L'auteur s'est efforcé d'analyser le rapport entre les immigrés et les syndicats italiens. Ce travail présente un double objectif. L'auteur a cherché à obtenir un cadre de l'évolution récente du phénomène des travailleurs migrants en Italie. Sa façon de s'interroger lui a permis de compter sur nombre d'indicateurs concernant la crise contemporaine des syndicats mêmes. Les tendances générales de la recherche montrent bien qu'il y a des résistances de la part de la main-d'oeuvre italienne à instaurer une relation avec les travailleurs migrants. En outre, on assiste à la difficulté de trouver parmi la population immigrée, des délégués syndicaux qui puissent représenter leurs propres communautés nationales. Enfin, l'incertitude du cadre législatif italien, empêche des stratégies de longue durée, et fragmentent les initiatives déjà prises.
Remises en cause des idées reçues sur le faible taux de syndicalisation des immigrés et sur les attitudes particulières à l'égard du syndicalisme. Après un examen des travaux de recherches australiens disponibles sur ce sujet, les auteurs présentent les résultats d'une enquête par questionnaires menée auprès des membres - anglophones et non anglophones - de six syndicats d'Australie. Il apparaît que le pays d'origine n'a pas d'incidence sur la participation et le comportement syndical et que seule l'aptitude dans la langue nationale : anglais peut être considérée comme une variable qui perd sa pertinence avec le temps.
L'auteur retrace ici l'histoire de la section française de l'Institut National Confédéral d'Assistance (INCA) auprès de l'émigration italienne en France. Par les objectifs qu'elle se fixe, cette organisation qui intervient en direction des travailleurs italiens témoigne d'une démarche singulière. Parallèlement à la lutte pour de meilleures conditions de travail, les militants de cette organisation se sont préoccupés, à partir de la fin des années quarante, des problèmes de protection sociale, en aidant les travailleurs émigrés à bénéficier de la législation existante. Cette organisation a été également pionnière dans la fonction d'assistance et d'aide juridique.
L'auteur analyse l'enjeu politique et social des sociétés d'assistance aux émigrés italiens en France durant l'entre-deux-guerres. Les divers organismes d'assistance furent poussés à l'époque à se ranger soit dans le camp fasciste soit dans celui antifaciste. Tandis que l'un tentait de rallier les émigrés italiens à l'idéologie en cours au pays d'origine, l'autre tendait à accélérer l'intégration dans le pays d'accueil.
Après une présentation de l'organisation légale (loi du 21-03-1884) du mouvement syndical, l'auteur étudie l'influence et le rôle des ouvriers italiens dans le syndicalisme en France (Alpes-Maritimes, Nice). Sensibles aux idées socialistes ils contribuent, dès le début du siècle, à donner au syndicalisme un caractère plus revendicatif et révolutionnaire. Par leur syndicalisation, preuve de leur intégration, et leur prédominance dans la première tentative de grève générale, en septembre-octobre 1903, ils donnent une nouvelle dynamique au mouvement ouvrier local et conquièrent légalement le droit d'être reconnu et de se défendre.
Analyse des relations entre les syndicats en France et les travailleurs immigrés en général et Turcs en particulier. Ces relations peuvent être examinées en trois étapes : les relations entre les militants immigrés et le syndicat, les relations entre les ouvriers syndiqués et les syndicats, les relations entre la grande masse de travailleurs immigrés et les syndicats. Les relations entre les syndicats français et les immigrés turcs n'ont pas été linéaires, et l'auteur propose la périodisation suivante : la première période s'étendant sur les années 60 (correspondant aux premiers contacts entre le mouvement syndical français et les travailleurs immigrés turcs); la deuxième couvrant les années 70 (où l'on voit émerger les premières luttes suite à une syndicalisation et politisation, combinées à une meilleure connaissance de leur milieu et d'une prise de conscience); la troisième allant de 1981 à nos jours (correspondant à la période de la vie associative).
L'apparition de quelques «éléments révolutionnaires», parmi les immigrés italiens en France (Alpes-Maritimes), à partir des années 1880 : leur rôle au sein de leur communauté et les réactions des autorités locales sont examinés à travers une histoire de vie, celle des époux Nativi, militants socialistes. Leur séjour dans les communes de la Turbie et Beausoleil, à partir de 1904, a été marqué par la création de sections du Parti Socialiste Italien (PSI), la mobilisation de leurs compatriotes pour leur syndicalisation ou pour des actions de revendications ouvrières (grève du 1er Mai 1906), mais aussi jalonné d'expulsions et retours répétés jusqu'au milieu des années 1930.
