Histoire d'un Guinéen, tirailleur et héros de la Résistance, né en Guinée en 1913 et fusillé à Epinal en 1943 : une rue porte son nom à Tollaincourt dans les Vosges, et deux de ses neveux ont reçu en juillet 2003 la médaille de la Résistance, au nom de leur oncle et à titre posthume.
A partir des lettres émouvantes écrites par des Manouches internés dans les camps français au cours de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, l'auteur témoigne que dans certaines situations particulières les Tsiganes illettrés sont capables de surmonter la résistance qu'ils font vis-à-vis des institutions et envers toute forme d'institutionnalisation, et qu'ils savent parfaitement recourir à l'écriture des Gadjé. Pour ce faire, il analyse la correspondance des "Romanichels" internés dans les camps de l'Alsace-Lorraine ainsi que celle des "nomades" internés dans les camps sous Vichy et l'Occupation.
Ce fut une immigration différente, non plus européenne, mais "Impériale". Des chiffres : 600 000 "mobilisés", dont la moitié de maghrébins, environ 300 000 "travailleurs libres" (Annamites, Malgaches, ...) ; et une légende à effacer, celle de la "chair à canon" : moins de 4 pour cent connurent les combats du front. Sous encadrement français, il y eut aussi bien de la vaillance enthousiaste ("pour la patrie") que de la résistance. Les travailleurs civils, on les employa surtout dans les usines d'armement (16 pour cent), et aussi un peu partout (agriculture,...). Le regard de l'autre : les regards furent réduits, teintés de paternalisme, d'un certain racisme ("tous des paresseux") du côté français, du reproche de la concurrence ouvrière ("briseur de grève", "jaune"), du fantasme sexuel. Du côté "indigène", ce furent surtout des lettrés, les évolués, qui opposèrent une attitude de rejet. Un bilan : une efficacité très inégale, des traces durables dans les mentalités des deux côtés. (Résumé de la revue)
La rapide croissance économique et industrielle de l'Empire allemand au cours de la dernière décennie du XIXe siècle a entraîné un changement majeur dans le statut de l'Allemagne, la faisant passer d'un pays d'émigration à un pays d'immigration. Plus d'un million de travailleurs étrangers vivaient en Allemagne à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les Italiens étaient les plus nombreux après les Polonais et travaillaient essentiellement dans l'industrie minière. L'auteur décrit les caractéristiques des flux migratoires italiens vers l'Allemagne, les processus d'intégration et les schémas migratoires et analyse l'impact de l'immigration sur le pays d'accueil à la fois en termes de développement économique mais aussi d'un point de vue social, politique et juridique.
Etude de cas de l'installation au Canada, dans l'entre-deux guerre, d'émigrés "gentlemen" : des officiers ayant servi dans l'armée britannique en Inde ou dans l'armée indienne. L'auteur montre que les programmes d'encouragement à l'implantation des anciens militaires élaborés par les autorités britanniques n'ont pas suscité de réels intérêts auprès de cette élite ni rencontré d'encouragements dans le gouvernement canadien. L'échec de cette intervention gouvernementale dans la sphère des migrations est étudié ainsi que les conflits qu'elle a suscités.
Panorama du flux migratoire entre la France et l'Espagne : émigration économique des Espagnols jusqu'à la Première Guerre mondiale, puis afflux de réfugiés politiques lors de la guerre civile.
La première rencontre massive entre la population allemande et des hommes venus de l'Afrique du nord et subsaharienne, s'effectue aux lendemains de la Première Guerre mondiale, dans une situation extrêmement conflictuelle et tendue. Suite à la défaite militaire allemande concluant la Première Guerre mondiale et au traité de paix de Versailles, furent en effet stationnés dans les territoires occupés de la rive gauche du Rhin, en Rhénanie et dans la Sarre, plus de 40 000 tirailleurs sénégalais, algériens, malgaches et marocains, entre 1919 et 1923. La campagne d'une partie de la presse et de l'opinion publique allemandes contre la présence de ces troupes sur le sol allemand, désignées généralement par le terme de "Honte Noire", rencontre de vives réactions. Réactions en France surtout, mais aussi dans d'autres pays, et également en Allemagne. Ces discours de défense s'opposèrent en partie aux registres de perception à tendance raciste qui s'étaient tissés autour de la thématisation de la "Honte Noire" et en restèrent ainsi paradoxalement - et peut-être inconsciemment - imprégnés. Au discours stéréotypé, insistant sur la barbarie et la prétendu sauvagerie des tirailleurs, s'opposa un discours mettant l'accent, au contraire, sur leur dignité, leur beauté et leur ardeur militaire.
