L'industrialisation catalane, fondée sur l'industrie textile du coton, dépendait de l'importation du coton des plantations américaines et brésiliennes. L'exportation de produits agricoles, combinée avec une flotte marchande catalane, a favorisé le développement d'un commerce d'outre-mer nettement catalan dans la plupart de ports américains. Les activités commerciales requéraient une contrepartie fiable sur le continent américain, ce qui donna naissance à l'expansion des réseaux commerciaux part le biais des réseaux familiaux. Cet article trace le profil du migrant catalan : un jeune de sexe masculin, célibataire, peu qualifié, sa situation en Amérique dépendant de la situation de ses parents en Catalogne. La décision d'émigrer n'était pas individuelle, mais familiale et le jeune émigré devait faire parvenir à sa famille restée en Catalogne une partie de ses revenus.
L'auteur s'est efforcé de montrer comment les communautés ethniques peuvent être manipulées par les Etats afin de justifier leurs politiques de domination ou en situation de contestation du découpage étatique qui leur est imposé. A cet effet Roland Breton mène un double état des lieux. Il expose une "hiérarchie" de peuples plus ou moins reconnue et inspirée de leurs traditions politiques : les peuples disposant d'un Etat-nation, les peuples sans Etat, les nations émergentes, les ethnies "minorisées" ou non reconnues. De plus, la création des territoires politiques, des Etats ou des entités subétatiques est présentée sur le plan historique. La dynamique croisée des Etats, des peuples, de leurs cultures propres et de leurs civilisations communes aide alors à dessiner les configurations humaines et territoriales distictes à l'origine de nombreux tensions et conflits.
Contribuant à une histoire en train de s'écrire, celle des Basques et des Catalans exilés en France entre 1939 et 1975, l'auteur propose - après des données statistiques - une analyse comparative des activités politiques de ces deux groupes distincts, trop souvent assimilés sous l'appellation de "minorités nationales réfugiées", en distinguant trois périodes historiques. Elle étudie ensuite les associations amicales et culturelles basques et catalanes dans leur fonction de sauvegarde identitaire et de pivot de la vie dans l'exil.
Analyse de l'action d'un réseau commercial en immigration à partir de la documentation conservée dans les archives d'une entreprise catalane spécialisée dans la production et le commerce d'huile d'olive et de fruits secs qui exporte fréquemment sur le marché argentin (Mar del Plata). L'auteur analyse plus particulièrement les mécanismes de transmission de l'information sur le marché et les formes de gestion de l'entreprise en Argentine, tout ceci en relation avec la présence de la communauté espagnole et catalane à Buenos Aires et de quelques institutions qui les représentaient telles que les chambres de commerce ou les banques du pays d'origine.
L'exemple des Catalans illustre la théorie de la constitution de l'identité nationale sur la même logique et les mêmes principes que l'identité familiale, en s'appuyant sur des métaphores généalogiques et naturalistes. La diversité est perçue dès lors comme constitutive du groupe.
Cette étude traite des problèmes d'intégration auxquels se trouvent confrontés les migrants en Espagne (Barcelone), dans la période post-franquiste. L'auteur propose une analyse à la fois de l'attitude des migrants à l'égard de la société d'accueil et de l'attitude à l'égard des étrangers de la part des Catalans. L'identité catalane est considérée comme fluctuante, en modification continue au gré des évènements historiques. L'intégration, culturelle et linguistique d'une part, structurelle de l'autre, est considérée comme les deux aspects d'un même processus, où le catalan a retrouvé une place reconnue.
L'immigration espagnole dans des villages du Languedoc est étudiée et analysée à travers les pratiques économiques, sociales et politiques du groupe de migrants, leurs rapports aux autres groupes et leur rôle dans la reproduction et la transformation de la société. Différente selon les villages, l'immigration est restée un phénomène interne à chacun. Les collectivités villageoises ont su intégrer les Espagnols. Elles possèdent en effet des structures de socialisation qui ont joué leur rôle durant cette période.