Histoire du syndicalisme en Belgique face à l'immigration au 19ème siècle. Le point de vue syndical face au protectionnisme ouvrier dans l'industrie minière, la solidarité syndicale internationale, la syndicalisation des mineurs italiens, l'apport de l'immigration dans l'économie belge et la politique gouvernementale restrictive des années 60 sont décrits et commentés.
Présentation sommaire des résultats d'un séminaire sur la législation nationale relative aux travailleurs migrants dans quelques pays d'emploi d'Europe. L'accent est mis sur le droit du travail, la protection sociale des migrants en particulier sur le rôle des syndicats, organisations syndicales internationales et régionales et associations de solidarité dans le domaine. Enfin le point de vue du BIT sur les implications du marché unique européen et de la libre circulation concernant les migrants est rapporté.
Les diverses étapes de l'histoire des relations syndicats-travailleurs étrangers, plus particulièrement de la Confédération Générale du Travail (CGT), en France entre 1851-1990 : de la prise en charge professionnelle à l'acquisition d'un "espace politique". Quelques données générales sur la population étrangère avant 1945, la syndicalisation des immigrés, les prises de position des syndicats (CGT et CFDT) face à l'immigration, la conquête de nouveaux droits, la conséquence de la crise de 1974 et la diversification des formes d'expression (essor de la vie associative) des travailleurs étrangers.
Cet article examine la nature et l'étendue des obligations du projet de convention des Nations-Unies sur les droits des travailleurs migrants et de leur famille en les opposant aux mesures internationales en vigueur prescrites par le Bureau International du Travail (BIT). Les divers aspects de ce projet sont présentés : les droits de l'homme appliqués à tous les travailleurs migrants, les droits des associations et de syndicalisation, l'emploi (égalité de traitement, liberté de choix, perte d'emploi), la sécurité sociale du migrant et sa famille, l'expulsion, les conditions de vie, le regroupement familial, les conditions d'une migration internationale légale, l'application de la convention.
La participation des syndicats à la politique d'antiracisme et d'égalité des chances pour les minorités ethniques au Royaume-Uni : les difficiles relations entre syndicat et main-d'oeuvre noire : le racisme des syndicats blancs et la confrontation des Noirs aux employeurs et syndicats au début du siècle, les formes de racisme contemporain malgré une implication syndicale dans la lutte anti raciste depuis 1977, la syndicalisation des Noirs et le développement de syndicats propres aux travailleurs noirs. La lutte syndicale pour l'égalité des chances est étudiée dans le contexte du chômage, de la récession économique.
Analyse du développement de l'extrême-droite et du racisme dans une société pluriculturelle, la Belgique. Les auteurs étudient les résultats électoraux et les exactions des partis politiques d'extrême droite et de divers groupuscules néo-fascistes en Belgique francophone et flamande, ainsi que la position des partis traditionnels (social chrétien, communiste, libéral) relative à l'immigration. Ils examinent ensuite la politique migratoire belge, le mythe de la criminalité immigrée, le statut des réfugiés politiques, le droit de vote des étrangers, leur syndicalisation.
Cet ouvrage s'appuie sur des archives et des témoignages recueillis auprès des immigrés eux-mêmes. Il cherche, d'une part à préciser les conditions de recrutement et du voyage vers la France, la vie dans les mines, l'industrie et l'agriculture avec un point d'ancrage prioritaire mais non exclusif en Nord-Pas-de-Calais. D'autre part, il analyse l'effort accompli par les intéressés pour préserver leur langue et leur culture nationales, les tentatives du gouvernement de Varsovie pour encadrer la communauté polonaise à l'étranger, les effets dramatiques de la grande crise économique la courte embellie du Front Populaire assortie d'une soudaine syndicalisation, puis le repli sur soi à la veille de la guerre de la part d'ouvriers polonais dont l'intégration aux valeurs françaises n'est encore qu'à peine amorcée à cette date.
Cette analyse, basée sur une enquête ethnographique (1980-1983), montre comment les femmes immigrées dominicaines contribuent au maintien de l'industrie textile des Etats-Unis (New York) par leur apport en main-d'oeuvre, par les réseaux sociaux qu'elles mettent en place, par l'idéologie d'un emploi à caractère complémentaire qu'elles développent. Elle montre également comment le statut de salariées de ces femmes a amélioré leur position au sein de la famille migrante.