Qui aura le droit de mettre en oeuvre une psychothérapie ? Pourquoi et comment réglementer de telles pratiques ? Psychanalystes, psychologues, psychiatres, psychothérapeutes ... tous les "psys", quelle que soit leur formation, s'interrogent. Et le public cherche légitimement des garanties avant d'entreprendre un travail sur soi. (Résumé de la revue)
La pathologie mentale du migrant est une pathologie d'acquisition, une pathologie de l'exil. Les conditions de vie déterminées par des facteurs psychologiques, économiques et sociaux des travailleurs émigrés sont fragilisantes. Chez les personnalités déjà perturbées dans le pays d'origine, les difficultés du changement de milieu, agissent comme facteurs déclanchant les pathologie mentales. L'auteur étudie ce problème en prenant l'exemple significatif pour lui de patients guadeloupéens et martiniquais.
Issu d'une longue pratique de thérapie du langage et de la communication avec des enfants de familles migrantes ou multiculturelles, cet ouvrage propose une approche thérapeutique spécifique-systémique et ethnopsychiatrique. Le blocage langagier, oral ou écrit, est souvent un signal de détresse spécifique manifesté par l'enfant : il faut alors recadrer le symptôme dans un contexte autre que scolaire. La démarche thérapeutique consiste à permettre à l'enfant et à sa famille de s'enrichir de leur histoire passée et d'utiliser les appartenances diverses pour réamorcer les apprentissages. La première partie situe le cadre méthodologique et les outils thérapeutiques (logothérapie de groupe ; génogramme). La seconde partie expose des cas concrets : différentes situations intégrant la démarche thérapeutique, où le symptôme orthophonique à l'origine du signalement et de la consultation masque ou révèle des trajectoires familiales multiculturelles complexes. Cet ouvrage est destiné aux orthophonistes ainsi qu'aux psychologues scolaires et à toutes les personnes impliquées dans une relation d'aide avec les migrants.
Une lecture psychanalytique d'une « anecdote » d'Arrazi nous permet de lui reconnaître une conception freudienne de l'appareil psychique. « Alilaj Anafsani » : thérapie psychique ou plutôt psychothérapie ; Arrazi nommait déjà ainsi une mise en scène, un psychodrame perpétré lors d'une prise en charge d'un patient paraplégique ayant résisté jusque-là à toutes les tentatives de soins ; et c'est cette séance, cette mise en acte ayant aboutit à la levée du symptôme, que l'auteur essaye d'analyser ; et il s'autorise à la rapprocher de ce que, depuis l'avènement de la psychanalyse, on nomme psychothérapie active et brève.
Ce manuel vise à constituer un corpus pragmatique destiné à aider les équipes de terrain dans les difficultés quotidiennes de prise en charge des populations migrantes.
L'évolution culturelle des communautés, des pays, des Etats modifie la situation sociale et le contexte du travail thérapeutique au plan à la fois des institutions et des groupes. Les problèmes sociaux, politiques et humains, traversent le cadre institutionnel et influencent les dispositifs thérapeutiques qui évoluent en fonction de ces problématiques nouvelles : immigration, violence, racisme, chômage, exclusion. Les dispositifs thérapeutiques doivent s'ajuster à des demandes nouvelles.
Des ethnocliniciens du Centre Georges Devereux, centre d'aide psychologique aux familles migrantes, apportent dans cet ouvrage des informations sur les appartenances culturelles des enfants de migrants tout en introduisant une réflexion susceptible d'entraîner la gestion de conflits entre enfants, enseignants et familles.
Utilisation de représentations culturelles comme levier thérapeutique avec des patients victimes de conflits politiques.
L'étude des sujets bilingues en psychothérapie et en psychiatrie révèle l'importance de la langue dans l'expression de l'identité individuelle et culturelle de la personne. Ayant présenté l'évidence neuropsychologique et psychothérapeutique de ce phénomène, l'auteur explore comment les bilingues utilisent le «mécanisme de défense linguistique» pour préserver non seulement leur identité mais aussi leur santé mentale. Les conséquences de ces découvertes sont très importantes, non seulement pour mieux comprendre les conflits culturels, mais aussi pour la pratique de la psychothérapie avec des sujets bilingues.
