Le principe d'indifférenciation postulé par l'institution militaire répond à des objectifs fonctionnels et se traduit par des logiques de subordination au collectif des individus qui le composent. La socialisation professionnelle permet ainsi aux nouveaux militaires d'acquérir une culture commune, de devenir un membre de ce groupe et de s'y identifier. Dans le même mouvement, elle permet de se différencier de celui qui n'est pas membre du groupe de part et d'autre d'une fontière symbolique. Or, un travail d'imposition et d'entretien de la frontière s'effectue non seulement entre membres et non-membres, mais également entre co-membres et sur le même territoire.; C'est sur la base d'une enquête dont la population est constituée de jeunes Français issus de l'immigration ayant décidé d'embrasser la carrière des armes et recrutés par concours que l'auteur analyse la socialisation et l'indifférenciation postulée ou l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement, la culture commune et la différenciation dans l'institution militaire, l'idéologie professionnelle de l'égalité de traitement à l'épreuve des effets socioculturels de la professionnalisation, pour enfin, nous livrer des paroles d'"étrangers".
Les comportements familiaux des migrants vivant en Suisse restent influencés par les modes de vie prévalant dans leur pays d'origine. Ainsi, les calendriers de départ du foyer parental ou du mariage chez les jeunes adultes étrangers montrent des schémas généralement à mi-chemin entre ceux observés dans les pays d'origine et ceux du pays d'accueil. Ceci est le cas non seulement pour les migrants récents, mais parfois aussi pour les enfants de la deuxième génération (nés en Suisse). Les comportements de vie en couple et de fécondité restent également influencés par les pratiques du pays d'origine.
Cet article se propose de décrire la place du vieux là-bas (en Algérie) puis ici (en France). Cette description nous conduira à saisir les continuités/discontinuités des rôles et des fonctions et de la transmission de la mémoire en situation d'immigration. Pour finir il analyse les rapports entre les petits-enfants et les grands-parents algériens , les bricolages à l'oeuvre en ce qui concerne la vieillesse et la mort et, conjointement, le rapport à la terre et à la mémoire collective des migrants, ainsi que le processus de transmission de la mémoire.
Le choc des cultures entre les différents continents dans les relations sociales ou professionnelles. Des exemples concrets dans le monde agricole.
Ce dossier présente, sous forme de fiches, des analyses et des réalisations pratiques concernant la sensibilisation ou la formation au dialogue interculturel et inter-religieux dans les domaines de l'entreprise, de l'enseignement, de la santé, de la gestion urbaine dans les quartiers en difficulté, de la coopération internationale. Ces expériences ont été conduites aussi bien en France qu'en Afrique ou en Asie
En thérapie de couple, certains couples se présentent comme mixtes alors que leur mixité, religieuse, ne se remarque pas ; d'autres, chez qui la mixité ethnique est visible au premier regard, n'en disent pas un mot, ou très tard. La différence culturelle permet aux conjoints de marquer la distance avec leur famille d'origine et sert souvent d'écran aux conflits et aux incertitudes sexuelles. C'est souvent face au vieillissement, ou à l'occasion d'un deuil parental, que cette dimension devient problématique pour le couple. Cette configuration souligne l'importance de la transmission des héritages culturels entre générations.
Si elle ne se limite pas à la fraternité, l'alliance du couple mixte incarne à sa manière les deux autres principes républicains : la réflexion sur la liberté d'épouser qui on veut traverse ce livre. Mais dans une société qui pose l'égalité de tous les individus, que signifie le fait que certains mariages et non tous soient perçus comme mixtes ? Le regard sociologique interroge cette réalité multiple, à la charnière du public et du privé. Les couples mixtes permettent de comprendre les dynamiques de n'importe quel couple d'êtres humains qui doivent ajuster leurs comportements et leurs idées pour vivre ensemble. Cet ouvrage est une des premières synthèses sur la question de la mixité conjugale. Qu'il s'agisse des statistiques ou des conditions juridiques, de la terminologie employée ou des représentations véhiculées par la presse, des pratiques des langues dans les familles, de l'intégration des étrangers par le mariage, de la remise en cause d'idées reçues - par exemple sur le divorce - ou de la comparaison avec des couples « non mixtes » (y compris des couples homosexuels), les approches quantitatives et qualitatives se font écho.
L'auteur a analysé la tolérance comme notion de philosophie ainsi que comme principe de politique. Le modèle élaboré par John Locke pour la neutralité de l'Etat et l'association volontaire ne semble plus s'adapter au développement du pluralisme religieux et ethnique contemporain. Sans vouloir plaider pour un relativisme débridé, l'auteur estime que la réponse plus pertinente à la question de la tolérance est de prendre en considération plusieurs options et d'établir les possibilités et les limites de chacune à l'intérieur de son contexte historique. En ce sens il faudrait affranchir la notion de tolérance de l'idée d'un principe supérieur dont découlerait une échelle hiérarchique sur laquelle les sociétés se verraient assigner un rang selon leur degré de respect de la différence.
