Les discriminations au logement (perçues) en raison de l'origine captées par l'enquête TeO dépassent les niveaux relevés par la Halde et s'avèrent encore minimisées par les déclarants eux-mêmes. De fait, une large part des discriminations pour autres motifs que l'origine sont néanmoins redevables à celle-ci. De plus, les discriminations perçues sont par nature davantage directes qu'indirectes. Les statistiques suggèrent pourtant des concentrations importantes des immigrés dans les quartiers les plus précarisés...
Quartiers « huppés » ou de « ghettos », quartiers des plus riches et quartiers des plus pauvres, qu'en est-il exactement dans le cas des populations d'origine immigrée ? L'auteur brosse un tableau de la ségrégation et de son évolution en France en s'appuyant notamment sur l'enquête récente "Trajectoires et origines" (TeO).
La ségrégation résidentielle en France selon le pays de naissance et son évolution de 1968 à 1999, à partir de données des recensements de la population. Entre les villes, la ségrégation résidentielle a diminué ; à l'intérieur des villes, elle a plutôt augmenté entre les groupes définis par le continent ou sous-continent d'origine des immigrés. La concentration des immigrés dans les logements sociaux de certains quartiers des villes explique une grande partie de cette évolution.
Les obstacles entre l'Europe et le Maghreb se multiplient pour empêcher les migrants clandestins d'aller vers le nord. Au nord, en France, leurs cousins, descendants d'immigrés, sont confrontés aux ségrégations sociales et ethno-raciales...
Données issues de cinq recensements successifs et en diversifiant les outils de mesure. Un passage en revue théorique explicite les liens entre l'intégration des immigrés et leur distribution dans l'espace. Les évolutions régulièrement décroissantes ne sont observées dans ce travail que pour les immigrés venus d'Espagne et d'Italie. Les immigrés venus d'Afrique ou de Turquie se caractérisent non seulement par des niveaux de ségrégation bien plus forts mais également par des évolutions plus contrastées, difficilement interprétables en termes d'assimilation spatiale
Une analyse de l'évolution de la ségrégation ethno-raciale dans la métropole parisienne entre les trois derniers recensements. La ségrégation la plus forte est celle des immigrés d'origines maghrébine, subsaharienne et turque ; qu'elle est en croissance modérée ; qu'elle est nettement supérieure à la ségrégation socioéconomique ; mais aussi très inférieure à la ségrégation raciale dans les métropoles des États-Unis, et que la grande majorité des immigrés résident dans des quartiers où ils sont minoritaires, donc dans des situations de mixité résidentielle, et pas dans des ghettos.
Le pari de ce rapport est de porter le regard de l'économie sur le phénomène de ségrégation urbaine, obstacle à l'intgration sociale. Les auteurs repèrent un ensemble de faits stylisés et proposent une interprétation des mécanismes dynamiques sous-jacents qui alimentent le processus de divergence urbaine. La stratification de l'espace reproduit la stratification sociale,mais elle se transforme en ségrégation sociale sous l'effet du chômage de masse persistant. En provoquant une concentration des populations en difficulté dans les quartiers sensibles, elle accroît leur distance physique et sociale au marché du travail. L'existence de comportements discriminatoires à l'encontre des populations immigrées ou supposées telles, surreprésentées dans les quartiers défavorisés, aggrave les obstacles qui se dressent sur la voie de leur intégration sociale. Les propositions du rapport sont regroupées en trois axes : assurer la connexion sociale, notamment en réduisant la distance physique et sociale à l'emploi, développer des stratégies de cohésion urbaine au niveau de l'ensemble de l'agglomération, lutter beaucoup plus vigoureusement contre les discriminations de toute nature.
Depuis les attentats du ll septembre 2001, les catégories ethniques victimes de racisme ont changé aux Etats-Unis. Désormais, les Arabo-Américains sont exposés au "délit de faciès" au même titre que les Hispaniques. La possibilité de renforcer la citoyenneté par le refus de la discrimination semble aujourd'hui plus éloignée que jamais.
Cet article propose une réflexion sur la ségrégation ethnique au collège à partir d'une analyse de la répartition de plus de 144 000 élèves dans les 333 collèges de l'académie de Bordeaux. Dans un premier temps, l'auteur propose la construction d'un indicateur permettant de définir la variable ethnique à partir du prénom des élèves et ainsi de distinguer les élèves "autochtones" et "allochtones". Puis, il observe la répartition des élèves notamment en fonction de cette variable dans l'ensemble des collèges de l'académie pour montrer que la dispersion est considérable et que très peu d'établissements scolarisent une grande partie des élèves allochtones. Enfin, l'auteur examine les conséquences scolaires de la ségrégation ethnique, en termes de résultats scolaires et d'orientation en fin de troisième. (Résumé de la revue)
Aux Etats-Unis, la politique d'"affirmative action" a été suivie avec assiduité dans les années soixante-dix à quatre-vingt, et particulièrement dans les sociétés en contrat avec le gouvernement fédéral. Elle fut un moteur d'ascension sociale pour les Afro-Américains ; ce faisant, une nouvelle forme de ségrégation dans le travail s'est développée, les cadres noirs étant souvant affectés à l'encadrement d'autres noirs.
La France se définit comme une société sans "races", mais connaît pourtant le racisme. Cette stratégie d'indifférenciation ne permet pas de cibler la situation sociale ou professionnelle des populations issues de l'immigration, ni même des victimes de discriminations ethniques et raciales.
Analyse des programmes d'"affirmative action" mis en place aux Etats-Unis dans les années soixante pour lutter contre la discrimination raciale ou basée sur le sexe. Depuis les années quatre-vingt, l'application de ces mesures , élaborées par des hommes blancs, régresse à grands pas. La discrimination reste omniprésente et ne fait plus partie des priorités des gouvernements.