Au milieu des années 60 s'est amorcé en France un processus de délégitimation et de mise en évidence des effets structurants de l'ordre social sexiste, jusqu'alors "couverts" par ceux de l'ordre social classiste. 20 ans plus tard, ce sont les effets tout aussi violents et structurants de l'ordre social raciste qui émergent. Dans cet article, l'auteur analyse la force d'imposition de l'ordre social raciste, l'ocultation réciproque du racisme et du sexisme, puis la face mentale des relations sociales concrètes.
Dans cette mise en perspective de la contradiction entre la démocratie américaine et le racisme subi par les populations noires américaines des Etats-Unis, l'auteur fournit une analyse profonde des relations de dominations sur le plan social et politique. Le titre de cet ouvrage qui énonce ce dilemme américain, se réfère à la contradiction morale d'une nation déchirée entre l'allégeance à ses idéaux les plus hauts et la conscience de faits concrets de discrimination raciale. La question gênante abordée dans ce classique est la non-conformité discordante entre le credo américain de respect pour les droits inaliénables à la liberté, à la justice, à l'égalité des chances et les profondes violations de la dignité des Noirs.Ce deuxième volume s'articule en six parties et dix annexes. La première traite la question de la justice (inégalité et la violence dans les relations publiques notamment pour ce qui est du travail de la police, de la discrimination face à la loi - lors des procès, des sentences et en prison). La deuxième aborde la question de l'inégalité sociale (ses bases, les modèles sociaux de ségrégation et de discrimination, les effets de l'inégalité sociale). La troisième analyse les hiérarchies sociales (différence entre caste et classe, la structure sociale des Noirs). La quatrième présente le leadership et les actions concertées (le modèle américain du leadership individuel et de la passivité massive, le leadership d'accommodement, la protestation des Noirs, les raisons de la protestation et la personnalité des Noire, le leadership de compromission, les théories sur les Noirs, l'amélioration des Noirs et l'organisation de la protestation, l'Eglise des Noirs, l'école des Noirs, la presse des Noirs). La cinquième partie décrit la communauté noire en tant qu'ensemble minoritaire dominé face aux institutions et sur d'autres plans qui ne sont pas directement institutionnels. La sixième partie présente une analyse finale du dilemme américain : l'Amérique est au carrefour du problème noir du point de vue de la politique intérieure et sur le plan international.
Si le Secod Empire a lancé la conquête de la péninsule indochinoise, c'est la Troisième République, qui avait fait siennes les valeurs du siècle des Lumières, qui l'a achevé. Sa domination a été ressentie comme une oppression par beaucoup d'Indochinois. Et, malgré la répétition des idéaux et des bonnes intentions de la colonisation, la réalité de la domination et l'exploitation ne fut pas effacée.
Réflexion sur l'expérience coloniale en Inde, expérience qui fit voler en éclat le pays dans le choc entre l'économie capitaliste moderne de l'Angleterre et celle, surtout agricole et artisanale, de l'Inde.
La position sociale des populations d'origine immigrée se caractérise par le cumul de nombreuses inégalités. L'auteur explique comment la littérature sociologique appréhende l'incorporation des courants migratoires dans les sociétés d'accueil et comment elle distingue les différents facteurs explicatifs d'une intégration plus au moins réussie. En France, ce sont les immigrés originaires du Maghreb - tant ceux de la première que de la deuxième génération - qui se heurtent aux difficultés les plus importantes. (Résumé de la revue).
Historique de l'apartheid, concet et idéologie énoncé en 1935, mais dont les prémices datent de la fondation, en 1652, du comptoir du Cap.
La relation entre police, migrations et problèmes de sécurité a commencé à la fin du 18°siècle, dans le cadre du développement économique et social de l'Europe occidentale. Les politiques sécuritaires en Europe tendraient, selon l'auteur, à endiguer l'émancipation des "peuples subalternes" de la planète
Au nom de la sécurité, s'appuyant sur un soubassement de peur inconsciente, un discours de pouvoir recourt à la "tolérance" pour exclure de fait la civilité de la politique et la confiner dans un espace où les "sans" (sans papiers, sans droits, sans Etat) ne peuvent être l'objet que d'une attention policière ou humanitaire (Résumé de la revue)
En septembre 1997, à l'initiative de la Ligue des droits de l'homme et du Forum des migrants de l'Union européenne, la coordination des sans-papiers est allée à Strasbourg, au Parlement européen, témoigner de leur situation sociale et juridique auprès des parlementaires. L'auteur les a accompagnés avec la préoccupation ethnographique suivante : dans le contexte d'une rupture - passer du cadre de l'église Saint-Bernard à Paris à celui du Parlement européen - comment s'organise l'engagement des uns et des autres
S'appuyant sur une recherche de terrain de plus d'un an, effectuée entre 1965-1966, cet ouvrage étudie le groupe des Blancs créoles dans sa dynamique interne, son système de domination, et les relations interethniques que celui-ci implique à la Martinique.
Actes d'un colloque de deux jours à Montréal en février 2002. Des chercheurs de diverses disciplines des sciences sociales et de l'éducation travaillant dans le domaine des relations ethniques ont engagé une réflexion sur les événements du 11 septembre 2001 : rupture ou révélation de ce qui était déjà latent ?
Les rechercherches françaises en interculturalité questionnent peu les incidences de l'histoire coloniale sur la permanence des rapports dominants-dominés. Une analyse du raccrochage scolaire dans la formation préparatoire au DAEU permet de distinguer les étudiants présents depuis longtemps en France de ceux qui, arrivés plus récemment, ont connu dans leur pays d'origine le processus de réappropriation identitaire lié à la décolonisation.