S'appuyant sur les données recueillies pendant quatre années dans un collège de banlieue parisienne, David Lepoutre analyse le rapport au passé familial en fonction des contextes historiques de migration, des appartenances sociales et des origines culturelles.
Ce travail mené auprès de jeunes étudiantes voilées nées en France, interroge la relation du voile à l'autre sexe à travers les comportements amoureux et les stratégies matrimoniales. Il se demande dans quelle mesure ces jeunes filles sont en rupture avec les pratiques traditionnelles de leurs parents, tout en revendiquant une appartenance à un "nouveau monde islamique ». (Présentation de l'éditeur)
Cet ouvrage s'interroge sur la possibilité d'intégration des jeunes d'origine maghrébine dans la société française et sur leur aptitude à concilier les valeurs et les croyances de la culture d'origine avec celles propres à la société d'accueil. Cette enquête sociologique s'efforce de cerner l'ensemble des valeurs et des croyances qui guident la vie de ces jeunes (islam, croyances magico-religieuses, perception des questions tournant autour de la sexualité, formation du couple ou de la famille).
Les frontières sont de toutes sortes, politiques, militaires, géographiques, linguistiques... elles peuvent être aussi culturelles et même imaginaires. Entre pays, entre Etats persistent ou se créent des limites invisibles et pourtant reconnues de tous. Il y a les frontières que l'on défend et celles que l'on viole, mais aussi la fraternité au-delà même de celles qui devaient séparer. A l'heure européenne, l'ouvrage tend à étudier dans l'histoire comme dans le présent l'ensemble des facettes réelles ou mythiques que recouvre cette notion.
Une enquête réalisée à Dreux en 1997 tend à montrer que les jeunes adultes issus de l'immigration commencent à s'éloigner très nettement des valeurs et méthodes sous tendus par le système éducatif maghrébin.La télévision, l'école et plus généralement l'espace urbain ont apporté d'autres références et d'autres valeurs et l'impératif de faire sa vie en France.
A partir du thème de la femme et de l'opposition entre valeurs occidentales et mentales Chahan Chahnour, écrivain arménien exilé en France à la fin des années vingt, a montré que l'héritage culturel arménien n'a pas été transmis par les rescapés du massacre de 1915.
Le racisme ne peut s'expliquer seulement sur la base de causes économiques. Or, le christianisme apporte avec lui une certaine symbolique des couleurs. Cette symbolique survit à la disparition des racines mystiques et chrétiennes. Certes, le Christ transcend toute ethnie mais il ya bien eu des Vierges Noires objet d'un culte particulier, notamment en Europe. La Vierge Noire est moins la mère aimante que la magicienne, la miraculeuse. Le symbolisme de la noirceur n'est donc pas aboli dans le culte mais refoulé. L'association entre noir, Satan et péché est aussi agissante chez les protestants que chez les catholiques, même si elle s'est traduite par des comportements différents chez les uns et chez les autres. De fait, il reste quelques résidus de l'antithèse "ombres et lumières", même si le mouvement ne va plus entre le blanc et le noir mais il s'est élargi à une série d'expériences du monde occidental avec les non-Européens.
L'auteur a retracé de façon comparative les processus de formation des différents Etats nationaux européens. Une série de facteurs d'agrégation sociale et nationale sont pris en compte : la mémoire historique, les normes de cohabitation, la langue, l'ensemble des rapports parentaux, le lignage et le territoire.
Nombre d'anthropologues considèrent que, dans leur grande majorité, les groupes auxquels on est confronté sont des constructions sociales, chaque culture créant son propre système de représentations de la diversité humaine. Cette posture peut sous-estimer le rôle de la cognition dans la construction des formes culturelles, y compris des formes artificielles telles que la race. Selon l'auteur les anthropologues sous-estiment le rôle que les enfants jouent dans la formation et dans la transformation des traditions culturelles. Cet essai examine la construction d'une convention culturelle spécifique, sous ses aspects cognitifs et dans ses liens avec le développement des individus - convention que l'on rencontre en Amérique du Nord et dans certaines zones d'Europe sous le nom de "règle de la goutte de sang" et qui détermine l'identité raciale. Le simple apprentissage de cette règle ne suffit pas à expliquer de quelle manière cette convention s'acquiert et s'interprète. Au contraire, ces opérations reflètent une relation complexe et dynamique entre les environnements culturels, les processus cognitifs et d'adaptation à la vie sociale.
A partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète, ces anthropologues ont mis en évidence le modèle musulman du rituel sacrificiel. Contrairement au christianisme, l'islam n'inscrit pas le sacrifice au coeur de son dogme. Néanmoins il lui accorde une place essentielle dans ses pratiques rituelles. Accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur de lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales, même sur le plan de l'islam transplanté, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : cuisine du sacrifice, dette sacrificielle, fonctions thaumaturgiques. La première partie de ce texte est consacrée au rituel ibrâhîmien et à son statut dans l'islam contemporain. La deuxième montre la pratique du sacrifice en relation au cycle de vie. La troisième met en exergue le passage du religieux au social par le truchement des repas et des fêtes sacrificiels. La quatrième concerne les sacrifices propitiatoires dans les traditions turque, pakistanaise ainsi que chez les marabouts africains de Paris. Enfin, la cinquième partie analyse trois fêtes du sacrifice : en milieu lébu (Sénégal) ; chez les Soudanais de Wad Madani et chez les Gnawa du Maroc.
En partant d'une étude sur l'attitude religieuse populaire en tant que phénomène multiforme présent dans les diverses religions du monde, les auteurs analysent sous une forme détaillée les 32 fêtes religieuses italiennes célébrées chaque année en Australie méridionale. Outre l'aspect typiquement religieux, ces fêtes témoignent d'une grande capacité d'insertion sociale et d'expression culturelle, et ce, y compris dans le contexte d'une société sécularisée telle que la société australienne.
A partir des données de la British Election Study de 1997, l'auteur analyse la participation politique de 1,5 M de Britanniques d'origine indo-pakistanaise. L'engagement électoral de cette population est très diversifié et l'auteur a également mené des comparaisons avec d'autres minorités présentes au Royaume-Uni. L'article met au jour le rôle des élites indo-pakistanaises (politiques et non-politiques) dans le débat sur l'importance de la participation électorale des Indo-Pakistanais. De plus, il replace le thème de la participation politique de ces derniers dans le contexte des développements idéologiques des principaux partis politiques.
A partir des résultats d'une enquête menée dans plusieurs pays européens auprès de lycéens de classe terminale, les auteurs ont ici comparé les attitudes et les niveaux de connaissance au sujet de l'immigration chez des lycéens français et italiens. Des écarts importants entre les deux groupes apparaissent pour ce qui est de la connaissance de l'ampleur et de la nature du phénomène migratoire dans leur pays, qu'il s'agisse de la crainte de la concurrence exercée par les immigrés sur le marché du travail, de la politique migratoire, des mariages mixtes. Le caractère récent de l'immigration en Italie, associé à une incertitude sur le plan législatif et statistique, peuvent constituer des facteurs explicatifs. De plus, la moindre importance accordée aux questions de population dans les programmes scolaires italiens par rapport à celle qu'elles tiennent en France est probablement à l'origine des différences observées entre les lycéens de ces deux pays. L'enquête révèle des clivages significatifs, variables d'un pays à l'autre, entre les lycéens des diverses filières scolaires, des différents milieux sociaux ou d'origine différente quant à la nationalité.