Ce que l'on appelle la globalisation ne concerne pas uniquement la mobilité transnationale des capitaux et la délocalisation des entreprises. Elle mobilise et délocalise tout autant des personnes et même des populations entières qui, sous l'impulsion décisive du marché mais aussi des soubresauts politiques actuels de certains pays anciennement colonisés, sont véritablement transplantées par la migration ou par la recherche d'un asile humanitaire. Au-delà des bons sentiments d'un humanisme "bavard" qui ne voit dans la rencontre des cultures que des promesses d'enrichissement mutuel, l'observation du réel montre plutôt qu'il y a une hiérarchisation des diverses cultures mises en présence par la transplantation des populations. L'auteur observe que la culture démocratique ne dispose plus de la clarté de la vérité toute faite dont pensait pouvoir disposer la symbolique théologico-politique ancienne. En ce sens la culture démocratique peut être définie post-chrétienne, dans la mesure où elle opère un travail de dissociation entre l'absolu et le monde. Toutefois, les conséquences de la globalisation rendent le principe démocratique plus impérieusement nécessaire que jamais et oblige la théologie à un face-à-face avec la culture de la modernité qu'il n'est plus possible de congédier au profit d'une autre plus ancienne, telle la scolastique par exemple.

L'ensemble des articles historiques publiés dans cet ouvrage montrent que le voile des femmes n'est pas une question spécifique à l'islam. Le livre s'articule en trois parties principales : l'histoire du voile féminin entre le Ier et le VIIe siècle, en relation à l'Eglise romaine d'occident et au judaïsme ; une étude du voile des religieuses catholiques au XXe siècle ; l'examen de la formation de la morale religieuse sur le voile. Le voile des femmes est devenu un objet religieux avec le christianisme. De la même façon, les fondamentalistes islamiques auraient présenté et marqué en terme d'identité et de pudeur féminine musulmane un objet vestimentaire précédant l'avènement des religions du livre.

Dossier d'une quinzaine de pages consacré aux musulmans en Europe. D'origine turque, maghrébine, pakistanaise ou convertis, ils vivent dans des sociétés de tradition chrétienne avec, selon les pays, une référence plus ou moins marquée à la laïcité. R. Benzine propose un petit guide historique, géographique et ethnique afin d'illustrer les diverses origines, les courants théologiques et les différentes attitudes de l'islam en France. Enfin, l'on retrouve les témoignages des figures charismatiques de l'islam contemporain dans l'Hexagone.

Le contexte théologique pour comprendre le concept de nation et d'identité nationale est celui de l'anthropologie biblique. L'homme est ainsi caractérisé par deux éléments : le principe divin et le principe cosmique. Cette dualité trouve une analogie dans la réflexion théologique qui présente la distinction entre la personne et la nature. Dès lors, la nation est pour l'homme un principe psycho-corporel, une donnée naturelle, objet de l'appropiation du monde par son hypostase. Ce procès créateur présente ainsi deux issues possibles : la constitution d'un espace qui singularise et la transformation dans une expression de la multiforme sagesse de Dieu. Cette deuxième solution se réalise dans l'amour, la reconnaissance de l'Autre jusqu'au sacrifice pour son propre accomplissement dans l'Autre.

Cette bibliographie, qui comporte 1604 références, est une sélection d'articles parus dans les revues de théologie et de philosophie, essentiellement d'inspiration chrétienne, entre 1980 et 1997 concernant les mouvements migratoires. Tandis que dans le domaine des sciences politiques, sociales et économiques, le phénomène migratoire constitue assez tôt un objet de recherche, cette bibliographie montre que ce n'est que vers la fin des années 80 que la théologie a porté un certain intérêt pour le mouvement migratoire.

L'Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris a inauguré le 4 octobre 1993 un institut de formation d'imams. Dans cet article, un de ses professeurs de théologie analyse la présence de l'islam en France et fait le point sur le concept : imam, le rôle et la formation de l'autorité religieuse qu'est l'imam pour les musulmans dans le cadre de cette institution.

L'idée de créer un Institut d'enseignement de théologie musulmane a fait son chemin auprès de plusieurs responsables de la communauté musulmane en France et en Europe qui ont compris qu'il était devenu nécessaire de donner à l'islam des structures stables répondant aux besoins des musulmans tout en prenant en compte les spécificités de la réalité environnante. La formation de cadres musulmans représente un moyen efficace pour une intégration positive des musulmans dans les sociétés européennes. C'est dans ce cadre qu'a été créé l'Institut Européen des Sciences Humaines (IESH). Cet article retrace la création de l'Institut et ses objectifs et fait le point sur son corps professoral, le programme scientifique, la modalité des études et son financement.

La communauté musulmane de France vit aujourd'hui le passage de sa première à sa deuxième génération. Cet épisode particulier de son histoire révèle l'urgence à former des cadres religieux susceptibles de répondre aux besoins spécifiques de la génération nouvelle. Dans cet article, l'auteur analyse le passage d'une génération de musulmans à l'autre, le rôle de l'imam en terre d'islam, les situations et les rôles particuliers de l'imam en France, et la formation de cette autorité religieuse dans le cadre de l'Université Islamique de France (UIF).

L'histoire critique des religions enseigne, entre autres, que la laïcité est une invention religieuse. L'islam lui-même dont le dogme interdit toute scission entre le politique et le religieux est profondément empreint de «courants» laïcistes qui n'ont cependant guère résisté à l'entreprise de normativité islamique élaborée par les théologiens pour défendre l'intégrité d'une pensée juridico-religieuse qui unifie la croyance et l'éthique, les moeurs et la loi.

L'histoire de la civilisation des musulmans et de la pratique religieuse de l'islam a toujours interdit aux femmes l'accès au pouvoir politique. Mais à travers l'exemple de plusieurs sultanes et des quelques reines dont se souvient l'empire musulman jusqu'à Benazir Bhutto devenue premier ministre du Pakistan, l'auteur montre comment sont liés l'exercice du politique et du religieux au travers des hierarchies symboliques qui constituent une stratification sociale ainsi qu'un système politique dont les femmes doivent comprendre le mécanisme pour s'en libérer.

Bilan des relations interculturelles entre chrétiens et musulmans entre 1965-1985 et du dialogue inter-religieux visant à rapprocher les deux communautés religieuses aux niveaux international, national, régional. Les initiatives prises par le World Council of Churches (WCC) et le Secretariat for Non-Christians (SFNC). En annexe une déclaration des chefs spirituels des minorités religieuses chrétiennes en Israël et Palestine.

Relation entre racisme et théologie : la tentation de la violence.