Cet article propose d'abord un survol de l'histoire de la méthode de cas ou de la monographie en sociologie et en anthropologie. Le rappel de la tradition de l'Ecole de Chicago met en relief les critiques dont elle fait l'objet. Celles-ci ont principalement trait au manque de représentativité des localités choisies en tant que terrain d'étude, au manque d'objectivité dont témoignent la collecte et l'analyse des "données de terrain" par le moyen de l'observation participante et à l'absence d'une véritable théorie explicative. Au vu de cette histoire, des distinctions sont apportés entre la représentativité statistique et la représentativité théorique ou sociologique, entre l'observation participante et l'objectivation participante, de même qu'entre "théorie descriptive" et "théorie explicative". (résumé de l'auteur)
Cet article présente un modèle théorique d'émigration familiale volontaire et temporaire, considéré du point de vue de la production des ménages et testé, avant d'être utilisé pour l'analyse des migrations égyptiennes vers les pays du Golfe. Les auteurs procèdent à son application empirique en se fondant sur l'enquête relative au taux de fécondité menée en 1982 en Egypte couvrant sur une période d'émigration massive. Ils dégagent les caractéristiques des familles migrantes et les coûts de l'émigration temporaires supportés par la société et les immigrés.
L'auteur retrace brièvement l'itinéraire et la genèse du concept d'ethnicité, puis il définit et cerne le sens de ce terme et distingue trois niveaux de l'ethnicité : le niveau individuel et microsocial, le niveau groupal et mésosocial, enfin le niveau macrosocial. Les principales théories de l'ethnicité classées en deux grandes catégories (théories naturalistes et théories sociales) sont appréhendées. Puis, il propose une vue synthétique des relations entre l'ethnicité et des concepts apparentés : la culture, la religion, le nationalisme et la race et des rapports avec le concept de classe sociale, le concept de sexualité. L'ouvrage se termine par une réflexion à propos des conflits ethniques dans la politique contemporaine.
Etude théorique de la culture et de sa genèse, des relations interculturelles, à partir de six approches : dimensionnelle, sectorielle, diachronique, synchronique, stratégique et dynamique et à partir de cinq perspectives différentes : Deleuze et Guattari, Harris et Wittfogel, Girard et Attali, Mac Luhant et Debray, Baudrillard et Gaudin.
Le terme de génération évoque la référence au biologique. Épistémologiquement, la réflexion critique sociologique commande d'intégrer ce risque ainsi que ses causes et conséquences. La génération doit être pensée aussi comme un mode de classement, un objet de luttes sociales où sont engagées tout autant la personne classée que la personne qui, par cette taxinomie, classe le monde social et politique en même temps qu'elle se classe elle-même. L'immigration, en ce qu'elle naît deux fois à la société, une première fois en tant qu'apport extérieur, et une seconde fois parce qu'elle engendre une postérité au sein de la société, constitue un terrain privilégié, laboratoire où s'élabore la notion de génération et où se donnent à voir toutes les significations latentes dont est faite la relation entre soi et les autres et entre les générations.
L'auteur analyse l'étrangeté comme une forme particulière d'interaction. La relation du groupe à l'étranger est caractérisée par la combinaison particulière de deux dimensions : la distance et la proximité. Cet article parue dans "Soziologie" (1908) en est une nouvelle traduction.
Dans la littérature qui traite des mouvements sociaux et de l'identité, on accorde beaucoup d'attention à la classe, à l'identité des classes et aux bases de mobilisation des classes. La plupart des théories de classe utilisent comme point de départ une critique de la stratégie primordiale pour décrire la solidarité collective et l'intervention sociale. En conséquence, le débat a été polarisé en l'un ou l'autre mode avec les structuralistes et les primordialistes. Cet article relie les deux positions en plaidant pour une identité primordiale de construction sociale.
