« L'Indien violent », « l'Indien onéreux », « l'Indien saoul » et le « noble sauvage » sont les stéréotypes les plus courants envers les peuples autochtones au Québec et au Canada. Une discussion qui aborde également le rapport en autochtone et Québécois francophone, deux groupes qui se définissent comme culturellement opprimés au sein du Canada. La conclusion aborde les intérêts en jeu dans la dynamique de discrimination structurelle envers les autochtones.
On estime que cinq millions de personnes vivaient au Brésil lorsque les Européens y débarquèrent en 1500. Cinq siècles de massacres, de tortures, de maladies et d'exploitation ont eu raison de cette population indigène qui ne représente plus aujourd'hui que 7 de ce qu'elle était.Les Indiens du Brésil constituent des sociétés très diverses, vivant dans des environnements aussi variés que des forêts tropicales humides, des savanes, des forêts d'épineux ou des déserts. Certains ne se distinguent guère de la masse des Brésiliens pauvres. Beaucoup - et parfois en dépit de contacts séculaires intenses - ont pu maintenir une identité distincte. D'autres n'ont aucun contact avec les étrangers; le Brésil est probablement le pays où les tribus 'isolées' sont plus nombreuses que partout ailleurs.Le gouvernement brésilien a entrepris de procéder à la démarcation de toutes les terres indigènes à partir de 1993. Mais actuellement un tiers d'entre elles ne le sont toujours pas et celles qui le sont ne sont pas efficacement protégées : ceux qui les envahissent illégalement - et parfois violemment - restent impunis.Les Indiens récemment contactés risquent toujours l'anéantissement. Si néanmoins ils survivent, ils seront, comme par le passé, rapidement décimés. L'unique solution à long terme - la seule qui garantisse la sécurité des peuples indigènes - est que le gouvernement brésilien s'aligne sur le droit international et reconnaisse enfin la propriété des terres indigènes. (introduction)
Inscription des Indiens de Guyane dans l'espace politique et institutionnel depuis les années quatre-vingt. La question amérindienne est à la croisée d'une logique institutionnelle et d'une logique identitaire, à la fois dans un système politique et dans un ensemble national fortement assimilateur et dans l'espace local politique guyanais
Les Etats-Unis sont une nation d'immigrants et sont devenus une véritable mosaïque de nationalités et de religions. Ce qui caractérise les nouveaux immigrants, venant pour la plupart d'Asie ou d'Amérique latine, c'est le maintien des liens culturels et linguistiques avec le pays d'origine. L'auteur s'interroge sur la recomposition démographique et identitaire de la société américaine impulsée par ces nouveaux immigrants.
Cet article étudie la question de l'identité autochtone en milieu urbain au Mexique. Après avoir montré comment l'expansion industrielle entre 1940 et 1970 a favorisé la substitution d'une identité de classe à l'identité ethnique chez des milliers de nouveaux citadins d'origine amérindienne, l'auteur examine les effets de la stagnation économique qui a suivi et qui, au contraire, a encouragé le maintien des liens avec les communautés d'origine, en même temps que les migrations autochtones se redéployaient sur le territoire, voire au-delà de la frontière des Etats-Unis.
Bien que les théories du postmodernisme et du postcolonialisme relèvent du domaine de la critique anglo-américaine, quelques-unes des préoccupations de ces discours théoriques se retrouvent dans certaines oeuvres littéraires contemporaines du Québec et du Canada anglophone, où la présence de l'Amérindien ou du métis dans les oeuvres contemporaines est liée à une appréciation des différences culturelles.
Sur quels critères une société d'accueil peut-elle décider de tolérer ou de rejeter des valeurs et pratiques spécifiques à une minorité : l'auteur tente d'élucider cette question en s'appuyant sur des principes directeurs tels que la morale universelle, les valeurs essentielles, la non-nuisance, les droits de l'Homme, le consensus. Il considère que le dialogue intercommunautaire visant à parvenir à une entente doit être préféré à la tolérance posée comme un choix à priori.
Le rôle des intellectuels brésiliens "modernistes", dans l'élaboration d'une identité brésilienne, durant les années 1920. L'analyse met en relief l'objectif du mouvement moderniste, à savoir dégager le pays de l'emprise culturelle européenne (portugaise, française), donner une place à la culture populaire métissée, réhabiliter le passé indien, valoriser la richesse ethnique et parvenir à une "concorde universelle" dans ce pays de pluralisme de races et de peuples.
