Les différentes contributions réunies dans cet ouvrage, abordent la question des relations entre juifs et musulmans au fil de l'espace et du temps. Elles traitent des problématiques qui touchent directement cette relation, notamment la question palestinienne et la résurgence de l'antisémitisme.
A y regarder de près, la condition juive en monde islamique fut globalement plus démente qu'en Europe. L'exode d'Afrique du Nord n'en sera pas moins à la racine d'un contentieux persistant avec les Arabes qui l'avaient rendu inéluctable dans la dynamique de leur accès à l'indépendance nationale à partir de la fin des années 1950. Les Juifs avaient attendu des forces colonisatrices l'amélioration de leur statut en terre d'islam, ce qui est une constante dans l'histoire des Juifs à l'époque contemporaine, que ce soit en Asie avec les Britanniques, ou au Maghreb avec les Français et les Italiens. De ce fait, ils étaient perçus par les populations autochtones comme des alliés des colons. La réalité était pourtant bien plus nuancée. La naissance de l'Etat d'Israël et les conflits consécutifs avec les pays arabes et les Palestiniens contribuèrent à détériorer davantage les relations entre Arabes et Juifs là où ces derniers se trouvaient. A l'heure actuelle, c'est Israël qui abrite le gros des populations juives issues de ces pays. Elles y ont constitué la majorité jusqu'à l'arrivée récente des immigrés russes. Les relations entre Arabes et Juifs en France ne peuvent se décrypter sans prendre en considération cette trame, réactivée des deux côtés par les intifada successives et l'impasse actuelle, au Moyen-Orient, du conflit entre Israéliens et Palestiniens. (résumé de la revue).
En partant du constat de l'augmentation des manifestations racistes depuis 2000, ce dossier donne un état des lieux de la situation du racisme et de l'antisémitisme en France, ainsi qu'une histoire de l'antisémitisme et un aperçu des relations entre juifs et musulmans en France et dans le monde arabe.
Après avoir précisé les caractéristiques du « modèle confessionnel » qui a présidé à l'intégration des juifs en France au XIXe siècle, l'auteur souligne l'évolution de la société française : sécularisation interne croissante des religions, transformation de la laïcité vers une plus grande acceptation du pluralisme religieux. Ensuite, il explique pourquoi les populations musulmanes en France refusent de se cantonner à une intégration suivant le seul « modèle républicain d'intégration ».
Par delà le récit autobiographique de l'artiste, illustrant son combat pour la paix, se profile l'histoire des relations inter-communautaires au Moyen-Orient. De Jérusalem où elle est née à Paris où elle vit, quand elle n'est pas en tournée, Sara Alexander nous fait partager avec émotion et humour ses convictions, ses engagements et ses actions - en tant que chanteuse et femme - au service du rapprochement des Juifs et des Palestiniens. Les témoignages d'amitié qu'elle rapporte ici tout autant que les textes de ses chansons détruisent les stéréotypes habituels de l'impossible compréhension entre communautés et dialogue entre peuples.
Entretien avec le rabin Rivone Krieger à propos des conflits entre laïcs et religieux en Israël, du rôle des orthodoxes et de l'impact des clivages sur le processus de paix. Positionnement du mouvement Massorti (traditionnaliste) par rapport au courant libéral, à la laïcité et à la conception même de l'Etat d'Israël.
Les non-musulmans de l'empire ottoman avaient un statut juridique spécial. Dans une société théocratique de tradition islamique, chaque minorité était dite "nation" : non au sens propre de la nation mais au sens de la religion. Dans les Balkans on distinguait ainsi diverses communautés : juive, arménienne et chrétienne (orthodoxe, catholique et protestante). Chaque communauté avec son chef religieux élu était autonome et se gérait selon ses règles religieuses, sociales, spécifiques en respectant le droit islamique et certaines règles économiques. Pour la première Constitution ottomane (1876), tout habitant de l'empire était citoyen ottoman, sans aucune discrimination religieuse. Ces principes, abolis en 1878, ont été remis en vigueur sous la pression des élites et du mouvement des jeunes Turcs de 1908. Mais c'est seulement après le traité de Lausanne (1924) que l'on observe un véritable respect des droits accordés aux minorités.
