L'ouvrage constitue le troisième volet d'une trilogie révélant le vécu du premier génocide contemporain et une assez étonnante aventure, celle des Arméniens dispersés à travers le monde dans tous les lieux de leur aboutissement, depuis le début du siècle. Puis se produisent les événements liés au Karabagh faisant resurgir le problème arménien, le drame du séisme dévastateur, les bouleversements en Union soviétique auxquels contribue l'Arménie permettant à celle-ci de redevenir réalité, d'accéder à son indépendance sous les regards du monde, de renouer avec l'Occident. Et particulièrement avec la France qui accorde à "ses" Arméniens la reconnaissance qu'ils attendaient d'elle.
La violence d'Etat sur l'héritage anthroponimique peut s'exercer par la nationalisation des prénoms et patronymes afin de gommer toute trace allochtone ou par la stigmatisation des patronymes associés à des identités disqualifiées. Les francisations des noms obtenues dans les années soixante-dix et quatre-vingt à l'occasion de la naturalisation des Arméniens venus du Proche-Orient, concernent tout particulièrement des patronymes turquisés. Auparavant, ceux qui changaient de nom étaient traités avec mépris par leur communauté, tandis qu'avec la reconnaissance officielle du génocide arménien, les attitudes ont changées.
Mémoire sur la discrimination dans l'accès à l'emploi des jeunes d'origine étrangère et des générations issues de l'immigration en Seine-Saint-Denis et à Lyon. Outre l'analyse des catégories et des discriminations légales qui pèsent sur ces jeunes au moment du recrutement ou de l'embauche et participent dans les représentations à la construction de l'ethnicité, patronyme, phénotypes, absence de réseaux sociaux et dans la seconde partie rend compte des difficultés rencontrées par les agents intermédiaires de l'ANPE, chargés du placement des chômeurs.
Dans une société soumise à des changements nombreux , le nom et le prénom sont des pivots qui permettent au sujet d'être reconnu dans sa singularité par rapport à sa filiation. La mise au jour des différentes appartenances et la distinction entre les différentes filiations nécessite une grande exactitude dans la manière dont on raconte les généalogies. Selon l'auteur, il importe que les descendants puissent déceler le "fil rouge" qui fonde les appartenances (mais pas forcément les affinités) pour que les repères des sujets soient clairs.
Suite au référendum d'autodétermination (décembre 1974) aux îles Comores, l'île de Mayotte a entamé un processus de rapprochement avec la France. Dans ce cadre nouveau, s'est posée la question des noms des personnes. Si l'administration locale considère l'affaire un enjeu de nature pratique, les Mahorais s'intéressent aux changements au sein de la famille ainsi qu'à la question de l'islam et aux relations interethniques avec les autres îles comoriennes. La question des noms de personne demeure dans l'incertitude, à l'image même du statut de l'île, toujours en attente de régularisation constitutionnelle.
L'état civil colonial a essayé de briser le nom en tant que support symbolique crucial de l'organisation communautaire algérienne, en s'attaquant au patrimoine individuel ainsi qu'à sa valeur transmise. Si la finalité d'un nom est d'énoncer la constance sociale de chacun, sa création ainsi que son avenir dépendent de multiples déterminant subjectifs et intersubjectifs qui alimentent les langues au cours de l'histoire.
En France, à l'avènement de la IIIe République s'achève la généralisation de l'état civil et l'immutabilité des noms de famille. Elle concerne tous les citoyens français en métropole et Outre-mer et doit être étendue aux populations des colonies. Un des aspect de la dépendance coloniale dans les départements de l'Algérie française a été l'imposition du système patronymique. Ce texte analyse les conditions de sa genèse et ses liens avec les processus d'affirmation identitaire contemporains en France. Les immigrés d'origine algérienne semblent manifester eux-mêmes un grand attachement pour un patronyme qui n'a ni la profondeur historique ni l'authenticité supposées. La continuité dans le choix de prénoms arabo-musulmans pour les nouveaux-nés dans l'Hexagone implique une volonté de démarquage ainsi que la volonté de donner des gages de fidélité aux nationaux restés au pays et une garantie contre la tentation de l'oubli des siens.
Une des fonctions de la langue est de transférer la signification de la société. Les toponymes, comme les noms propres des personnes, constituent l'identité des lieux. Leur étude permet d'étudier les formes de l'identité sociale d'un lieu.
Les changements de noms imposés de manière quasi-systématique aux esclaves Africains des Etats-Unis à leur arrivée sur le sol américain ont eu un impact considérable sur la vie culturelle et sociale de la communauté afro-américaine. La perte de nom ou de la capacité de nommer, durant la captivité et son éventuelle reconquête lors de l'émancipation occupent une place essentielle dans le récit d'anciens esclaves. Quatre d'entre eux, choisis pour leur qualité littéraire autant que pour la diversité des expériences relatées, sont étudiés ici. Dans ces récits, le rituel de nomination remplit deux fonctions en relation dialectique : l'une de destruction et d'aliénation, l'autre de création et d'ouverture.
Etude de l'historique des migrations des Italiens en France (Alpes de Haute-Provence, Saint-Maime), de leurs relations avec le pays d'origine et des liens qu'entretiennent les générations successives avec la ville d'accueil.