Au sommaire de ce numéro : les rapports de la recherche en psychologie aux tests d'intelligence, quelles conséquences pour la pratiques ; un dispositif d'éducation à l'orientation en lycée, l'appropriation des objectifs par les acteurs ; identité ethnique à l'adolescence, perspectives interculturelles.
A travers cet ouvrage, nouvelle version de "Les enfants de migrants à l'école", Claude Mesmin expose les bienfaits de l'utilisation des entretiens ethnocliniques et ses effets négatifs auprès d'enfants de familles migrantes.
Dossier consacré par la lettre de communication de l'Institut national d'étude du travail et d'orientation professionnelle (INETOP) à l'accueil des élèves étrangers à l'école : évaluation psychopédagogique (l'entretien, les connaissances scolaires, la maîtrise de la langue d'origine); évaluer les potentialités et pronostiquer l'adaptation scolaire (l'utilisation d'épreuves cognitives classiques, la mesure du potentiel d'apprentissage); l'exploration des intentions d'orientation. Des adresses utiles pour en savoir plus sur l'accueil des migrants complètent ce dossier.
L'auteur, qui est l'un des «pères» de la notion de rapport au savoir, entreprend ici de lui donner statut de concept. Ce faisant, il bouscule quelques idées reçues sur «les causes» de l'échec scolaire et transgresse un tabou en avançant l'idée d'une sociologie du sujet. Prenant appui sur une réflexion anthropologique, il explore diverses «figures de l'apprendre» et propose plusieurs définitions du rapport au savoir.
Dans les « collèges difficiles », le fossé se creuse entre la mission noble d'éducation des élèves et le « sale boulot » de traitement des déviances. Les nouveaux conseillers d'éducation en charge du suivi social des élèves à problèmes, le plus souvent témoins indirects des incidents, traduisent les litiges en affaires réglables grâce à leur connaissance du milieu social environnant l'école. Mais d'un côté, un enseignement ignorant du contexte risque de mépriser la vie des élèves et de l'autre, une assistance éducative trop impliquée dans les histoires locales risque de mettre de l'huile sur le feu.
Un dossier traitant des problèmes sociaux et de santé des communautés africaines, des éclairages sur l'enfant africain à l'école en France.
Cet article aborde la question des niveaux de réussite scolaire d'enfants migrants de première génération. La population étudiée est composée de quarante filles âgées de neuf à treize ans. Sont évaluées les réactions en relation avec le stress de la migration comme la dépression et le choix de stratégies de coping. Les résultats révèlent que les filles en réussite ne sont pas dépressives et qu'elles se distinguent des autres sujets par leur choix de stratégies de coping. Ainsi, parmi les stratégies orientées vers la résolution de problèmes, elles sont les seules à utiliser la stratégie « activités scolaires ». Elles usent aussi, davantage que les autres sujets, de stratégies mettant à distance le stress ou permettant son remaniement fantasmatique.
Qu'apprennent les enfants à l'école. Des «contenus et des techniques»... ou quelque chose d'autre. Comment influe l'école sur l'acquisition des valeurs et des préjugés, des modes d'agir et des habitudes. Ce livre révèle les processus de socialisation à l'école, et tout spécialement ceux qui deviennent pratiquement «invisibles» du fait qu'ils sont tellement incrustés dans les routines quotidiennes. En s'appuyant sur un solide travail de terrain, les auteurs analysent la portée et l'importance de l'école pour l'intégration des enfants des minorités. Pendant plus de dix ans, à Barcelone et à Paris, les auteurs ont coordonné une recherche ethnographique comparée, en développant ainsi un des premiers travaux de ce genre réalisé en Europe.
Comment un enseignant peut-il prendre en compte les variations culturelles dans un domaine (apparemment) aussi universel que l'enseignement des mathématiques. L'auteur construit une approche ethno-mathématique à partir de ses expériences de terrain lors d'opérations de formation dans différents pays. L'ouvrage fournit des éléments comparatifs à partir des différences culturelles afin de donner une fonctionnalité à celles-ci et permettre une meilleure appropriation des savoirs et savoir-faire des apprenants de français langue étrangère ou seconde qu'il s'agisse de l'adulte en formation continue ou de l'enfant à qui la discipline de calcul est enseignée en français.
Directeur du CNDP-Migrants, l'auteur s'interroge sur l'efficacité que l'antiracisme à l'école peut atteindre si elle n'est pas portée par une nouvelle pédagogie. Les difficultés rencontrées par les enseignants qui s'efforcent de lutter contre le racisme et de parler de l'immigration sont telles que certains préfèrent une posture de silence, fondée sur une démarche d'égalité républicaine. D'autres adoptent un discours fondé sur la morale, parfois maladroit ou culpabilisant. Restent ceux qui choisissent la démonstration rationnelle par un travail d'analyse et de définition, ceux qui optent pour des méthodes où la psychopédagogie transforme les attitudes ou qui s'essaient à la pédagogie interculturelle. Rien n'est magique. L'éducation à la citoyenneté ne passe pas par un arsenal spécifique mais mélange les méthodes pour aboutir à une égalité participative.
A partir des concepts de consensus de valeur et de conflit de valeur, consensus d'intérêt et conflit d'intérêt, l'auteur présente quatre processus possibles de socialisation : le renforcement de socialisation, la désocialisation, la resocialisation, la socialisation de protection. Ce ne sont pas des concepts-guides satisfaisants pour préparer l'écolier à la société multiculturelle.
Présentation de quelques aspects du rôle et des actions des psychologues intervenant dans la classe de mise à niveau de français, destinée à des élèves étrangers (13-15 ans) du cycle d'orientation, en Suisse (Genève). Les deux points traités concernent : l'évaluation des capacités d'apprentissage et de la «modifiabilité cognitive» de ces adolescents; les aides psychologiques qui sont fournies par les psychologues scolaires pour surmonter le conflit de culture et mettre en place des mécanismes d'identification positifs.
Le petit garçon maghrébin se débat avec une baleine. Ce sont des scénari imaginaires qui mettent en jeu des monstres qui peuplent ses fantasmes, substituts des mariages parentales. Au fil des séances et à partir de ces scénari, on repère les coordonnées de son désir pris dans les rets des signifiants, ceux de son histoire personnelle, joints à ceux que la contingence de l'histoire a imprimé à ses parents. «Sophian se présente comme un enfant très intelligent, malin, capable de tout faire, doué pour tout sauf la chose scolaire» voilà comment il est «parlé» par l'éducateur qui est venu le présenter à l'équipe de Naridel. L'auteur tente de montrer à partir d'un travail de l'équipe comment Sophian se dégage de ses rencontres et prend goût à l'école en se dégageant de la «chose».
Cet article reprend le travail de l'anthropologue de l'éducation OGBU (J.) en le comparant avec des approches théoriques et méthodologiques de l'ethnographie critique de l'éducation. Le travail d'Ogbu est situé dans sa relation avec l'approche de la différence culturelle de l'anthropologie de l'éducation américaine.
Témoignant d'une longue expérience d'animation linguistique et de dix années de pratique psychothérapeutique, l'auteur dénonce ici les effets pervers du folklorisme en matière d'enseignement de la langue arabe à de jeunes Maghrébins et apporte des éléments de réflexion sur un apprentissage de la langue qui tienne compte des rapports de l'enfant à sa langue d'origine et de la facilité de médiation du pédagogue.