La vie de Klara Golounova et Aké Koné, demandeurs d'asile hébergés dans des centres d'accueil en France (cada), est caractérisée par une dilatation du temps et une rétraction de l'espace. Cet article explore la réalité que recouvre leur attente au quotidien. Bien entendu, il n'existe pas une seule et unique façon de faire l'expérience de l'attente et celle-ci ne constitue pas un temps homogène ni même continu. Cependant, trois séquences semblent se succéder dans l'expérience des hommes et des femmes rencontrés au cours d'un terrain conduit entre 2003 et 2008, notamment dans des centres d'accueil en région parisienne : 1. la halte qu'impose le début de l'attente et l'arrivée au foyer, 2. l'ennui qui s'installe et le temps qu'il faut remplir, 3. le contournement de l'attente.
Seize contributions pour l'étude des migrations latino-américaines en Suisse
Récits de jeunes ouvriers, depuis le temps de l'école jusqu'à l'entrée à l'usine ; de l'apprentissage du travail à la soumission à la discipline. Vie ouvrière hors travail, du loisir jusqu'à l'investissement dans la maison et la vie familiale.
1992 : l'usine Renault de l'île Seguin ferme ses portes. Événement symbolique dans l'histoire industrielle et dans l'histoire sociale de la France. Renault-Billancourt a marqué la mémoire collective des luttes ouvrières et de l'aventure de l'automobile. Retracer, aujourd'hui, cette histoire, c'est redonner la parole à des hommes, souvent venus de loin, qui demandent à témoigner de la dignité de leur combat.
L'auteur a passé sept ans dans plusieurs cités, essentiellement celles du département de la Seine-Saint-Denis, et a partagé de longs moments de la vie des jeunes. Ces jeunes, il nous les donne à voir, dans ce livre, comme groupes et comme individus singuliers, dans leur vie quotidienne, dans leurs outrances et leurs doutes, avec leurs certitudes et leurs questions.
Cette étude réalisée à la Commanderie à Marseille a pour vocation d'évoquer quelques histoires de vie et d'alimenter une réflexion sur les parcours, les besoins et les satisfactions des résidents de la Sonacotra aujourd'hui.
L'auteur nous livre les résultats d'entretiens, menés auprès de femmes africaines venues rejoindre leur mari, dont le but est de connaître leurs avis sur l'environnement sonore qu'elles subissent quotidiennement. En effet, elles habitent à Villeneuve-le-Roi, ville se situant près de l'aéroport d'Orly, plus précisément le quartier Paul Bert, érigé sous un couloir aérien.
L'auteur donne ici la parole aux habitants de deux grands ensembles de la banlieue lyonnaise, les Minguettes et Bron-Parilly. Il analyse les manières de vivre l'espace d'une population disparate par son origine et son histoire. Il propose aussi une évaluation des différents modes d'habiter un milieu souvent stigmatisé à cause de l'environnement ou de la particularité des itinéraires, ou des formes d'habitat.
A partir de l'expérience suisse de l'Espace-Hommes, lieu d'accueil en pleine ville pour des réfugiés fuyant la violence politique, étude des problèmes auxquels est confrontée la société d'accueil : santé, éducation, politique sociale, urbanisme, etc.
Peu étudiée, la vie quotidienne des familles d'origine étrangère fait ici l'objet d'une enquête qui à travers portraits, témoignages et études (issus le plus souvent de documents du Fonds d'action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles) retracent l'imaginaire, la mémoire à travers les mutations sociales, politiques et familiales. L'autorité parentale, les liens intergénérationnels, le travail, la vie de quartier, l'effet des différentes mesures d'intégration à l'encontre des familles et tout ce qui constitue l'intégration au quotidien, est relaté par un auteur à la fois journaliste et anthropologue.
En constatant que nombre d'Italiens se sont convertis à l'islam, l'auteur analyse ce fait en partant de la présence des musulmans en Europe, du processus historique de la conversion et des motifs invoqués pour se convertir et dresse une typologie des nouveaux convertis : ceux-ci sont issus pour la plupart du milieu catholique, mais ils sont aussi d'anciens athés, des militants tant de droite que de gauche. Ils se convertissent à l'islam par amour, pour pouvoir épouser une femme musulmane, mais aussi par conviction, par attrait culturel, par vocation mystique, par exigence existentielle ou pour rechercher un équilibre psychologique. Au nombre des Italiens convertis à l'islam figurent des intellectuels et des travailleurs, des militants ou non, des personnes aisées et des marginaux. Enfin, l'auteur étudie l'après-conversion de ces nouveaux musulmans tant du point de vue individuel et de leur vie quotidienne que du point de vue de la dynamique collective de la socialisation en Italie.
Cet article porte sur la famille maghrébine immigrée dans des contextes locaux où se modèlent les relations sociales et s'actualisent certains stéréotypes. Les deux terrains d'enquête sont la Zaïne à Vallauris, une cité d'habitat populaire considérée comme "quartier sensible" et la ville de Menton. Cette ville est située à la frontière italienne et considérée comme une niche urbaine où les familles maghrébines immigrées sont peu nombreuses et semblent présenter les signes d'une "intégration réussie". Les données présentées se refèrent principalement aux descriptions fournies par les acteurs comportant des références à la sphère familiale et domestique. Les auteurs montrent qu'en dépit des modalités différentes voire opposées qui caractérisent le processus d'insertion dans l'espace urbain, les familles immigrées de la Zaïne et de Menton s'inscrivent dans un même paradigme, celui de la désignation de "famille immigrée" avec le jugement relatif de réussite ou d'échec de l'intégration. Par conséquent, on voit se dessiner des modes de représentation de la "famille immigrée" valorisant ou dévalorisant à la fois la famille et les lieux de résidence de celle-ci.
Ce livre entrecroise l'histoire du peuplement de Belleville et celle des Juifs tunisiens constituant une des dernières vagues migratoires de ce quartier. Il décrit la reconstitution du ghetto, la mise en scène de l'espace urbain à travers la "réinvention" de la culture juive tunisienne. Les commerces à "haut rendement symbolique", les institutions communautaires, mais aussi les pratiques de cohabitation jalonnent le parcours d'intégration des Tunes de Belleville.
L'immigration des femmes marocaines en Italie commence à faire l'objet de recherches spécifiques. Même si elle est minoritaire au regard de la population masculine, la présence féminine a fait l'objet d'une attention particulière de la part de la société italienne, et notamment des services sociaux, à cause de la demande qu'elle suscite dans le domaine de la santé, de la planification familiale et de l'instruction : c'est notamment le cas en Vénétie. Confrontées à de nouvelles situations, les femmes marocaines immigrées des zones rurales ou urbaines doivent prendre des décisions importantes sur le plan familial et du travail. Cette situation exige une comparaison continue entre les valeurs et la culture de la société d'origine et celles de la société d'accueil, et l'alternative ne se situe pas nécessairement en termes de refus-acceptation.
Dans le cadre de l'"Année Européenne Contre le Racisme", cette revue a réalisé un important dossier sur le racisme en Europe. La première partie, consacrée à la situation en Belgique est présentée dans ce numéro. De nombreuses questions y sont abordées telles les dispositions législatives visant à réprimer le racisme, le travail des associations sur le terrain, les différentes formes de discrimination, le discours des enfants sur le racisme, l'analyse du racisme dans les médias belges... Le lecteur trouvera également dans ce dossier des articles sur les principales manifestations politiques et artistiques qui ont récemment eu lieu en Belgique.