L'auteur cherche à analyser, d'une part, sur la base d'une étude comparative des discours de plusieurs agents politiques au Canada entre 1989 et 2011, le rôle de nombreux agents dans le processus de sécuritisation des migrations. D'autre part, il tente de dégager, en conclusion et sur la base de son analyse, des hypothèses de travail pour les études sur la sécuritisation des migrations.
Pays d'origine, de destination, de passage et de retour des migrants, le Mexique vient de se doter en 2011 d'une nouvelle loi sur la migration. Si la volonté de mieux encadrer les flux de populations en provenance ou à destination des Etats-Unis peut paraître louable en termes de défence des migrants, elle traduit surtout l'application d'une stratégie sécuritaire sous la houlette du voisin américain. Pour paraphraser le célèbre western de Sergio Leone : " Le monde se divise en deux catégories : ceux qui on un pistolet chargé et ceux qui sont contrôlés...toi, tu es contrôlé".
Ce numéro explore un nexus sémantique, organisationnel, technologique et de pratiques quotidiennes qui associe sécurité, contrôle des frontières à distance, détention, immigration et asile. Il fait le lien avec les différentes facettes de l'insécurité et la mise à l'écart des étrangers et ce de manière transversale, en montrant ce qui connecte ces différentes thématiques à tranvers des « objets » particuliers.
Opéré au tournant des années 2000, le passage d'une problématique de l'intégration des populations immigrées à une problématique de la lutte contre les discriminations a été présenté comme une inversion de la logique de questionnement. Ainsi, la première serait tournée vers les déficiences spécifiques des personnes « à intégrer », tandis que la seconde mettrait l'accent sur le fonctionnement de la société dans son ensemble. Cette requalification de l'action publique est interrogée à travers la mise en ouvre des commissions départementales d'accès à la citoyenneté (CODAC), premier dispositif dévolu à la lutte contre les discriminations. L'appropriation de ce nouveau paradigme d'action publique par les pouvoirs publics questionne l'articulation entre lutte contre les discriminations, accès à la citoyenneté, et lutte contre l'insécurité. Elle dévoile une orientation de plus en plus normative et sécuritaire des politiques dites de cohésion sociale, et la stigmatisation des publics visés qui l'accompagne.
Nombre de quartiers défavorisés concentrent à la fois des populations socialement défavorisées et immigrées, lieux où le sentiment d'insécurité est particulièrement prégnant. Le but poursuivi dans cet article est de déterminer la provenance de ce sentiment d'insécurité en dissociant deux causes possibles : un « seuil de tolérance » aux étrangers qui serait franchi ou une trop forte concentration de la misère ?Est-ce la question sociale ou la question raciale à l'origine du phénomène étant entendu que les immigrés concentrent fréquemment ces deux aspects ?
Qu'est-ce que la sécurité humaine et en quoi devient-elle un domaine nouveau de recherche ? Comment la politique de l'Union européenne intègre-t-elle ce concept dans sa politique d'immigration et ses relations avec l'Afrique subsaharienne ? Ce livre est une contribution au débat scientifique et politique sur la crise des migrations internationales de la force du travail.
Règles applicables aux ressortissants communautaires en matière de droit à la protection sociale. Les problèmes d'accès aux droits sociaux pour les citoyens européens se sont accrus ces dernières années en raison d'un durcissement des pratiques des administrations.
Penser a priori l'étranger comme un délinquant est l'une des plus solides structurations des imaginaires qui favorise les comportements racistes. Déjà présent durant l'Antiquité et au Moyen Age, ce préjugé n'a cessé de s'adapter aux réalités historiques, faisant de l'Autre un danger potentiel. Au début du XXIe siècle, ce préjugé se diffuse autour de deux catégories de populations : d'une part les "clandestins", d'autre part les jeunes issus de l'immigration vivant dans les banlieues pauvres françaises; qui ne cessent d'alimenter la chronique de l'insécurité.; Après avoir analysé le préjugé renouvelé après 1945 qui fait de l'étranger, notamment des Algériens, un "agent d'insécurité", l'auteur étudie le sentiment d'insécurité en tant qu'élément de la crise identitaire en France pour constater enfin que ce préjugé est de plus en plus partagé par l'opinion publique et les médias, les jeunes issus de l'immigration étant les nouvelles cibles.
L'auteur montre comment les émeutes des banlieues, à travers les processus de discrimination, furent le mode d'expression de personnes privées de reconnaissance politique.
Cet essai analyse l'efficacité réelle de la politique du tout-répressif, ses résultats aux Etats-Unis, où elle est en oeuvre depuis le milieu des années 90, et le parallèle avec la France. L'auteur trouve que l'importation en France de cette politique, sans réflexion critique, risque de créer une illusion d'ordre, réduit les libertés individuelles et stigmatise les populations.
L'auteur rapproche d'un point de vue analytique la gestion politique des "banlieues de l'Europe" de celle des quartiers dits "sensibles" de France et compare le traitement sécuritaire des migrants sub-sahariens qui attendent leur heure aux portes de l'Europe et celui des groupes sociaux résidant dans les banlieues.
Gare, bureau de poste, parc, grand magasin ou galerie marchande : un espace ouvert au public n'est pas seulement le lieu de possibles incivilités. Il est aussi un réservoir de civilité : la façon dont ses usagers- clients, employés, gestionnaires- l'occupent contribue à sa " qualité ", donc à sa sécurité. C'est ce qu'enseigne un dialogue inédit entre chercheurs et responsables d'espaces, commerciaux ou non, accueillant un large public. (Présentation de la revue)
Avec l'effondrement du communisme en Union soviétique et dans les autres pays du Pacte de Varsovie, sortir du pays est devenu un droit, à l'exception d'un ou deux Etats parmi les 191 pays reconnus par les Nations unies. A l'inverse, le contrôle de l'immigration s'est renforcé partout en réponse à la fois aux préoccupations sécuritaires provenant des attaques terroristes de ces dernières années et à l'inquiétude de l'opinion publique au sujet du poids de l'immigration.; Dans cet article l'auteur met l'accent sur le fondement théorique, éthique et réthorique de la régulation étatique du flux de populations et, dans une moindre mesure, du flux monétaire.
La proximité géographique du Mexique et des Etats-Unis a été un facteur important non seulement pour favoriser différentes sortes de relations, mais aussi pour faciliter les déplacement de leurs citoyens au-delà de la frontière qui sépare les deux nations. Si le Mexique connaît sa longue histoire comme pays d'émigration, il connaît mal sa situation de pays d'immigration ainsi que sa situation de pays de transit.; Cet article analyse ces deux derniers aspects migratoires en tenant en compte la dimension multilatérale des modèles récents de la migration ainsi que la relation qui existe entre mondialisation, migration et préoccupations sécuritaires. La mise en oeuvre de politiques migratoires cohérentes est un défi pour le gouvernement mexicain.
Face au parti pris de dénoncer la diabolisation des jeunes des banlieues et de porter un regard critique sur la médiatisation de l'insécurité, cet article prend celui de reconnaître la place prise par les agressions et les dégradations dans les quartiers et de rendre compte des inquiétudes et des demandes de sécurité que les habitants expriment. (Résumé de la revue)