Après avoir présenté les caractéristiques de l'identité culturelle du Mexique en mettant en lumière sa diversité et son hétérogénéité (cultures indienne, métisse, régionale, etc.), l'auteur analyse les termes du débat actuel face au dilemme de l'homogénéisation culturelle vers le pluralisme culturel. Le rôle de l'Etat est examiné ainsi que le péril que constitue la modernisation pour l'art populaire et la culture traditionnelle des Indiens.
L'article traite de la question amérindienne au Brésil en adoptant une perspective historique. Prenant pour point de départ l'universalité de l'identité ethnique, répandue dans presque toutes les régions du globe, l'auteur souligne les particularités de l'identité brésilienne ainsi que la dynamique de son évolution récente, qui se caractérise par la transformation d'identités tribales et locales en une identité générique pan-tribale.
Durant les "exhibitions ethnographiques" au Jardin d'Acclimatation de Paris à la fin du 19ème siècle, nombre de clichés ont figé l'image de l'Autre. L'auteur s'intéresse aux photographies représentant les Kalina : groupe amérindien de Guyane française et du Surinam et pose la question éthique et juridique, reprise aujourd'hui par leurs descendants, du regard occidental porté sur leur société et leur culture.
Les Etats-Unis d'Amérique eurent tendance à dénier aux indigènes le droit d'utiliser le nom traditionnel par lequel ils s'identifiaient. L'article étudie les différentes taxinomies, à prédominance raciale, utilisées pour désigner ces populations, ainsi que l'évolution du mode de désignation par ces populations elles-mêmes. Le terme "Americans" désigna les indigènes jusqu'au milieu du dix-neuvième siècle. Aujourd'hui le terme "American-Indians" incorpore le groupe comme minorité, mais "colored-people", "negro" furent largement utilisés ; au Mexique, "indio", "mestizo". Pour les indigènes, le groupe d'identification reste majoritairement la famille élargie, mais auparavant existaient aussi des confédérations de groupes (i.e. les Lakota-Dakota-Nakota pour les Sioux). La colonisation a multiplié et éparpillé les référents identitaires. Il en est de même pour les groupes d'origine africaine ou "African-Americans". Les débats actuels au sein de la société américaine entre "ethnicity" et "nationality", termes encore synonymes il y a peu, et leurs conséquences sur toute référence à un droit à l'autodétermination, sont cruciaux pour les Indiens d'Amérique.
Le soulèvement du Chiapas, en janvier 1994, est venu redonner à la question indienne toute son acuité dans un pays où l'élite tournait le dos au Mexique des autochtones, pour rêver d'intégration au Premier Monde. Depuis la conquête espagnole, la définition officielle de l'indianité était essentiellement une affaire de Blancs mais on redécouvre aujourd'hui comment les peuples amérindiens du Mexique ont réagi à la mise en tutelle coloniale en élaborant ce qu'on peut appeler des cultures de résistance qui reproduisent leur identité distincte, tout en s'appropriant des éléments techniques, politiques et symboliques de source européenne.
A partir des archives gouvernementales et des archives d'institutions religieuses, l'auteur a effectué un recensement le plus complet possible des esclaves amérindiens et noirs ayant vécu au Canada français entre la fin du XVIIe s. et le début du XIXe s. Il présente dans cet ouvrage les données biographiques recueillies pour chaque individu telles que le nom, le prénom, la date de naissance, le baptême ou le mariage, l'inhumation, mais il a aussi recensé lorsque cela était possible, les liens de filiation et l'itinéraire des esclaves. Dans une deuxième partie, l'auteur établit un relevé des propriétaires en rattachant à chaque famille ou institution les esclaves qui lui sont connus.
Les "réductions" dans le Canada du 17ème siècle et les prémices des relations entre autochtones et Québécois d'origine européenne. Cette étude des premières formes de réserves indiennes ("réductions"), fondées par les jésuites en Nouvelle France, à proximité des centres coloniaux, et regroupant des Amérindiens convertis au christianisme, aborde des débats toujours d'actualité : la "réussite" de cette mission calquée sur celle du Paraguay, l'émergence et la reconnaissance d'un christianisme empreint de rites amérindiens, les actions en faveur de l'assimilation ou du maintien de l'identité ethnique, la nature des liens entre autochtones et pouvoir colonial.