A partir de la consultation des registres notariés du Roussillon, du Conflent et du Haut-Vallespir et de l'examen systématique de tous ceux conservés par les bourgs et les villages des vallées du Tech et de la Têt ainsi que de nombreux sondages réalisés dans les minutiers de Perpignan, un fait s'impose : dès les années 1410, plus massivement de 1440 au premier quart du XVIe siècle, des Basques émigrent vers les forges du Roussillon, du Conflent et du Haut-Vallespir. Ces forges sont des entreprises rurales, et leur poids économique est important à l'échelle de l'industrie de ces montagnes.; Cet article analyse la migration de main-d'ouvre basque, des forges de Guipúscoa a celles de Catalogne, puis étudie les Basques en Catalogne et l'uniformisation des pratiques dans la forge.
Fondée sur une énigme historique et linguistique, la singularité basque se révèle en réalité dans l'enchevêtrement de ses versions et de ses métamorphoses romantique, illuministe, républicaine, traditionaliste, religieuse, fascisante, nationaliste, post-moderniste. L'ouvrage en fixe les généalogies et les usages, en proposant une double perspective : mettre en évidence, par le recours à l'anthropologie historique, les conditions de constitution de la basquité en figure culturelle sous l'action de savoirs organisés (ethnographie, histoire, linguistique) et d'institutions (Etat et Eglises en particulier), en France mais aussi en Espagne, et par écho, en Angleterre et en Allemagne ; suggérer une méthode d'analyse des singularités culturelles à un moment où les revendications dites identitaires empruntent le langage du néo-régionalisme ou du nationalisme, troublant fortement les paysages culturels et politiques hérités pour l'essentiel du 19e siècle.
L'ouvrage recherche à travers l'histoire de la construction de l'Etat espagnol et du nationalisme basque surgi au 19e siècle les explications d'une brûlante actualité.
Devant l'extension croissante du nationalisme basque au sein de l'Eglise catholique basque au cours des premières décennies du XXe siècle, la hiérarchie réagit et de nombreux prêtres basques furent exilés en Amérique à cause de leur position. Si au début l'exil ne représente que des cas isolés, après 1910 l'émigration augmente, pour atteindre son apogée avec la guerre civile espagnole. La participation de ces prêtres au processus d'expansion du nationalisme dans les colonies basques d'Amérique fut essentiel et leur aide fut également très utile aux émigrés qui quittèrent le pays basque jusqu'à la guerre de 1936-1939.
Mode de vie d'un Français expatrié au Canada durant une vingtaine d'années.
Réédition de la monographie du Père Pierre Lhande (1877-1957), publiée en 191O et consacrée à "l'émigration des Basques vers le Nouveau Monde". L'auteur y traite des causes de ce mouvement au début du 19e siècle, et des types d'émigrants (corsaires, marchands, capitaines, missionnaires) ; de la psychologie de l'émigré ("esprit de retour",de "race", d'"initiative") et de ses activités (industrielles, agricoles, religieuses) ; du problème de l'émigration (sort de l'émigrant, bénéfices réalisés par les pays d'accueil, intérêts de la France et du pays basque). Une postface fait état de l'émigration basque au 20e siècle.
L'auteur s'est efforcé de montrer comment les communautés ethniques peuvent être manipulées par les Etats afin de justifier leurs politiques de domination ou en situation de contestation du découpage étatique qui leur est imposé. A cet effet Roland Breton mène un double état des lieux. Il expose une "hiérarchie" de peuples plus ou moins reconnue et inspirée de leurs traditions politiques : les peuples disposant d'un Etat-nation, les peuples sans Etat, les nations émergentes, les ethnies "minorisées" ou non reconnues. De plus, la création des territoires politiques, des Etats ou des entités subétatiques est présentée sur le plan historique. La dynamique croisée des Etats, des peuples, de leurs cultures propres et de leurs civilisations communes aide alors à dessiner les configurations humaines et territoriales distictes à l'origine de nombreux tensions et conflits.