L'auteur présente ici les éléments d'une sociologie de la sociologie des migrations en pointant trois difficultés que rencontre le développement de cette discipline. La première découle du mode de conceptualisation de l'immigration qui est découpée en autant de problèmes sociaux qu'elle pose à la société, et n'est donc pas un fait social total. Deuxièmement, la production scientifique dans ce domaine est fortement dépendante de la demande sociale et politique, ce qui en limite l'autonomie. Enfin, l'emprunt théorique de concepts développés aux Etats-Unis et un déficit théorique résultant notamment de l'emprise de l'économisme et de l'utilitarisme dans les sciences sociales.
Le concept de primauté du lieu (évaluation subjective du lieu d'émigration en termes de réussite et satisfaction maximales) dans le projet migratoire, introduit par WOLPERT (J.) en 1965 est reconsidéré à la lumière d'une enquête menée auprès d'immigrants chinois à Edmonton (Alberta, Canada). Les auteurs élargissent l'approche initiale en dégageant une théorie rationnelle ("multi-attribute utility theory", MAUT) fondée sur des attributs multiples intervenant dans la prise de décision de l'individu d'émigrer ainsi que huit autres stratégies de choix, moins rationnelles, à partir de leur travail empirique.
La recherche récente aux Etats-Unis aborde la théorie par ses aspects économiques. En France on s'interroge davantage sur les processus d'assimilation. La vraie question est plutôt celle qui lie frontière et Etat-Nation, ce qui implique aussi d'étudier les demandeurs d'asile et la résurgence des minorités ethniques. Si les frontières se déplacent, la pression migratoire se mondialise et les Etats-nations les plus solides iront former ensemble de nouveaux systèmes productifs. Cette restructuration étatique contrôlera la politique migratoire renforçant les migrations de frontière, la sélection des travailleurs et le statut infériorisé de plusieurs catégories de population.
Les deux théories traditionnelles sur l'intégration des immigrés aux Etats-Unis, à savoir assimilation ou Multiculturalisme, s'appuient sur le postulat que les deux processus, américanisation ou repli identitaire, sont incompatibles. Le modèle conceptuel présenté est basé sur la compatibilité des deux modèles précédents. L'adaptation sociale et culturelle des immigrés coréens a été testée avec ce modèle : les données ont été recueillies auprès de 622 Coréens adultes résidant près de Chicago aux Etats-Unis en 1986. L'étude corrobore l'existence d'un troisième modèle d'intégration catalyseur de l'assimilation-acculturation et du repli identitaire pluriculturaliste. Les implications théoriques de ce nouveau modèle appliqué sont ensuite discutées.
Cet article analyse la théorie globale sur la migration à travers les théories sur les relations internationales. Les cinq principales approches des relations internationales sont présentées et évaluées par rapport à leur capacité à traiter de la migration internationale, en particulier en Europe. La plupart des théories proposent des approches intéressantes du phénomène, mais c'est la théorie du système mondial qui va le plus loin. Les auteurs proposent ensuite quatre pistes pour la recherche sur les migrations et sur la politique migratoire.
Au plan théorique, l'auteur analyse comment l'introduction, dans la sociologie des migrations, du concept : élite, leadership, du couple pouvoir-impuissance, a valeur explicative-du moins dans un contexte continental européen-des collectivités chroniquement désavantagées comme la communauté ethnique d'origine immigrée. Au plan empirique, il s'agit, pour l'auteur de mettre cette construction à l'épreuve d'un cas particulier. L'hypothèse de ce travail étant que les leaders ethniques ne parviennent pas à réduire l'impuissance de leur groupe non pas en raison d'une incapacité personnelle mais en raison des facteurs qui renvoient à la façon dont les Etats-Nations gèrent la question de l'immigration.
Analyse du phénomène de fléxibilité et fléxibilisation de la force de travail et de quelques aspects du rapport salarial. Le passage du fordisme au post-fordisme : la fléxibilisation du travail et de la main-d'oeuvre qu'il implique. Définition des notions de fléxibilité et fléxibilisation : caractéristiques tendancielles et générales de ce mode de régulation sociale. Etude de ces mécanismes dans la main-d'oeuvre étrangère en Belgique : catégorie socio-professionnelle qu'elle occupe, modification de la répartition de l'emploi due à la restructuration économique entre 1970-1981, l'évaluation de sa fléxibilité.