Après un rappel de l'évolution des approches de l'interculturel et des questions identitaires, l'auteur souligne la nécessité de rendre compte des identités d'une manière dialectique et plurielle. Elle présente ensuite quelques travaux menés par le Groupe de Recherches-Actions de Psychologues pour une Education Interculturelle (GRAPSIC) en Suisse (Genève), et en France, portant sur les processus d'identités collectives, de stratégies identitaires individuelles, sur l'intégration de l'étranger ou des minorités culturelles ou ethniques, sur le rôle du psychologue.
L'étude de la famille forme un réseau appartenant à des champs différents : psychologie, sociologie, anthropologie, psychiatrie. Le rapport entre anthropologie et psychothérapie est nettement insuffisant dans le monde occidental, du moins en Italie. Dans notre travail, nous nous sommes efforcés d'intégrer des connaissances de l'anthropologie culturelle et symbolique à l'analyse de groupe (Foulkes) et à la thérapie familiale de groupe (Skynner). Dans le groupe comme dans la famille apparaissent les traces de processus psychiques culturels provenant d'autres lieux et d'autres temps, dans les racines de la famille. Si ces traces n'émergent pas, elles font partie des formations inconscientes de la famille et de la personne, et ont une forte influence sur les conduites. Un exemple clinique est présenté.
Partant de l'idée que les différences de couleur de peau prennent une part déterminante dans la façon dont la société est structurée, cet article suggère qu'il en va de même dans la structuration de la psyché. L'hypothèse repose sur l'idée que les différences de couleur de peau sont encodées dans le monde des objets internes. Le texte s'intéresse aux conditions d'apparition du phénomène et en explore les conséquences dans le cadre de la pratique thérapeutique. Si au cours de sa thérapie ou de sa formation, le thérapeute n'a pas élaboré, compris cette dimension, celle-ci réapparaîtra dans le contre-transfert, mettant en échec la thérapie, notamment si thérapeute et patient sont de cultures différentes.
L'existence et les fonctions thérapeutiques des églises de guérison sont étudiées au niveau des psychodynamiques groupales comme réponse à une crise sociale et individuelle. Les patients qui y reçoivent refuge et soins ont une histoire de traumatisation dans leur groupe primaire d'appartenance. Leurs groupes sociaux et familiaux actuels, en continuels changements et ruptures, n'offrent plus d'appui et de contenant suffisant. Les groupes thérapeutiques des églises prophétiques forment un cadre contenant et transitionnel où se rejoue une partie non-sue du sujet liée au trauma du groupe primaire familial. Ils permettent au sujet une abréaction et-ou une réélaboration partielle de ces parties du soi et de l'histoire familiale, ainsi que de se donner un sens unifiant.
Une femme de quarante ans d'origine allemande, qui avait grandi en Asie et aux Etats-Unis, souhaitait, dans une situation de crise, une prise en charge psychothérapeutique de courte ou moyenne durée. Il s'agit d'une mère de deux enfants, vivant en Allemagne, épouse d'un mari en forte réussite professionnelle, qui, à côté de ses devoirs de maîtresse de maison et d'éducatrice, poursuit une activité de psychothérapeute en libéral, pour laquelle elle possède une formation adéquate. Une situation de conflit psychique se joue aussi bien sur le terrain d'un développement oedipien féminin qui a échoué que sur celui d'une crise de séparation d'avec l'objet maternel primaire, avec pour conséquence, que la patiente, tout au long de sa vie, se sentait à l'égard de sa propre personne comme des autres, comme «étrangère», dans «l'étrangeté» et que ce vécu d'«étrangeté», d'être chez soi partout et nulle part, joue un rôle déterminant et central dans l'histoire de son développement personnel, et mérite une particulière considération.
Sont discutés quelques aspects de la population fréquentant une consultation psychiatrique pour étudiants à l'université de Lausanne. Une forte proportion des étudiants recourant à ce service sont d'origine étrangère. Ceci peut s'expliquer, notamment, par des problèmes d'étayage ou de désétayage en rapport aux «groupes d'appartenance». De plus, la multiplicité des nationalités fréquentant cette consultation nécessite une prise en compte des contextes culturels variés. Pour qu'une prise en charge puisse s'amorcer, il est nécessaire qu'une réelle «rencontre» ait lieu entre le patient et le thérapeute : celle-ci doit aussi mettre en contact, à l'arrière-fond, deux «individus culturels types» représentant chacun son groupe d'appartenance culturel. La prise en compte de ce contexte culturel est en effet une condition nécessaire à l'établissement d'un champ thérapeutique.