Contribuant à une histoire en train de s'écrire, celle des Basques et des Catalans exilés en France entre 1939 et 1975, l'auteur propose - après des données statistiques - une analyse comparative des activités politiques de ces deux groupes distincts, trop souvent assimilés sous l'appellation de "minorités nationales réfugiées", en distinguant trois périodes historiques. Elle étudie ensuite les associations amicales et culturelles basques et catalanes dans leur fonction de sauvegarde identitaire et de pivot de la vie dans l'exil.
Les Basques se sont installés à Tandil (province de Buenos Aires, en Argentine) depuis le milieu du siècle dernier. Il semblerait que ces terres nouvelles aient forcé les premiers habitants à résoudre les problèmes les plus élémentaires. Ce phénomène, qui les convertissait obligatoirement en voisins, a pu agir comme accélérateur de l'insertion sociale. Il est probable également que, devant l'absence d'institutions basques, l'image de la communauté se soit forgée à partir de l'attitude participative de quelques membres, mais principalement parce que le reste de la société réussissait à bâtir un ensemble d'éléments folkloriques typiquement basques.
Cet article analyse la formation d'une communauté basque unie et intégrée en Argentine et en Uruguay au cours du XIXe siècle, en partant d'une situation initiale de séparation pratique de deux communautés, la basque-espagnole et la basque-française, nées de la division politique entre deux Etats de leur région d'origine. La communauté basque du XXe siècle fut ainsi le produit d'un processus de construction qui fit appel à l'identité ethnique et dont l'élément déterminant fut l'unité de la langue. L'apparition en 1899 de la première association basque (sans autre adjectif) en Argentine, la Société d'aide mutuelle Euschal Echea, ne fut pas le début, mais le point culminant institutionnalisé de ce processus.
Pendant tout le XIXe siècle, des pressions locales ou extérieures s'exercent sur les Basques d'Espagne pour qu'ils émigrent en Amérique. Les nouvelles idées qui se propagent dans les campagnes et les villes, les guerres et les crises agricoles sont autant de motivations de départ. La tradition d'aller vers l'Amérique, les succès des pionniers de plus en plus nombreux contribuent à cette émigration.
L'émigration basque vers l'Amérique, numériquement importante, est étudiée avec des difficultés suite aux problèmes d'ordre méthodologique, surtout à cause de l'utilisation des sources statistiques qui font rentrer les Basques dans les catégories d'Espagnol ou de Français. Le recours à d'autres sources, locales et nominales, ainsi qu'à d'autres méthodologies (microhistoire) est nécessaire. L'auteur, en appliquant son étude aux permis d'embarquement signés devant notaire à Ordizia (Guipúscoa, Pays basque espagnol), fait ressortir les grandes lignes du processus migratoire, avec des précisions supplémentaires.
Les Basques arrivés dans la province de Buenos Aires entre 1840 et 1880 se sont insérés dans un large éventail d'activités, rurales et urbaines ; ils ont accompagné le processus de développement et de diversification de la sphère productive. La période du début du flux migratoire, qui présente des caractéristiques exceptionnelles quant à l'insertion sur le marché du travail et à l'accès à la terre, a permis un progres économique à une grande majorité d'entre eux.
Cet article présente un panorama général de l'attitude de l'institution religieuse de l'Eglise en Argentine devant le phénomène migratoire, en approfondissant le thème du point de vue du clergé et des congrégations religieuses. La pratique religieuse des immigrés catholiques Irlandais, Allemands, Basques, Syriens, Libanais et Italiens est analysée depuis le début de l'immigration, jusqu'au siècle dernièr. Finalement, l'auteur décrit l'apport culturel et rituel des immigrés à l'évangélisation en Argentine.
Bien loin de déstabiliser l'Etat comme il entendait le faire, le terrorisme n'a fait que le renforcer, «tout comme le consensus des citoyens autour de son action. Comment la pratique de ceux qu'on appelle terroristes a-t-elle pu leur échapper au point de produire des résultats contraires à ceux qu'ils recherchaient et surtout à quel prix la société démocratique a-t-elle vaincu». Afin de répondre à ces questions, l'auteur a étudié de près l'attitude des différents pouvoirs concernés et conclut : «au prix de provocations policières, de dérapages publicitaires contrôlés, de mensonges médiatiques et de manipulations politiques». Deux chapitres (le 7 et le 8) sont consacrés aux réfugiés Italiens et Basques.