Ce travail, qui articule migrations et genre à travers le prisme de la construction sur le marché international d'une niche professionnelle, le travail domestique, analyse l'évolution de la société philippine fondée depuis plus de 30 ans sur une politique d'émigration massive de la population, qualifie l'offre spécifique des femmes philippines candidates à l'émigration et éclaire la manière dont celle-ci s'articule avec une demande internationale de services domestiques.
Cet article cherche à sortir de l'oubli la migration des femmes espagnoles arrivées à Paris dans les années 1960/1970 pour travailler comme empoyées domestiques ou concierge. L'approche théorique est centrée sur l'analyse des représentations, des stratégies et des trajectoires de mobilité sociale des femmes immigrées (professionnelles, résidentielles, d'épargne et de consommation). La recherche est basée sur des entretiens en profondeur et des histoires de vie. Elle remet en question la perspective du migrant rationnel qui calcule son ascension sociale dans le cadre d'une société ouverte. La mobilité sociale des individus est subordonnée à des déterminants structurels, et dépend des stratégies d'autres secteurs sociaux avec lesquelles leurs propres stratégies peuvent entrer en contradiction. Ainsi, les femmes immigrées, qui s'insèrent dans deux types d'espaces sociaux (d'origine et d'accueil), peuvent voir leur trajectoire de mobilité sociale bloquée, tandis que leurs stratégies individuelles ou familiales de mobilité sociale ont constitué un facteur clé du développement économique espagnol des années soixante, bénéficiant collectivement à la société espagnole. (résumé de la revue)
On observe dans tous les pays de l'Union Européenne un accroissement du travail des femmes migrantes effectué de plus en plus dans des conditions illégales. Les travailleuses migrantes sont nombreuses à faire face à des conditions de vie précaires et à l'exploitation dans leur travail. C'est pourquoi, tout au long des dernières décennies, les femmes migrantes employées dans un travail domestique et les associations de défense ont développé des stratégies pour améliorer les conditions de vie et de travail. Cet article identifie et analyse différentes stratégies de mobilisation, parfois contradictoires, développées par un réseau européen et travailleuses domestiques migrantes et par d'autres acteurs. On s'interrogera sur les résonnances de ce réseau au sein de l'Union Européenne : ont-elles été ambivalentes ? Ont-elles donné lieu à des conséquences inattendues ? Il semblerait que d'une part, elles aient permis d'alerter les instances européennes mais que d'autre part, elles aient réduit les possibilités d'entrée en raison d'une fusion des politiques migratoires et sécuritaires.(résumé de la revue)
Sur la base de trois entretiens avec deux hommes, un Péruvien et un Philippin, qui travaillent comme employé de maison et comme aide à domicile en France, et avec un troisième homme philippin à la recherche d'un travail, l'auteur analyse le rapport que des hommes migrants travaillant comme employés de maison en France ont avec leur emploi et avec les assignations de genre que cet emploi implique.
Cette thèse, basée sur une enquête ethnographique, s'attache à dégager les articulations des rapports sociaux de sexe, de race et classe dans l'organisation et la construction sociale des rapports de travail dans le service domestique en France et en Italie. La race y est entendue comme le produit d'un travail de sélection et naturalisation de traits physiques et culturels divers dans le cadre de rapports de pouvoir historiquement situés. Les notions de "différence sexuelle" et de "différence culturelle" sont envisagés comme des catégories essentialisées, qui sont mobilisées de manière entrecroisée par les divers acteurs sociaux dans le rapport de travail, et également comme des clivages autour desquels se produisent des discriminations mais aussi des résistances. (Résumé de l'auteure)
On a souvent parlé au cours des dernières années d'un modèle méditerranéen d'immigration, par opposition au modèle migratoire de l'Europe du Nord : dans celui-ci l'immigration serait régulière, réglementée, les migrants étant insérés dans l'économie officiele et pourvus des droits sociaux, tandis que dans le premier modèle il s'agirait d'une immigration irrégulière, les migrants étant insérés dans l'économie informelle, sans protection sociale ni droits sociaux.; Cette analyse a pour but de montrer que l'immigration en Europe du Sud n'est pas homogène, et que même à l'intérieur de la seule Italie on peut constater plusieurs formes d'immigration. Sur la base d'une recherche menée à Milan et en Lombardie, l'auteur s'efforce de décrire dans la deuxième partie de cet article l'un des cas les plus importants d'utilisation de la main-d'oeuvre immigrée en Italie, celui de l'aide à domicile aux personnes âgées.
Cet article met en relief l'existence d'une typologie complexe de mécanismes de migration et de trafic de femmes équatoriennes et colombiennes en Espagne.
Cet article analyse le travail domestique des étrangères présentes en Italie.
Le travail des femmes migrantes venues d'Amérique latine forme un socle incontournable pour la société et l'économie américaine
«A domicile, choc des cultures» est une journée d'études organisée par l'Institut régional de formation et de recherche en aide à domicile (IFRAD) en juin 1998 à Paris. Les différentes interventions apportent une réflexion sur : - le domicile, sphère du privé, synonyme d'intimité; - la rencontre entre la personne aidée et l'aide à domicile : comment accepter «l'Autre différent» au sein de son intimité ; - la construction de la relation professionnelle à domicile.