le niveau de la maîtrise à l'université américaine, comparativement à deux autres groupes de femmes (africaines et blanches), 2) d'examiner la pertinence des variables sélectionnées (niveau d'éducation et statut marital des parents, aspirations, soutien financier et moral, conditions de logement, maternité, etc.) dans la prévision de l'obtention d'un diplôme universitaire. Les résultats soulignent la sous-représentation des Mexicaines et Africaines en université révélant la persistance de barrières ethniques, sexuelles, sociales.
Cette analyse de la situation économique des migrantes latino-américaines agées aux Etats-Unis comporte un examen de leur statut social et de leur participation à la force de travail - incluant les facteurs (sexe, race, niveau d'éducation, santé) qui ont affecté cette participation - durant leur vie active. Elle se poursuit par l'étude des indicateurs socioéconomiques en tant qu'indices des revenus durant le troisième âge. La conclusion souligne l'aggravation des désavantages avec la vieillesse et le lien entre niveau économique, race et sexe. Des recommandations sont proposées pour assurer aux migrantes une égalité de salaire et de chances d'emploi.
Ethnicité et féminisme chez les intellectuelles Latino-Américaines des Etats-Unis vues à travers l'ouvrage de Gloria ANZALDUA, "Borderlands-La Frontera : the new mestiza" (Frontières : le nouveau métissage). L'article souligne l'originalité du cadre conceptuel construit par cet auteur, appartenant à la minorité chicana, et de ses théories fondées sur une "conscience de la collectivité" liée par une unité de spiritualité, de mythologie, d'humanisme fondée sur la reconnaissance des différences. L'abolition des frontières de sexe, ethnie, nation, obtenue par le combat intérieur de chaque individu constitue la "renaissance de la terre-mère" dans cette nouvelle approche du métissage.
Les femmes de couleur dans les universités américaines : la lutte pour une reconnaissance sociale et intellectuelle depuis les années 196O. Historique de la création, entre 1960-198O, dans de nombreuses universités américaines, des programmes et départements "Womens's Studies", accordant des bourses d'études aux étudiantes de couleur et privilégiant les domaines tels que l'ethnicité, le racisme, le féminisme, etc. Une redéfinition des études ethniques par les boursières d'origine africaine, asiatique, mexicaine est en cours et concrétisée par les propositions d'une étudiante chicana (élargissement des recherches aux multiples sources d'oppression).
Approche du concept de "blanchitude" dans le discours antiraciste au Royaume-Uni. Après avoir été au centre des débats, cette notion est désormais considérée, selon l'auteur, comme une interprétation traditionnelle et significative ayant sa place dans l'antiracisme, dont il propose une lecture plus nuancée et affinée afin d'en faire un outil théorique opérationnel.
Le piège des chaînes de télévision de langue espagnole aux Etats-Unis destinées aux téléspectateurs chicanos : une forme de «colonialisme» interne et commercial exploitant l'identité socio-culturelle et ethnolinguistique de ce groupe. L'étude des programmes de la chaîne hispanophone UNIVISION, de son monopole, de son fonctionnement (employant uniquement du personnel américain et excluant toute participation chicanos) conduit les auteurs à souligner son influence néfaste sur les Chicanos et son effet destructurant dû à l'impérialisme culturel qui la caractérise.
La production artistique, en particulier la peinture murale des Mexicains immigrés aux Etats-Unis (les Chicanos), est présentée ici dans son contexte socio-historique, sa thématique, ses genres. Cet art chicano, considéré comme un art social est examiné à travers l'inspiration et l'expression collectives qui le sous-tendent. Son support idéologique et son évolution vers une esthétique de l'ethnicité lui valent aujourd'hui l'étiquette "d'art hispanique aux Etats-Unis", prolongation logique de l'art engagé qu'il est depuis son apparition dans les années 1965-1970.