L'alternance entre silence et parole dans une conversation renvoie à une codification culturelle. Les systèmes de culture différents accordent plus ou moins de place au silence et à la parole. Selon l'auteur, nos sociétés seraient caractérisées par le fait que la parole est impérative alors que d'autres sociétés sont plus enclines à privilégier le silence.
Le problème de la position des pères dans les quartiers d'habitat social, en France, émerge aujourd'hui dans un contexte marqué par un essoufflement des politiques publiques, et se décline sur le registre de l'autorité, en lien avec les problèmes de sécurité. Ce sont les conditions sociales de cette autorité et de son exercice, notamment en situation migratoire, qui sont analysées dans cet article. La situation migratoire et l'évolution du rôle paternel qu'elle implique se comprennent d'autant mieux que l'on considère la famille immigrée en relation avec la famille dans le pays d'origine. Sous cet angle, les politiques publiques peuvent se lire comme autant d'interventions qui participent indirectement à l'affaiblissement de la position du père avant d'offrir des possibilités de repositionnement. Celles-ci se façonnent à partir de nouveaux rapports et de nouvelles alliances entre les membres de la famille dans un cadre urbain déficitaire, où les politiques actuelles entraînent paradoxalement une privatisation de l'espace public et le risque d'un retrait du « politique ».
A contrepied de nombreux travaux traitant de la question, les auteurs mettent en évidence des parcours de « réussite » socio-professionnelle de jeunes hommes et femmes issus de l'immigration, trop souvent stigmatisés dans l'échec. La mise en contexte des parcours individuels fait apparaître comment les relations dynamiques qu'entretiennent les individus avec la famille, la communauté d'origine, l'école et le milieu de travail contribuent à jeter les bases d'une intégration sociale et professionnelle réussie. Ayant décroché un emploi stable, ces jeunes gens assument, chacun à sa manière, le rôle diffus d'agent et de symbole d'intégration, façonnant positivement l'opinion publique, par un travail d'apprivoisement de l'Autre et d'atténuation de leur différence. Partant d'une démarche compréhensive, l'ouvrage alterne analyses et témoignages, soulignant la réflexivité des acteurs sociaux.
Dans d'autres cultures et dans l'immigration, la paternité revêt des modèles variés et complexes. En effet, la fonction sociale du père n'est pas toujours associée à la réalité du lien biologique comme cela paraît naturel chez nous. Suivant les sociétés d'origine et dans l'immigration, plusieurs modèles de la fonction paternelle peuvent persister ou évoluer (père patriarche, père absent, père en équilibre instable...).
L'expression de "migrations indiennes" ne peut correspondre à la migration d'un groupe bien identifié, pour l'auteur. Elle recouvre au contraire des jeux migratoires complexes de communautés multiformes. Au-delà des diversités géographiques, linguistiques et religieuses , l'auteur utilise cette expression en référence au processus d'aryanisation ou d'indianisation qu'a connu le sous-continent-indien. Il repère quatre zones correspondant à quatre phases constitutives de cette indianisation, du 2ème millénaire avant J.C. à la diaspora d'aujourd'hui.
Les différences culturelles compliquent la vie des intervenants sociaux, éducatifs et médicaux dans des familles «autres». Prendre position est nécessaire, mais insuffisant, il y a des situations à gérer au jour le jour. Comment faire, en conciliant à la fois une perspective d'intégration à long terme, le respect de sa propre culture et celle des «autres». Quelle approche privilégier : juridique ou pédagogique, idéaliste ou pragmatique. Les obstacles culturels aux interventions sociales, comme l'ouvrage précédent "Les obstacles culturels aux apprentissages", tente de donner aux intervenants des champs social, médical et éducatif, les outils pour comprendre et analyser de nombreuses situations déroutantes, et par là faciliter le dialogue et trouver des solutions efficaces. Comprendre sans toujours justifier; parler de cultures sans tomber dans des stéréotypes; donner des outils théoriques sans cesser d'être pragmatique. Voilà quelques paris que l'auteur a voulu tenir.
Les représentations occidentales de l'altérité semblent témoigner d'une certaine continuité. Ce recueil d'études de cas cherche à retracer les stéréotypes et les représentations occidentales en traitant de la Vénus hottentote, de l'hystérie chez Freud ainsi que du pied et du nez "juifs" de l'idéologie antisémite.