En choisissant , dans son discours prononcé le 12 septembre 2006 à l'université de Ratisbonne, de se référer au conflit séculaire entre "l'Occident chrétien" et "l'Orient musulman", le pape Benoît XVI a-t-il relancé une guerre de religions, sinon contribué à accroître des tensions, s'exprimant de plus en plus en des termes culturalistes dans une logique de bloc contre bloc ? Cet éditorial s'attache à y répondre.
Cet ouvrage traite des différents aspects de la présence de l'Islam en Europe. L'auteur tente de démonter l'idée d'une opposition entre l'Orient et l'Occident et démontre le fait que l'Islam est une partie intégrante de l'Europe. Pour éclairer son propos il retrace l'histoire de l'Islam et sa diffusion de l'Est vers l'Ouest.
La "Lettre des 75" publiée le 11 mai 1954 était adressée au Président de la République par un groupe de Français appelés "Libéraux". Il demandaient la révision de la politique menée dans le Protectorat ; stérilement conservatrice et répressive pour les Marocains aspirant à l'indépendance. Les aspirations explosèrent en revendications appuyées que la violence. Dramatique "crise marocaine" où la "Lettre des 75" réussit à ouvrir un chemin de dialogue aboutissant à l'Indépendance négociée et à la paix. (Résumé de la revue)
Les musulmans d'Occident, d'Europe comme des Etats-Unis, se sont aujourd'hui définitivement installés dans leurs pays respectifs. Loin de toute tentation minoritaire ou victimisante, contre l'isolement et la ghettoïsation, l'auteur cherche ici à dessiner le sentier qui mène à une véritable autonomie intellectuelle et politique par rapport aux pays d'origine. Il affirme qu'une révolution silencieuse est déjà en marche dans tous les pays occidentaux et qu'elle aura, à terme, une influence considérable sur l'islam mondial.
Quelque mois après la parution de l'Islam en France, premier titre d'une nouvelle collection à vocation pédagogique initié par l'ADRI, le centre de ressources prolonge la réflexion sur le sujet en proposant cette revue de presse thématique. Composée par des articles de presse quotidienne et hebdomadaire nationale, cette sélection couvre les trois dernières années d'actualité de l'Islam (de 1998 à 2000) axé autour des thématiques suivantes : le rapport entre l'Islam et la République, la consultation des représentants des principales sensibilités musulmanes sur l'organisation du culte musulman en France initiée par Jean-Pierre Chevènement, la question des lieux de culte, la vie et les pratiques des musulmans, le dialogue interreligieux, le foulard islamique.
La présence d'une grande mosquée à Strasbourg dépasse très largement la seule considération des besoins de la communauté musulmane. L'émergence dans le pays européen de la mosquée vient renforcer le rempart affaibli des édifices culturels face à la profanation accélérée des valeurs religieuses et spirituelles. La mosquée est un lieu d'identification majeur ; elle est coexistentielle de la vie des musulmans. Dans le monde urbain occidental contemporain, l'existence d'une grande mosquée apparaît comme l'affirmation d'une présence spirituelle et d'un lien social de la communauté musulmanne ; ceci implique un renforcement des devoirs envers les membres de celle-ci, depuis l'organisation de l'école coranique qui structure le mental de l'enfant dans la parole divine jusqu'à l'accompagnement du mourant hospitalisé dans la dignité de sa foi et de la loi sacrée en passant par, véritable responsabilité dans la cité, l'action envers une jeunesse de souche musulmane désorientée.
Cet article aborde l'ouverture de l'église à la présence des migrants de confession musulmane, l'engagement des catholiques dans l'action sociale en faveur des immigrés et enfin le rôle de certains d'entre eux dans le conflit algérien. (extrait de l'article)
Aux marches de leurs territoires respectifs, Européens et musulmans cohabitent depuis plus de mille ans. Une histoire commune les lie, faite de haine et de sang, mais aussi et surtout d'échanges, de compréhension et de respect réciproque. L'islam est présent au coeur de la culture occidentale, que ce soit à travers les mathématiques ou la philosophie, l'astronomie ou l'agriculture. Il constitue une partie non négligeable de notre héritage intellectuel.
Histoire des religions en France et plus particulièrement des relations chrétiens-musulmans, après un rappel des relations avec les protestants et avec les Juifs.
Le rôle de l'Etat dans l'intégration des minorités religieuses est variable selon les pays : il existe le modèle de l'Etat laic à la française, différents types de statuts privilégiés accordés à l'Eglise, comme en Grèce, en Pologne ou au Danemark, et différentes formes de reconnaissance permettant d'octroyer des privilèges à certaines communautés religieuses comme en Autriche, en Belgique, en Allemagne et en Espagne. Si l'Etat s'engage dans un dialogue avec les communautés religieuses, les relations Eglise-Etat doivent être clairement définies dans l'intérêt des parties.Les Etats non européens doivent ouvrir le dialogue avec les communautés religieuses afin de permettre une égalité d'accès aux ressources politiques, médiatiques et matérielles.
Histoire de l'organisation de l'islam en France vis-à-vis des pouvoirs publics et étude des relations chrétiens-musulmans
Les interventions regroupées dans ce chapitre traitent de la spécificité des relations chrétiens-musulmans dans les pays considérés. Elles font état de la coexistence des religions, de la cohabitation des communautés, du statut social des minorités religieuses et également des problèmes identitaires, des discriminations. De façon générale, elles mettent l'accent sur les efforts de dialogue et les diverses actions entreprises en vue du rapprochement des communautés et de leur entente.
Les trois communications qui composent ce chapitre font état de l'avancée des réflexions menées par des chrétiens, des musulmans et les pouvoirs publics sur la situation des musulmans en France. Les sujets traités sont le dialogue interreligieux (ses aspects, orientations, thèmes) ; l'enseignement de l'islam aujourd'hui (état des lieux, obstacles à l'efficacité de cette instruction dans une société pluraliste) ; la théologie de la minorité, proposée par le mufti de Marseille (distinction entre foi et théologie, statut de l'islam en France).
Ces deux communications, conclusion du colloque sur les relations islamo-chrétiennes, posent les enjeux, pour la première, en terme de justice, de participation sociale, de droits de l'homme et de dignité nationale, que chaque communauté doit s'employer à faire prévaloir, et, pour la seconde, en terme d'identité, d'altérité et de réformisme musulman, que reflètent les efforts déployés pour la réhabilitation de la foi, des institutions religieuses et des valeurs spirituelles.
A partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète, ces anthropologues ont mis en évidence le modèle musulman du rituel sacrificiel. Contrairement au christianisme, l'islam n'inscrit pas le sacrifice au coeur de son dogme. Néanmoins il lui accorde une place essentielle dans ses pratiques rituelles. Accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur de lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales, même sur le plan de l'islam transplanté, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : cuisine du sacrifice, dette sacrificielle, fonctions thaumaturgiques. La première partie de ce texte est consacrée au rituel ibrâhîmien et à son statut dans l'islam contemporain. La deuxième montre la pratique du sacrifice en relation au cycle de vie. La troisième met en exergue le passage du religieux au social par le truchement des repas et des fêtes sacrificiels. La quatrième concerne les sacrifices propitiatoires dans les traditions turque, pakistanaise ainsi que chez les marabouts africains de Paris. Enfin, la cinquième partie analyse trois fêtes du sacrifice : en milieu lébu (Sénégal) ; chez les Soudanais de Wad Madani et chez les Gnawa du Maroc.