En Mongolie intérieure, le gouvernement chinois a engagé la lutte contre la désertification des steppes et la dégradation des terres. Depuis une dizaine d'années, il encourage la migration et la sédentarisation des éleveurs nomades en milieu urbain. Sur le terrain, si les subventions de l'Etat poussent certains à partir en laissant derrière eux leurs terres, d'autres restent profondément attachés à leur mode de vie.
Défini comme lieu de transit vers l'Europe pour les Subsahariens, l'espace marocain réalise la fusion, la rencontre et la confrontation d'anciennes et de nouvelles migrations. Les questions comme la prise de l'espace-temps intermédiaire et celle de la mobilisation des ressources nécessaires pour partir sont soulevées...
Les marocains de Belgique sont entrés dans un processus de sédentarisation, comme en atteste les acquisitions de la nationalité belge, qui demeure supérieure à la moyenne des autres groupes d'étrangers. Pourtant, par ailleurs, ils vivent des formes de participation citoyenne aussi bien dans le pays d'origine qu'en Belgique.
Un an après l'adoption de la loi Besson, le numéro fournit une information juridique en tenant compte des expériences vécues par les acteurs associatifs. Il analyse les logiques qui ont animé le législateur de 1912 à aujourd'hui.
La confrérie mouride se caractérise par une adaptation économique et sociale et une expansin perpétuelles. Mais les jeunes générations et un certain repli communautaire pourraient modifier ces habitudes
Des Roms kalderash originaires de la Roumanie se sont installés à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après la seconde guerre mondiale jusqu'aux années soixante-dix. Ce livre retrace leur sédentarisation, le passage des baraques au logement pavillonnaire et leur adaptation progressive aux évolutions socio-économiques de la ville. Cette période sans archives a été reconstituée à partir de divers témoignages.
En partant du constat que depuis la fin des années 80, les médias évoquent complaisamment l'image d'une Europe occidentale submergée par l'arrivée massive des Tsiganes en provenance des pays de l'Est, l'auteur fait une mise au point sur cette question et analyse les véritables tendances et les perspectives relatives aux mouvements migratoires de Tsiganes entre l'Est et l'Ouest. De fait, les mouvements qui poussent les Tsiganes d'un endroit à l'autre ne répondent pas uniquement au besoin de s'assurer des ressources, mais aussi à une dynamique de production par la circulation.
L'Italie est un lieu de passage et d'établissement pour les populations tsiganes qui parcourent les routes d'Europe depuis le XIIIe siècle où leur installation est liée à un certain nombre de migrations successives qui ont déposé dans les pays des strates de différentes populations. Le résultat de ce processus est la coexistence d'une population tsigane très hétérogène estimée à 100.000 personnes. Cet article donne un aperçu de chaque migration en s'efforçant d'en résumer les traits principaux, propose une analyse des différentes formes de mobilité qui caractérisent le nomadisme actuel des Tsiganes en Italie, et se focalise ensuite sur les transformations en cours, caractérisées par une tendance à la sédentarisation.
En Macédoine, la population tsigane forme une communauté complexe, complexité qui se retrouve au niveau du mode de vie (sédentaire ou nomade), des métiers exercés dans le passé ou dans le présent, ou encore au niveau des origines, entre les groupes autochtones ou migrants venus d'autres régions de l'ex-Yougoslavie ou des Balkans. Cet article analyse cette mosaïque mouvante et la place des Tsiganes en Macédoine, où l'avenir des Roms est lié à la situation de ce pays en tant qu'Etat indépendant et à l'évolution de la situation dans les Balkans.
Cet article est une réflexion sur les rapports entre les Tsiganes et l'espace urbain français. Il en ressort que la ville est un espace rigide qui veut imposer son concept de rigidité, qu'il existe une volonté de "traçabilité" des populations, un conflit inévitable avec les nomades car l'espace urbain est sectorisé, contingenté et fermé qui reflète une volonté politique constante des sociétés modernes de connaître et contrôler les évolutions de leurs populations. Après avoir fait ce constat, l'auteur donne des pistes vers une dynamique différenciée, parmi lesquelles l'inscription spontanée et la logique inclusive des Tsiganes dans l'espace urbain, l'occupation des espaces interstitiels et les nouvelles formes d'occupation de l'espace public.
Même si à des rythmes différents, les sociétés nomades des pays en développement sont en train de disparaître. Cette évolution historique semble liée en partie à l'existence d'un pouvoir central fort qui juge généralement le nomadisme incompatible avec la constitution d'un Etat moderne. Dans le cas de la Tunisie, le pouvoir colonial (1881) comme le nouvel Etat indépendant (1956) ont mis en place une politique de sédentarisation des nomades et semi-nomades. L'auteur en retrace les phases et analyse l'impact en termes écologiques et humains, en insistant sur les modes d'intégration des nomades dans la société tunisienne.
Le peuplement vietnamien se caractérise à la fois par sa diversité ethnique et sa très inégale répartition. Dès 1954, afin de réduire les disparités entre plaines et arrière-pays, le nouveau gouvernement du Nord-Vietnam s'attache à mettre en place une politique de redistribution spatiale de la population. Il organise alors le déplacement de 1,2 millions Kinh du delta vers les régions montagneuses et la "sédentarisation" d'un million de personnes appartenant aux minorités ethniques montagnardes. Ces politiques sont associées à la grande réforme collectiviste. Cependant, la concentration de ces populations dans les vallées très étroites des milieux montagnards et les difficultés de développement entraînent d'importants problèmes de subsistance.
L'auteur nous fait part de sa rencontre avec les Tsiganes et de la naissance de son engagement aux côtés de cette communauté qui l'ont conduit à mener des études anthropologiques sur la minorité gitane en France et en Espagne. Il décrit l'itinéraire d'une jeune gitane qu'il a guidée dans l'écriture d'un témoignage sur son expérience personnelle sous-tendu d'une interrogation sur le sort de la société gitane dans son ensemble ("Mossa, la Gitane et son destin; témoignage d'une jeune Gitane sur la condition féminine et l'évolution du monde gitan" publié par les éditions l'Harmattan en 1992).
Etude du flux migratoire de la communauté tsigane depuis la fin du communisme et de sa sédentarisation, plus ou moins importante en fonction des pays d'accueil européens.
Ce premier chapitre du dossier consacré à l'urbanité et à l'accueil des Tsiganes se place dans une approche juridique. Etude de la législation (1912-1969) situant la question nomade dans l'idéologie sécuritaire et la logique de la sédentarisation ; réflexion sur un texte de Marcel Waline relatif à la réglementation d'exception envers les Bohémiens au nom de la sécurité publique. Examen des mesures restrictives à l'encontre des Nomades pendant la Deuxième Guerre mondiale : internement, déportation, et situation en Gironde. Analyse de l'article 28 de la loi Besson (31/05/1990) sur les conditions d'accueil (passage, séjour, scolarisation, activités économiques) des gens du voyage.