Réflexion sur un espace géographique et culturel de cohabitation pluriethnique : quinze siècles de dialogue socio-culturel judéo-arabe en Espagne (Andalousie) et au Maghreb, plus particulièrement au Maroc. L'auteur analyse les pôles de rencontre entre juifs et musulmans en un premier chapitre : l'histoire, les idées et la production scientifique aussi bien que littéraire, la religion (mystiques juive et musulmane), le droit. Il consacre le second chapitre à l'étude de la société juive marocaine : organisation sociale, vie économique, imaginaire social (l'individu, l'enseignement, rites et croyances populaires) vie religieuse et rituelle (vie quotidienne, fête, etc.) et enfin éclatement de la communauté et mémoire collective judéo-hispano-maghrébine.
Les «Arabes de 48», se sont ces Arabes restés sur place après la création de l'Etat d'Israël. Ils représentent actuellement un cinquième de la population. Si tous ont accepté de se soumettre aux lois de l'Etat d'Israël, tous se sentent à la fois solidaires envers leurs pays et leur «Peuple», mais aussi écartelés entre leurs identités contradictoires - arabe au yeux des Juifs hostiles ou israélienne aux yeux des Palestiniens méprisants. Ce livre, par une succession d'interviews, nous fait découvrir le dilemme qui poursuit cette population, avec ceux qui se définissent ouvertement Palestiniens, et qui soutiennent moralement et financièrement leurs frères par-delà la ligne verte; mais aussi avec ceux qui n'aspirent qu'à rester en Israël, et qui se battent pour plus de respect, pour moins de discrimination et de suspicion, et pour qu'une réelle égalité de droits et des chances leur soit donnée.
Bref tour d'horizon des manifestations d'antisémitisme dans quelques pays : Tchécoslovaquie, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Japon, Inde. L'évolution du phénomène pour la période 1945-1993 y est étudiée en relation avec les deux événements historiques majeurs qui l'ont marqué (à savoir le nazisme et la création de l'Etat d'Israël) et avec les représentations liées aux juifs prévalant dans chaque pays examiné.
Etude de l'antisémitisme au Moyen-Orient à travers les prises de position et idéologies du mouvement islamiste musulman et à travers les stéréotypes des juifs véhiculés par les médias et la littérature : de l'éveil de la religiosité à l'islam politique. Analyse de la conception musulmane classique du peuple juif et de l'apparition d'une dimension politique avec la création de l'Etat d'Israël. Genèse de l'antisémitisme arabe, introduit par les Européens au Moyen-Orient et trouvant son expression dans l'antisionisme, un jihad religieux, culturel et politique sous-tendu des textes et discours appropriés.
La situation des juifs au Maghreb et les relations juifs-musulmans sont examinés dans leur généralité par une approche historico-religieuse et politique. L'accent est mis sur le statut social - la dhimmitude- réservé depuis l'avènement de l'islam à toutes les minorités religieuses vivant en pays musulman, et sur l'événement majeur que fut la création de l'Etat d'Israël en 1948. Cette nouvelle situation offrit aux juifs la possibilité d'émigrer et d'échapper à la marginalisation, et aux Arabes une nouvelle cible pour le jihad ainsi qu'un nouveau mode d'expression de l'antisémitisme par le biais de l'antisionisme.
Cette critique d'un article sur le statut de la minorité arabe en Israël (paru dans Ethnic and Racial Studies, 1990, n° 3) reprend les arguments avancés, relatifs à un modèle de démocratie pluriethnique applicable à Israël. L'auteur propose de relier les typologies de démocraties établies par SMOOHA (S.) à la différence de structure et d'ethnicité qui sépare groupes ethniques indigènes et groupes ethniques immigrants. Il souligne la nécessité d'adopter une politique favorisant le rapprochement entre juifs et Arabes pour établir une stabilité démocratique.
Après avoir examiné le contexte de la constitution d'un nouveau paysage religieux en France avec l'émergence de nouvelles minorités religieuses, le renouveau religieux au sein d'une ancienne implantation (les Juifs), et l'évolution du monopole catholique, l'auteur étudie la "recomposition" des identités religieuses, en particulier juive, musulmane et catholique. Trois points sont traités : l'identité interne de ces groupes, leur survie autour de lieux de pratiques et de structures de transmission, le dialogue interreligieux.