La hantise d'un monde sans altérité habite les courants racistes et eugénistes. De l'Irlandaise Mary Mallon, accusée d'avoir répandu la typhoïde dans les familles bourgeoises où elle était employée, à la communauté arabo-musulmane américaine, en but à des représailles qui, après le 11 septembre, frappent aveuglément tous ceux qui ont un faciès du "Sud", de la stérilisation forcée des Noires et des pauvres à l'eugénisme plus complexe du mouvement hygiéniste, Le Groupe de Recherche sur l'Eugénisme et le Racisme de l'Université Paris 7 livre ici dix nouvelles contributions autour de la "race" dans l'aire anglo-saxonne. (4e de couverture)
Héritiers du premier historien de Madagascar, Raombana (mort en 1855), les érudits malgaches de l'époque coloniale le sont de manière indéniable. Comme lui, ils ont été formés par les missionnaires anglo-saxons de la LMS (London Missionary Society), avant de participer à la construction intellectuelle de la communauté nationale, à travers un travail sur les spécificités de la culture malgache, dans toutes ses composantes, et du passé de l'ïle. Il s'agissait alors de répondre au défi de la colonisation. L'Académie malgache, fondée en 1902 par Gallieni, entendait contrebalancer l'influence anglaise et rallier progressivement les figures les plus éminentes de ce courant savant. De fait, les Malgaches investirent peu à peu l'institution au point d'en prendre les rennes avant l'indépendance. Cependant, c'est au sein de réseaux protestants et nationalistes actifs, que s'est développé l'essentiel de l'érudition malgache. Peu après la Seconde Guerre mondiale, émerge un savoir plus spécialisé qui annonce la professionnalisation des sciences humaines, effective à partir de la création de l'Université de Madagascar au début des années 1960. (résumé de la revue)