Les jeunes issues de l'immigration évoluent dans des milieux "d'origine" et "d'accueil", d'ordinaire peu valorisants et mal maîtrisés. La crise identitaire occasionnée par la confrontation de valeurs se double chez ces jeunes d'une autre situation engendrée par le passage du statut d'adolescent à celui d'adulte. La crise économique et sociale qui impose à l'ensemble des sociétés industrialisées d'importantes modifications ne fait qu'accentuer la vulnérabilité de ce groupe. Dans ce triple contexte critique, quelles sont les conditions psychosociales qui permettraient aux jeunes issus de l'immigration un développement positif ? Le présent ouvrage montre que le déploiement par ces jeunes de stratégies identitaires synthétiques et offensives peut les doter de ressources nécessaires à leur intégration. Il propose un modèle - appuyé par de nombreuses recherches de terrain - qui ambitionne d'éclairer les rapports complexes entre identités et intégrations.
En prenant les Français et les Finlandais issus du milieu universitaire comme exemple, cet article se propose d'abord d'examiner ce qui peut rassembler des amis "interculturels", c'est-à-dire, ce qui peut pousser deux êtres culturellement différents à se rencontrer et à tisser des liens. L'auteur tente ensuite d'expliquer les éventuels obstacles à cette amitié interculturelle et l'importance de la préparation à la confrontation avec ces obstacles. Enfin, il propose une approche qui pourrait aider l'individu "mobile" à constituer une boite à outils théoriques pour éviter chocs et impasses.
Depuis la publication des écrits de Gordon Allport, en 1954, le préjugé est considéré comme une perception sociale à l'égard des individus appartenant à des groupes déterminés. Dans cet article, l'auteur analyse les théories sur le préjugé qui considèrent les processus cognitifs activés que l'individu porteur de préjugés met en action, puis les théories quiconsidèrent les diverses situations sociales dans lesquelles se forge la discrimination, et finalement les théories socio-constructionnistes qui se réfèrent au contexte social dans son ensemble.
La psychologie interculturelle examine les processus psychologiques dans leur contexte culturel. Elle permet de prendre du recul par rapport à une psychologie ethnocentrique, élaborée uniquement dans un contexte occidental. Le potentiel d'application dans le milieu scolaire mérite d'être développé de façon plus explicite, en prenant en compte d'une part le développement cognitif, d'autre part les relations intergroupes et la communication interculturelle, enfin les psychologies sociale, scolaire et clinique.
Du point de vue de la psychosociologie ou plutôt de la psychologie sociale, les phénomènes de discrimination des générations issues de l'immigration relèvent de catégorisations ou de classements dont la compréhension permet de réduire les effets ségrégatifs. Qu'il s'agisse des comportements des jeunes eux-mêmes ou de ceux des employeurs ou de ceux des intermédiaires sociaux comme l'ANPE, le combat pour l'amélioration du recrutement et de l'accès à l'emploi passe par des formations à la médiation qui inversent les relations dominants-dominés grâce à l'émancipation des valeurs des groupes quand fonctionnent sur un mode endogène des stéréotypes dépréciatifs altérant l'image de soi ou renvoyant à l'absence de même statut social.
Synthèse des résultats d'une recherche sur les risques et les facteurs de protection liés à l'acquisition de l'identité en milieu migratoire et multiculturel, recherche réalisée sur un échantillon de jeunes immigrés d'origine italienne dans le Baden-Wurtemberg (Allemagne) et retournés dans le sud de l'Italie. Le but principal de l'article est d'alimenter le débat sur la possibilité effective de réaliser les conditions en vue d'une cohabitation pacifique des êtres humains de différentes origines ethnique, linguistique, religieuse et culturelle, mais aussi de mettre à disposition des animateurs socio-pédagogiques des données utiles pour une activté concrète.
A partir de trois exemples de relations interculturelles, l'auteur montre comment l'attachement aux valeurs de la culture d'origine, qui constituent les fondements de l'identité culturelle peut entraîner le repli sur soi des populations immigrées et créer des situations d'exclusion sociale et de xénophobie dans l'attitude à l'égard des étrangers. Les possibilités d'une pédagogie interculturelle sont évoquées.