Histoire de l'hispanité à Capestang : d'abord population de commerçants et d'artisans, puis d'ouvriers agricoles après la Première Guerre mondiale.
Présentation de l'historique des migrations dans la banlieue de l'est lyonnais, depuis le début du siècle en relation avec l'industrialisation et la demande de main-d'oeuvre étrangère de l'après Première Guerre mondiale. L'auteur met en avant les discours sur l'intégration, sur les étrangers «voleurs de travail», sur la criminalité, tenus alors, similaires à ceux d'aujourd'hui et explique le phénomène de phantasme à l'origine de cette xénophobie.
En Europe Centrale, les migrations forcées (déportation, exil, rapatriement...) constituent une grande partie du mouvement migratoire dans l'histoire moderne. Cet article présente l'information de base sur ces migrations, en Europe centrale, dans les deux cents dernières années (XIXème siècle, première guerre mondiale, deuxième guerre mondiale, périodes d'après-guerre...), en insistant sur la première moitié du XXème siècle, surtout sur la "décennie noire" (1939-1949), apogée des migrations forcées. Plusieurs facteurs connus des mouvements passés qui ressurgissent dans l'Europe centrale d'aujourd'hui, et qui pourraient avoir un impact sur les migrations futures sont présentés.
Cet ouvrage rassemble les textes des rencontres universitaires du 6 novembre 1992 qui ont eu lieu dans le cadre de l'exposition du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon (novembre 1992-septembre 1993). Ces documents font l'objet de trois parties : la situation des étrangers en France avant et pendant la deuxième guerre mondiale; les nationalités dans la Résistance en France; formes d'engagement et apport des étrangers à la Résistance; la Résistance et l'intégration des étrangers.
Analyse de l'influence de l'Italie et de l'Allemagne après la Première Guerre mondiale sur les communautés en Argentine, et analyse de l'attitude des élites nationales à l'égard des étrangers et de la politique étrangère argentine. Les efforts des fascistes pour recueillir des adhésions parmi les Italiens n'ont pas eu de succès, et ceux qui ont adhéré au fascisme l'ont fait principalement par opportunisme. S'il est difficile de déterminer l'adhésion idéologique, les chiffres d'affiliation furent extrêmement bas : moins de 1 pour cent des Italiens au parti fasciste et de 3 à 4 pour cent des Allemands au parti nazi.
Le droit constitutionnel a une double fonction didactique et juridique. Du côté de la conscientisation une Constitution porte les marques d'une mémoire collective et traduit une identité nationale. Le mot race, est porteur de valeurs culturelles historiques (esclavage, colonisation, Vichy, nazisme...), il traduit une conception spécifique de la communauté nationale. Du côté du juridique, la Constitution implique et motive le droit civil notamment le droit pénal et elle est en situaton d'interdépendance avec le droit international public, convention(s) internationales légiférant entre autres les droits de l'homme. Une modification de la Constitution française portant sur la suppression ou la substitution du mot race doit donc envisager cet infra droit et ce droit comparé sur un mode à la fois diachronique (sources du droit) et prospectif; Quelles ont été les modalités d'introduction du mot race dans les législation, réglementation et textes fondateurs en vigueur; Quels seraient les effets symboliques et pénal d'une suppression en politique intérieure et relations internationales, en justice, (pénalisation des actes et propos racistes).
Analyse de la politique d'une confédération de corporations, la Confédération argentine du commerce, de l'industrie et de la production, créée pendant la première guerre mondiale en Argentine, dans le but de servir aux intérêts de chefs d'entreprise du commerce, de la production agricole et de l'industrie alimentaire en relation avec la main-d'oeuvre immigrée. La Confédération entretenait de bonnes relations avec les fonctionnaires du gouvernement et développait sa propre politique, en organisant des conférences et en donnant des conseils aux fonctionnaires et aux députés. Par ailleurs, elle identifiait immigration et offre d'emploi en même temps qu'elle établissait un lien entre marché du travail urbain et rural. Pour sa part, l'Etat régulait le flux migratoire en sélectionnant les immigrés d'après les besoins économiques locaux et la nécessité d'éviter une concentration urbaine trop importante.