Le Portugal, malgré les signes de développement économique, est devenu terre d'immigration tout en restant terre d'émigration. Malgré la dominante des faibles niveaux de qualification dans les deux flux - il s'agit en quelque sorte d'une migration de substitution - , on voit des migrants plus diplômés arrivant des pays de l'Est.
Les Capverdiens de Marseille exercent pour la plupart différents métiers en parallèle. Rui, maçon originaire de l'archipel, tient une épicerie-buvette, forme de commerce particulièrement prisée par les Capverdiens
La migration internationale considérée du point de vue de l'émigration et des relations avec le pays d'origine se développe comme problématique en France à partir de 1974 avec les programmes de retour puis d'aide à la réinsertion ou sous l'angle du transfert de fonds que constitue l'apport de l'épargne des migrants dans leurs pays d'origine. Les projets d'aide au développement, portés par les immigrés en dehors des négociations de coopération internationale entre Etats, ne sont pas assez pris en compte alors qu'ils ont un impact à la fois économique et social et constituent des stratégies dynamiques qui font évoluer les sociétés d'origine.
Cette étude comparative de la migration féminine en Espagne et au Portugal et entre communautés différentes vise à déterminer s'il existe des régularités sociologiques identifiables dans les conséquences des migrations sur le statut des femmes étudiées, en dépit de leur origine nationale (Dominicaines et Marocaines à Madrid, Cap-Verdiennes à Lisbonne) et d'un contexte économique, social, politique et législatif propre aux deux pays. Pour évaluer les effets de la migration sur le statut des femmes, les auteurs présentent le contexte d'origine (structures familiales et place de la femme dans la famille et le système de production) et le contexte du pays d'accueil et, plus particulièrement, les caractéristiques du marché du travail qui influent sur le type de migration (immigration familiale, migration de femmes seules) qui a lui-même un impact sur le statut des femmes immigrées. A partir de cette typologie, les auteurs analysent l'effet d'autres variables (statut marital, insertion dans le marché du travail, influence des réseaux sociaux...) qui interviennent pour modeler le statut des femmes immigrées.
L'article a pour objet empirique la communauté cap-verdienne immigrée au Portugal. A l'intérieur de cette communauté l'auteur met à jour différents modes de vie dans leur dimensions objectives et dans leurs dimensions subjectives, différenciation liée aux conditions réelles d'existence, socialement déterminées; aux identités culturelles et surtout à une histoire qui unit et sépare en même temps les immigrés et la société d'accueil. Elle met en relief que les parcours migratoires différents liés à des conjonctures historiques donnent naissance à des modes de vie différents, sont également pris en compte la composition sociale des flux, la volonté des acteurs et leur décision de choix de départ.
Cet article décrit la nouvelle immigration de femmes du Tiers Monde en Italie, phénomène encore peu connu et peu étudié. Traditionnellement pays d'émigration, l'Italie depuis une dizaine d'années devient pays d'immigration. Les causes de ce phénomène sont à attribuer tant aux conditions économiques et politiques des pays d'origine qu'aux spécificités de la structure sociale et du marché du travail italien (importance du secteur économique informel). Les caractéristiques de chaque courant migratoire sont examinées plus particulièrement du point de vue de l'immigration féminine originaire du Cap Vert et des Philippines. En Italie, ces femmes employées généralement comme domestiques, marginales par rapport à la société italienne et au marché du travail, réussissent cependant à développer des stratégies de promotion sociale, à travers la formation ou à travers l'épargne. Les Philippines envoient de l'argent au pays d'origine pour aider leur famille ou même acquièrent des maisons. Il est probable que celles qui rentreront, auront à jouer un rôle important dans leur pays.
L'immigration au Nigeria des ressortissants des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Ouest Africain (ECOWAS) connut un bond rapide au lendemain de la ratification, en 1980, du protocole sur la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Cette période coïncide avec le développement économique du boom pétrolier nigérian. Cependant, le flux migratoire connut une interruption brutale avec les décrets d'expulsion de janvier 1983 et avril 1985. L'auteur suggère que, même si le protocole participe de finalités louables en tant que telles, la mobilité spatiale des populations requiert d'être soigneusement dirigée, tandis qu'il convient de délimiter clairement en ce domaine la souveraineté des Etats.