L'ouvrage fait référence à tous ceux qui fuient une situation de crise extrême sur le plan politique, religieux, foncier, environnemental ou qui subissent un déplacement contraint du fait de politiques migratoires voulues par l'aménagement du territoire. Par mobilité sous contrainte, il faut entendre les mouvements collectifs, massifs, imposés parfois de manière brutale, tous induits par des forces d'expulsion vers un ailleurs qui n'a pas été souhaité. La diversité des cas analysés dans ce texte rend compte de la notion de réfugié et de déplacé dans le sens de leur définition première ainsi que de celle, plus restrictive, des organismes onusiens. La première partie de l'ouvrage tente de poser les jalons d'une classification entre déplacés, réfugiés, migrants économiques, demandeurs d'asile et exilés. Comment intervenir face à des situations si différentes ? La deuxième partie rassemble six études de cas, dont quatre en Afrique et deux en Asie du Sud-Est. Dans la troisième et dernière partie du livre les auteurs s'interrogent sur le rôle des sciences sociales à propos des connaissances qu'il faudrait acquérir afin d'accueillir au mieux les réfugiés.
Etude du mouvement migratoire burkinabè vers l'Europe, mouvement très modéré par rapport aux autres pays de l'ouest africain.
De nos jours, la Côte-d'Ivoire constitue le premier pays d'immigration en Afrique de l'Ouest. La généralisation de la politique d'ivoirisation et l'instauration de la carte de séjour obligatoire pour les étrangers témoignent de la dégradation des conditions d'accueil dans ce pays. Pour les Burkinabé, le passage de ce pays vers l'Italie est décevant : la politique d'immigration restrictive adoptée par l'Italie au début des années 90 a progressivement effacé tout espoir pour les immigrés burkinabé, en particulier les Bissa, d'obtenir un statut régulier leur garantissant un minimum de droits. La nouvelle politique italienne consacre le passage d'une migration tournante à une immigration définitive dont les pratiques se rapprochent d'un processus d'intégration pour les réguliers. Ainsi, l'Italie oblige à une rupture progressive avec la région d'origine, dont les déséquilibres avaient fondé le projet migratoire initial.
Analyse de l'immigration ouest-africaine en Italie et de la constitution de réseaux communautaires africains. Une comparaison est établie entre les Burkinabé et les Sénégalais : les différentes façons d'entrer dans le marché du travail sont étudiées selon la situation de l'immigré (régulier ou clandestin), la région dans laquelle il s'installe et selon les caractéristiques des réseaux ethniques établis par les deux nationalités dont il est question. La comparaison reprend également le projet migratoire et les relations avec les autres groupes africains. Cet article montre comment le choix individuel ou du groupe pour des stratégies d'intégration dépend à la fois des facteurs culturels du pays d'origine et de la situation socio-économique de chaque région italienne.
Impulsée par l'administration coloniale, la migration des Burkinabè vers la Côte-d'Ivoire profite d'un environnement économique et politique favorable pour se développer après l'indépendance des deux pays. S'appuyant sur une communauté anciennement installée et déjà nombreuse, les Burkinabè ont fondé un véritable système migratoire au sein duquel les hommes et les richesses vont pouvoir circuler. Dans un contexte politique, économique et social, les Burkinabè vont alors intensifier leur circulation migratoire, multipliant les lieux géographiques d'installation et économiques d'insertion professionnelle tant sur le sol ivoirien que burkinabè.
La situation des immigrants avant et après la promulgation de la nouvelle loi gérant leur arrivée en Italie est succinctement examinée. Une comparaison est faite entre les communautés Burkinabé et Sénégalaise, cette dernière étant la plus importante en provenance de l'Afrique de l'Ouest. Les différentes façons d'entrer dans le marché du travail sont étudiées selon la période d'arrivée en Italie (réguliers ou clandestins), la région dans laquelle on s'installe, et par dessus tout, selon les caractéristiques des réseaux ethniques établis par les deux nationalités dont il est ici question. Cet article montre comment le choix individuel ou du groupe, pour des stratégies d'intégration dépend à la fois des facteurs culturels du pays d'origine et de la situation économique et sociale de chaque région italienne.
C'est le récit d'un villageois originaire du sud-ouest du Burkina-Faso, du pays lobi qui a passé une grande partie de son existence en Côte-d'Ivoire. D'Agboville à Korhogo en passant par Abidjan et Tiassalé, Pascal est successivement manoeuvre dans une plantation, apprenti cuisinier, cuisinier avant de rentrer au village pour la retraite. Loin d'être un acte isolé ou atypique, exemplaire, le parcours de Pascal nous renseigne sur les mécanismes sociaux à l'oeuvre dans la migration et sur les constructions communautaires.
Le mouvement migratoire des Burkinabé a été impulsé sous la colonisation, principalement vers le Ghana, puis ensuite vers la Côte-d'Ivoire. Actuellement, quatre émigrés burkinabé sur cinq résident en Côte-d'Ivoire. Les jeunes Mossi peuvent ainsi acquérir une indépendance financière qu'ils n'auraient pas avant 35-40 ans en restant chez eux. Mais la Côte-d'Ivoire subit une crise économique et a généralisé une politique d'ivoirisation (non-embauche d'un étranger après un licenciement, établissement de titres de séjour obligatoire). Les itinéraires migratoires sont entrecoupés de trois retours au village en moyenne (mariage, décès) et sont de plus en plus des retours définitifs.
L'immigration au Nigeria des ressortissants des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Ouest Africain (ECOWAS) connut un bond rapide au lendemain de la ratification, en 1980, du protocole sur la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes. Cette période coïncide avec le développement économique du boom pétrolier nigérian. Cependant, le flux migratoire connut une interruption brutale avec les décrets d'expulsion de janvier 1983 et avril 1985. L'auteur suggère que, même si le protocole participe de finalités louables en tant que telles, la mobilité spatiale des populations requiert d'être soigneusement dirigée, tandis qu'il convient de délimiter clairement en ce domaine la souveraineté des Etats.
Les mouvements migratoires en Afrique Subsaharienne. Analyse des phénomènes d'urbanisation, de migrations internes et de migrations internationales à l'intérieur du continent. Les déplacements de populations au sein et entre deux groupes de pays sont examinés : les pays francophones de la Communauté Economique d'Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEEAO) (données statistiques pour la Côte d'Ivoire, le Burkina-Faso, le Sénégal entre 1969-1976) et ceux de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) (répartition des étrangers par nationalité au Zaïre, Gabon, Cameroun, Congo, Rwanda, entre 1976-1984). Analyse de la politique migratoire des divers Etats.
Analyse du phénomène migratoire dans les pays Sahéliens membre du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Historique des migrations d'Africains Subsahariens avant la colonisation et à l'époque coloniale entre 1920-1960 (rôle des migrations dans le développement économique des anciennes colonies). Caractéristiques de l'immigration internationale dans la période post-coloniale 1960-1987 : les pays d'immigration, la réinsertion au pays d'origine, les recommandations à la France concernant la formation-retour, les droits des immigrés, etc...