Ce quatrième volume de la collection « Penser l'immigration autrement » rassemble des articles publiés dans la revue Plein droit dans la perspective de constituer une mémoire des luttes de l'immigration. L'ensemble de ces articles rend compte de la diversité et de la richesse de mouvements sociaux qui ont émaillé le XXe siècle. L'un des objectifs de ce recueil : que la longue histoire des luttes passées inspire celles du présent...
Durant les six mois qui ont précédé l'incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin 2008, les retenus ont multiplié les actes de résistance, refusant de manger, d'être comptés, déchirant leurs cartes, brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de lutte collectives au cours desquels nous n'avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le récit de leurs révoltes (extrait de la quatrième de couverture).
Cet article s'interroge sur les ressources caractéristiques d'une mobilisation de sans-papiers. C'est au travail symbolique de présentation de soi et de sa cause qu'il faudra s'intéresser. Le tableau de ce type de lutte implique ainsi de souligner l'importance de l'obtention d'une « légitimité émotionnelle ». Autrement dit, le désespoir social et la faiblesse deviennent des armes dans une dramaturgie où s'affrontent la Morale et le Droit. Néanmoins, bien d'autres facteurs seront nécessaires à l'obtention d'un « succès public ». La spectacularisation du conflit, son florilège de personnalités de tous ordres, et son long cortège médiatique participeront activement à cette réussite. À tous les niveaux de la mobilisation, ce sera l'humanisme qui s'imposera comme code idéologique indépassable du soutien aux sans-papiers.
Pour comprendre le climat intellectuel des années 1950 et 1960, il est nécessaire de saisir les enjeux qui passionnent les contemporains : la conviction d'assister à une mutation fondamentale de l'ordre politique international et la nécessité de construire des conceptions entièrement nouvelles de sociétés qu'on s'accordait auparavant à présenter comme primitives et immobiles. Confrontées aux mouvements sociaux et politiques qui transforment l'Afrique à partir de la seconde guerre mondiale, les bureaucraties coloniales ont modifié leurs perspectives avant les chercheurs. Cet article montre comment les administrateurs coloniaux ont repensé l'ordre social et comment les chercheurs en sciences sociales ont pris le relais en proposant de nouvelles formes d'analyse. Il s'arrache à deux exemples en particulier : la réflexion économique sur le développement et la théorie de la modernisation. Mais il insiste aussi sur la contribution des enquêteurs de terrain qui observent une réalité plus complexe. Si les chercheurs ont été amenés à répondre à une demande d'expertise qui précédait en fait la constitution d'un discours scientifique solidement établi, on voudrait montrer ici qu'ils ont cependant réussi à proposer des interprétations nouvelles du changement social. (résumé de la revue)
Etude du phénomène de la mondialisation à partir de ses liens et impacts sur la société, la culture, les gouvernements et le concept d'État-nation.
Le 12 juin 1968, le gouvernement français annonçait l'expulsion d'un certain nombre d'étrangers ayant, selon lui, participé aux désordres publics qui avaient ébranlé la France pendant les six semaines précédentes. Le but de cet article est de se pencher sur l'identité des personnes frappées par cette mesure, leur nationalité, leur âge, leur catégorie socio-professionnelle. A part l'acte d'expulsion lui-même, les documents qui existent sur les expulsés sont également utiles pour étudier la question du rôle que les immigrés ont joué dans les événements de Mai 68 en France ainsi que celle de l'ampleur de la résistance et des mouvements de défense de la société française à l'égard des étrangers expulsés.
Dans cet article qui traite d'une émeute urbaine à Montbéliard le 12 juillet 2000, les auteurs tentent de montrer, à partir d'une enquête de terrain menée de longue date dans la région ouvrière de Sochaux, l'intérêt et la nécessité d'étudier avec une profondeur historique le phénomène social des " émeutes urbaines ". Au-delà des aspects locaux et des transformations morphologiques des quartiers HLM, ils invitent, dans cette étude de cas, à effectuer un détour par l'étude conjointe des transformations des rapports de travail dans les entreprises et des rapports entre générations, du mode de constitution de la personnalité sociale des enfants d''immigrés et de l' "agressivité " de la fraction la plus démunie de ce groupe social hétérogène.
Ouvrage collectif regroupant des contributions centrées sur les constructions et les mobilisations identitaires, sur des comparaisons internationales en matière de mobilisations ethniques et politiques, sur les discriminations et les stigmatisations.
Etude de l'évolution de la représentation et de la désignation des étrangers en France qui à partir du mouvement des sans-papiers devient plus discrimante et stigmatisante.
Partant d'une étude sur les mobilisations collectives, analyse de l'irrégularité dans les activités économiques et sur le marché du travail mais aussi de ses conséqueces dans le domaine de la santé. A partir d'histoires individuelles de sans-papiers, étude de la diversité des parcours qui mènent à l'irrégularité (exclusion juridique, précarisation sociale, économique et psychologique) plus grave que la simple absence de statut.
Comme en France, les sans-papiers se heurtent en Belgique à la politique de la majorité gouvernementale, en outre les mouvements de mobilisation sont affaiblis par les clivages idéologiques et politiques.
Etude des phénomènes d'exclusion dans une citré marseillaise à travers le parcours biographique des résidants en tenant compte du contexte social et de la tradition spécifique de l'espace civique de la ville qui favorise les liens sociaux entre exclus, le cas du mouvement des chômeurs étant pris comme exemple significatif.