Mise au point sur les nouvelles migrations et les nouveaux enjeux migratoires depuis les années 19990. Augmentation constante des étrangers mais les types de migrations récentes se sont transformés et diversifiés.
Lors du dernier recensement de la population bulgare datant du 4 décembre 1992, 288.000 personnes se sont déclarées d'origine ethnique rom, dont 257.000 ont reconnu le romani en tant que langue maternelle. A l'heure actuelle, la migration des Roms de Bulgarie, à destination essentiellement des pays européens, reste impossible à évaluer. Cet article esquisse les grands traits de l'émigration que connaît la Bulgarie dans la période actuelle, communément définie par le terme générique de "décommunisation", et évoque les solutions de principe aux problèmes que pose ce phénomène nouveau.
L'article porte sur les dynamiques entre l'auto-identification et l'identification d'autrui à partir d'une analyse sur la communauté des Pomaks (Turcs) en Bulgarie. L'"identité bulgare" semble se partager entre deux communautés principales : les Bulgares et les Turcs. Face à cette répartition, l'auteur met en exergue comment le pouvoir bulgare arrive à sanctionner l'orientation des Pomaks vers la communauté turque sans pas encourager non plus leur assimilation de la part de la majorité bulgare. Au XXe siècle, la politique de l'Etat bulgare à l'égard des Bulgares musulmans a donc été déterminée surtout par les intérêts politiques et beaucoup moins par les exigences des communautés minoritaires.
Récit du voyage eu autocar d'une journaliste avec des Bulgares en route pour l'Allemagne, via la Serbie, la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque. Retour pour certains qui ont été refoulés à la frontière. Un reportage dans les mailles du filet de Schengen.
Arraché à son milieu, tout homme commence par souffrir, mais par la suite, l'exil peut fonder une expérience profitable, car il permet de ne plus confondre le réel avec l'idéal ou la culture avec la nature. Ce récit retrace l'histoire de vie de l'auteur, écrivain-chercheur, né en Bulgarie et résidant depuis 1963 en France. Son déracinement correspond aussi à une expérience de la liberté.
Cette étude des perspectives d'harmonisation des politiques d'asile ouverte par le Traité sur l'Union Européenne met l'accent sur cinq points : 1) la priorité que doivent accorder les Etats membres de l'Union Européenne (UE) aux dispositions assurant la protection des réfugiés sur leur territoire; 2) les points majeurs d'uniformisation des problèmes liés à l'asile déjà mis en place par l'U.E.; 3) l'étude comparative des situations et procédures d'admission réservées aux demandeurs d'asile dans divers Etats membres; 4) les changements introduits par l'application du Traité dans le domaine de la justice et des affaires intérieures; 5) les questions en suspens. Les résultats positifs de la constante coopération entre le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR), l'UE et les Etats membres de Schengen sont évoqués en conclusion.
Après un bref rappel du processus de redivision des Etats européens au début des années 1990 et du raffermissement des régimes d'expulsion, l'auteur signale les orientations (septembre 1990) de la politique allemande concernant les réfugiés et les campagnes d'expulsion massive menées en 1992-1995. Ces opérations - dont la menace est permanente - touchent essentiellement les Ex-Yougoslaves, majoritairement Roms. Une attention particulière est accordée à la situation de ces populations, réfugiées des guerres civiles.
Les bouleversements du bloc de l'Est ont donné naissance à un flux migratoire d'un modèle nouveau. Une étude du Centre d'Etudes et de Recherches Internationales, résumée ici, analyse la diversité des causes et des types de migrations et donne un aperçu des conditions d'accueil dans les pays d'arrivée, et notamment en Allemagne et en France.
Après un rappel historique du mouvement migratoire en Bulgarie, l'auteur dresse le tableau du flux migratoire actuel dans le pays. Il analyse les conséquences des migrations, motivation de départ et les caractéristiques socio-démographiques et économiques des Bulgares ayant le désir d'émigrer.
L'émigration en provenance de l'Europe de l'Est ou de l'Europe Centrale est un phénomène récent lié à l'ouverture des frontières et à la situation économique qui affecte la migration interne entre ces pays. Le cas de la Bulgarie et le profil des migrants bulgares se distingue de celui de la Hongrie et de la Roumanie. La Pologne est devenue un pays de transit en raison de sa frontière avec l'Allemagne. La République tchèque accueille des réfugiés. La guerre en ex Yougoslavie a pour conséquence une population déplacée à l'intérieur du pays.
L'assouplissement du régime des passeports en Bulgarie, en juin 1989, a précédé de quelques mois l'effondrement de l'ancien pouvoir communiste. Exception faite de l'exode des Bulgares d'origine turque vers la Turquie, les premières vagues de migrants, en 1990, se sont dirigées vers les pays occidentaux européens. Cet article analyse le rôle significatif que joue l'imaginaire migratoire à la fois dans la décision d'émigrer et dans le type d'émigration envisagée : en effet, dans un pays à faible tradition migratoire, mal informé sur la réalité occidentale, la représentation de l'Occident joue un rôle dans les comportements migratoires et les discours qui les accompagnent. En prenant comme point de départ une enquête de terrain menée en août 92, l'auteur conclut que, si la décision d'émigrer est toujours le résultat d'une rupture entre ce qu'offre une société et ce que la population attend, il serait plus juste de parler ici d'un déséquilibre entre ce que propose la société bulgare et ce que les migrants croient pouvoir attendre des sociétés occidentales.
La politique migratoire des pays nordiques, 1945-1990 : l'étude comparative de la législation adoptée en matière de main-d'oeuvre étrangère, d'accueil de réfugiés, ainsi que celle des droits et responsabilités des migrants met en évidence des similitudes accentuées au fil des ans. Les mesures prises pour lutter contre la discrimination, favoriser l'intégration par l'enseignement de la langue véhiculaire pour les primo-immigrés et celle de la langue maternelle pour les enfants de migrants sont étudiées, ainsi que la place des étrangers dans le marché du travail.
L'émigration en provenance de l'URSS débute dans les années 1970 mais reste limitée dans le cadre du regroupement familial et présente un caractère définitif. Ce fut le cas pour les juifs émigrés essentiellement en Israël, en Allemagne et aux Etats-Unis. Il s'agit de jeunes à haute qualification professionnelle. Ce droit à l'émigration fait partie de la politique étrangère soviétique, à partir de 1987, vis-à-vis de l'occident. La reconnaissance de la libre circulation est un effet des relations internationales. Les autorités soviétiques en escomptent un profit en termes d'image et d'aide économique. La loi de mai 1991 qui autorise départs et retours pourrait conduire à un exode des cerveaux au sein d'une économie délabrée, mais reste encore difficile à évaluer.
Depuis les bouleversements de l'Europe de l'Est celle-ci connaît un fort courant de migration interne et une émigration qui touche essentiellement l'Allemagne et l'Autriche à dominante polonaise sur le modèle d'une migration alternante de proximité. La France est peu touchée par le flux migratoire qui est en train de créer un modèle de migration-circulation, différent de celui du Sud. Face à la concurrence que représentent ces nouveaux migrants par leur qualification professionnelle, quelle politique migratoire commune l'Europe peut-elle harmoniser.