Deux perspectives théoriques ont été utilisées pour expliquer la discrimination et le racisme en Amérique du Nord : la première se concentre sur les perceptions individuelles et les facteurs psychologiques ; la seconde sur les facteurs structurels et les avantages économiques et politiques de la discrimination pour le groupe dominant. Cet article analyse les limites de chaque perspective et propose de les relier, le racisme possédant deux dimensions qui sont en étroite relation : sur le plan structurel, il se manifeste par des arrangements politiques et économiques et des pratiques sociales qui rejettent les groupes minoritaires ; sur le plan psychologique, il s'exprime par une réflexion d'exclusion et des attitudes préjudiciables influencées par des croyances raciales et des facteurs cognitifs. La pratique et la pensée racistes sont dynamiques et dialectiques. Même si les arrangements structurels et les pratiques sociales déterminent la formation de l'attitude, celle-ci peut à son tour former les pratiques sociales subséquentes.
Dans le concept : communauté il existe un grand décalage entre le discours des sciences sociales, qui se réfère aux sociologies anglosaxone et allemande, et celui des acteurs sociaux. Aux yeux des immigrés en France, la communauté repose essentiellement sur l'adhésion et la participation d'ordre individuel, variables selon les personnes et les situations. Le communautaire apparaît alors comme un espace de négociation et de re-définition.
Etude de la perception et de l'intériorisation (connotation positive ou négative) du jugement d'autrui en tant que phénomène socio-normatif et relevant de particularités socio-culturelles. Etude de cas de la connotation qu'attribuent des enfants (4-7 ans) Algériens, Portugais, et Français, à l'appréciation «tu pourrais faire mieux» de leur enseignant.
Etude de la socialisation en rapport avec les processus de transformation technique et économique, sociale et psychosociale d'une société dans laquelle sont impliqués des individus et des groupes. Trois aspects sont abordés. La socialisation et la dynamique culturelle : analyse des tensions propres à une société. La socialisation et la rencontre des cultures : analyse des tensions et relations interculturelles. La socialisation interculturelle : analyse des processus de transformation et des processus psychosociaux, mode de socialisation des immigrés dans la société d'accueil selon cette approche.
A partir d'une enquête réalisée à Massy et Clamart en France, auprès d'enfants consultant les bibliothèques publiques, comparaison entre les habitudes de lecture des jeunes utilisateurs Français et Maghrébins. Trois attitudes possibles sont constatées chez ces derniers : 1) rejet de la culture d'origine et effort d'assimilation à la culture du pays d'accueil par le choix des auteurs et sujets des programmes scolaires (9 à 13 ans) 2) rejet systématique de la culture du pays d'accueil et recherche de textes arabes et maghrébins 3) attitude d'intégration alliant ce double désir identitaire.
A partir d'une enquête descriptive et exploratoire déroulée de mars à août 1985 en France (Alpes-Maritimes, Nice) et Vallauris auprès d'un échantillon de 60 jeunes Maghrébins (30 filles et 30 garçons), enfants d'immigrés, âgés de 16 à 25 ans, nés ou venus très jeunes en France, analyse les représentations identitaires des jeunes issus de l'immigration : identité nationale, identité culturelle, identité sociale. L'auteur étudie quatre approches : l'approche théorique du concept : identité; l'approche socio-historique (l'immigration maghrébine en France, la spécificité de l'immigration algérienne, historique de la politique d'immigration française); l'approche ethnologique (la famille maghrébine traditionnelle d'origine rurale, la famille maghrébine immigrée); l'approche psycho-sociale (résultats de l'enquête et traitement et analyse des données).
Cet ouvrage analyse les conflits psychiques liés au déplacement social-déclin ou promotion sociale-désignés par le terme de névrose de classe. Ils sont examinés à partir de quelques témoignages autobiographiques publiés sous forme de roman : tel est le cas, évoqué par SAYAD (A.), de Zahoua, étudiante immigrée de la seconde génération dont le conflit d'identité émerge à l'articulation de son histoire de vie sociale, familiale et personnelle. C'est en référence à son mode d'insertion sociale et à la constitution de son identité qu'est examiné la fonction d'historicité de l'individu.
Les caractéristiques de la population maghrébine transplantée en France (Marseille) et les troubles du comportement liés à l'inadaptation mises en lumière par la psychologie et la psychosociologie. Résultants de quelques travaux menés par l'Institut Méditerranéen d'Etudes et de Recherches Médico-Psychologiques (IMERMP) de Marseille sur les enfants de Harkis nés après 1962, sur les jeunes Maghrébins du Centre de Sélection des Armées de Tarascon, sur les motivations des femmes maghrébines sollicitant une interruption de grossesse dans une maternité marseillaise.