Objet d'une réflexion collective, cet ouvrage est aussi l'aboutissement d'une analyse sociologique sur les difficultés rencontrées par cette "diversité" à s'inscrire dans la tradition politique française et à être banalisée. La démarche des auteurs se situe à deux niveaux : dévoiler à partir de témoignages d'acteurs engagés les processus de discrimination au sein des partis politiques, puis de resituer ces pratiques dans un contexte plus général, celui d'une vie publique en France de plus en plus marquée par le marketing et la politique spectacle.
Depuis le milieu des années 90 les politiques et les débats publics danois ont progressivement pris le caractère de "paniques morales", avec une focalisation négative et disproportionnée sur les "étrangers". Cette dernière catégorie (renvoyant aux ressortissants non occidentaux et à leurs enfants) est progressivement apparue comme synonyme d'une autre catégorie, les "musulmans", et depuis l'an 2000 c'est de plus en plus en ces termes-là que l'altérité est désignée. Cet article étudie ce processus en mettant en relief les principaux changements d'ordre législatif et le cadrage des débats politiques, la xénophobie, visible mais marginalisée entre 1970 et 1994 devenant généralisée entre 1995 et 2000, alors qu'entre 2001 et 2006 les mesures du programme de l'extrême droite sont mises en oeuvre. La banalisation de l'islamophobie et la publication des caricatures conduisent à penser que l'imaginaire national danois serait en crise.
L'article aborde la notion de représentation politique en Belgique à travers sa définition, ses caractérisitiques et ses orientations au regard de la présence d'une importante population issue de l'immigration.
L'article aborde les raisons de la sur- représentation politique marocaine à Bruxelles et les difficultés à se maintenir dans l'avenir.
Réflexion sur le débat actuel en faveur d'une citoyenneté sociale considérée comme le type de citoyenneté qui compte véritablement dans la vie des gens et sur l'ancrage persistant de la citoyenneté politique dans la nationalité. Dans la présente étude l'auteur fournit une preuve empirique de cette lecture parmi l'élite politique portugaise. Sont analysés tour à tour le paradigme national de l'Etat moderne et le concept de citoyenneté postnationale, les perceptions par l'élite politique des résidents non nationaux en tant qu'acteurs politiques et le cadre législatif portugais en matière de droits politiques.
Cette thèse étudie l'émergence contemporaine et multiforme d'un mouvement politique cherchant à représenter les intérêts des personnes et des groupes tsiganes. L'analyse comparative porte sur les actions individuelles et collectives de ces nouveaux militants, et la mise en place actuelle d'une représentation institutionnalisée, en France et en Hongrie. Elle interroge donc la question des modèles de citoyenneté, universaliste pour la France, différentialiste pour la Hongrie où prévaut un dispositif de droits collectifs et d'élection d'"auto-gouvernements" des minorités. Cette thèse aborde, au-delà, des problématiques plus générales : la redéfinition des politiques publiques en Europe ; la rédéfinition des frontières entre membres et non-membres des collectivités locales ; ainsi que la redéfinition des figures de "l'étranger" dans l'espace européen. La naissance d'une parole collective tsigane est grandement influencée par les directives européennes en matières de participation des "minorités" et de redéfinition des modalités de consultation des administrés. En continuité d'une comparaison transnationale, la thèse s'achève par une réflexion à propos des enjeux européens traversant la question du statut des Tsiganes en Europe. (Résumé de l'auteure)
A rebours des analyses misérabilistes sur les quartiers populaires, l'auteur montre que se produit et se renouvelle un certain rapport à la politique, notamment par l'émergence de porte-parole issus de l'immigration. Il s'interroge dès lors sur l'exclusion progressive de ces militants de cité du champ politique local.
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002 répondent à un mécanisme de désaffiliation. Parmi les causes complexes qui conduisent à cet événement l'auteur intègre la nature de la relation entre représentant et représentés, ou encore la non-représentativité de la représentation politique institutionnelle issue du suffrage universel, deux éléments étant en cause : la réduction du corps électoral ainsi que la représentation sociale et ethnique des représentés et des élus, ces deux éléments se complétant et interagissant. Si un arrêt sur image sur les élus du suffrage universel révèle une absence tortale ou une présence relativement très faible des Français d'origine maghrébine, force est de constater que le lieu le plus symbolique du volontarisme politique antiraciste est la représentation nationale et locale.; Dans cet article, l'auteur analyse la difficulté de nommer les enfants issus de l'immigration en tant qu'indicateur des représentations sociales, la permanence de la colonisation dans les représentations, l'appartenance sociale et le rapport de domination par rapport aux enfants de France et d'ouvriers, les critères stables et instables des pratiques de sélection pour une démocratie participative et, finalement, l'assignation et le déterminisme, l'assignation à résidence identitaire fonctionnant comme si les Français d'origine maghrébine avaient une pré-destination sociale.
Dossier sur l'action politique des Belges d'origine étrangère à la vie communale depuis les élections du 8 octobre 2000.
Le cahier est consacré aux travaux réalisés dans le cadre du programme sur les politiques municipales de l'hospitalité. Ce programme s'est donné pour objectif de fixer la réflexion sur l'accueil de l'autre à l'échelon municipal, ce dernier intervenant à la fois en tant que relais et i nterprète des politiques nationales d'accueil et de solidarité et en tant que creuset de politiques propres.
Le modèle français d'intégration est malmené au quotidien : nos institutions favorisent, bien qu'elles s'en défendent, le communautarisme, et choisissent comme médiateurs-ou plutôt comme pompiers communautaires-des responsables issus de l'immigration, au lieu de les lancer dans la participation à la vie politique française.
Compte rendu d'une table ronde organisée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité et le ministre délégué à la ville et les partenaires sociaux sur le thème de la lutte contre la discrimination.
A partir des données de la British Election Study de 1997, l'auteur analyse la participation politique de 1,5 M de Britanniques d'origine indo-pakistanaise. L'engagement électoral de cette population est très diversifié et l'auteur a également mené des comparaisons avec d'autres minorités présentes au Royaume-Uni. L'article met au jour le rôle des élites indo-pakistanaises (politiques et non-politiques) dans le débat sur l'importance de la participation électorale des Indo-Pakistanais. De plus, il replace le thème de la participation politique de ces derniers dans le contexte des développements idéologiques des principaux partis politiques.
L'auteur examine le comportement électoral des migrants aux élections municipales des Pays-Bas en associant l'approche des études ethniques et les perspectives théoriques issues du champ des études électorales. Il en ressort que les migrants combinent dans leur comportement électoral soit une "identité ethnique" avec une orientation idéologique, soit une identité "antiraciste" avec une préférence idéologique pour un parti.
L'article examine la participation et la représentation politique des minorités ethniques dans les institutions politiques belges à Anvers. Après avoir esquissé un état des lieux de cette représentation politique, l'auteur étudie l'émergence politique des élus d'origine étrangère. En particulier, il émet l'hypothèse que la forte représentations de l'extrême-droite dans cette ville a pu en tant que telle constituer un facteur de réaction politique au sein des groupes ethniques d'origine immigrée. Enfin, l'impact d'une telle représentation sur les politiques publiques locales y est analysé.