L'objectif de cette étude est de vérifier le rôle de la migration dans l'établissement du lien entre traumatisme et somatisation, si elle est déclencheur du traumatisme ou au contraire son révélateur.
« Le voyage, dit le Petit Robert, est le déplacement d'une personne qui se rend en un lieu assez éloigné ». Le GI américain envoyé en Irak serait-il alors un voyageur ? Car au fond, qu'est-ce que voyager ? Dans une conception occidentale moderne héritée des congés payés, on serait tenté de séparer le tourisme de toute autre forme de voyage. Selon cette conception, le voyage volontaire a comme motivation le « dépaysement », il est consommation de pays et de l'autre. Ni la guerre, ni la maladie ni le travail ne le provoquent, seul le guide l'imaginaire du touriste.Mais voyager ne procède-t-il pas d'abord du rêve et d'un projet, voire d'un désir d'aventure, puis d'une transformation par la rencontre d'un ailleurs, d'un hors-soi ? Ainsi, voyager c'est vivre, comme pour les nomades, ce peut être l'engagement d'un projet humanitaire ou spirituel. Même si, comme pour Sindbad le Marin, il n'est que le départ d'une entreprise commerciale, il peut susciter étonnement, intérêt devant des contrées inattendues mais extraordinaires. Le rêve est aussi à l'origine de bien des migrations, pas toutes certes : la guerre, la violence, les contraintes économiques font aussi de ces périples un déracinement douloureux. (Présentation des auteurs)
Dans ce numéro, sont regroupées les interventions de professionnels de la santé et de travailleurs sociaux présentées lors du premier colloque européen organisé par le Centre Françoise Minkowska sous l'égide de l'Association Françoise et Eugène Minkowski (Paris). Ont été exposés successivement politiques de santé mentale, accès aux soins, et pratiques cliniques transculturelles auprès de migrants et de réfugiés dans différents pays d'Europe.
La psychologie interculturelle examine les processus psychologiques dans leur contexte culturel. Elle permet de prendre du recul par rapport à une psychologie ethnocentrique, élaborée uniquement dans un contexte occidental. Le potentiel d'application dans le milieu scolaire mérite d'être développé de façon plus explicite, en prenant en compte d'une part le développement cognitif, d'autre part les relations intergroupes et la communication interculturelle, enfin les psychologies sociale, scolaire et clinique.
A travers cet ouvrage, nouvelle version de "Les enfants de migrants à l'école", Claude Mesmin expose les bienfaits de l'utilisation des entretiens ethnocliniques et ses effets négatifs auprès d'enfants de familles migrantes.
Présentation d'une brève réflexion théorique relevant de diverses disciplines des sciences sociales et de la psychologie interculturelle qui peut contribuer à la compréhension des conduites identitaires des jeunes issus de l'immigration en Europe occidentale et présents sur des terrains socialement problématiques et culturellement hétérogènes. La principale question qui se pose ici : qu'est-ce qu'une compétence interculturelle ?
Ce "témoignage" est une relecture de l'article de Didier Bertrand intitulé "La problématique psychologique des réfugiés mineurs isolés originaires du Sud-Est asiatique : réflexion pour l'aménagement d'une pratique de psychologue" pau précedemment dans la revue Migrations Santé, vol 102-103, 2000
Didier Bertrand apporte des éléments de réflexion sur la pratique de psychologue auprès de réfugiés mineurs isolés originaires de l'Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge). La situation particulière de ces jeunes nécessite une approche de travail spécifique au niveau de la **** et du suivi : ayant eu un parcours de vie difficile, mouvementé (départ de leurs pays, séjours en camps de réfugiés, installation dans un nouveau pays), ils présentent beaucoup de risques en santé mentale.
L'auteur prend comme base de sa recherche le cas clinique de l'une de ses patientes afin de montrer que la maladie du corps actualise avec acuité les blessures de l'exil intérieur, tout en mettant en récurrence les affres psychiques dues à la migration.
Comment passer du multiculturel, simple constat d'une juxtaposition de cultures, au transculturel ? Comment créer les conditions d'une rencontre où ce qu'on appelle le "conflit de cultures" ne soit pas toujours destructeur mais dynamique et créateur de sens ? L'auteur, praticienne, expose les orientations prises par l'Association Maison de Toutes les Couleurs dans le cadre des dispositifs d'accueil et d'écoute mises en place pour les enfants d'origine étrangère et leurs familles.
L'article aborde le conflit oedipien sous l'angle des liens parents-enfants, sur la base d'un corpus de contes maghrébins. Après un retour sur l'abord freudien de la légende grecque et l'élaboration du complexe d'Oedipe, l'auteur compare le texte de Sophocle avec un conte maghrébin et en dégage les caractéristiques.
L'auteur analyse les relations établies par la philosophie, l'anthropologie et les théories cliniques, entre les notions du "même", du "différent" et du "semblable". Toute pensée, pour ne pas être exclusive de l'autre, de ce qui est étranger, donc différent au "même" devrait rechercher ce qui est aussi "semblable".
Quels sont les significations psychologiques et les défis culturels pour quelqu'un qui souffre de désordres mentaux, quand cette personne appartient à plus d'une culture ? Pour y répondre, il faut prendre en compte les effets psychiques de la transplantation et la relation qui se joue dans le rapport culturel à la santé et à la maladie mentales.
La migration peut être vécue, au-delà du déplacement d'un lieu vers un autre, comme un véritable exil intérieur que les individus compensent en reconstruisant des territoires imaginaires. L'article rend compte de quelques cas cliniques de cet exil intérieur vécu chez des patients maghrébins. Il est complété par un débat révélant l'importance du rapport au sacré, au texte coranique, chez de tels patients.