Les "nouveaux discours" sur l'égalité des chances, la promotion d'une élite méritante, la mixité sociale, ou encore la cohésion sociale sont les nouveaux masques idéologiques de la domination. De la marche pour l'égalité en 1983 aux sans-papiers aujourd'hui, de multiples combats ont mis en avant la fonction sociale de l'inégalité raciste de traitement : organiser une concurrence ethnique entre force de travail pour maximiser les profits. Mener ces combats efficacement suppose de s'attaquer aux racines de l'inégalité.
La période actuelle est marquée par la simultanéité et la jonction dans les discours et les politiques publics entre, d'une part, la valorisation de la « diversité » et de la « mixité » et, d'autre part, la stigmatisation de l'Autre, notamment incarné dans la figure du migrant et de l'exilé. Ce sont les lignes de cette articulation paradoxale ainsi que les ambiguïtés de ses usages politiques, dans leurs formes historiques et actuelles, que nous souhaitons interroger ici à partir de communications portant sur la construction sociale et politique et sur la structure des discours et des pratiques concernant les discriminations et leur requalification récente en France en « ouverture à la diversité » et, simultanément, le durcissement des frontières tant politiques que sociales et symboliques à l'ouvre dans les sociétés européennes, et dans la société française en particulier.
A partir de l'expérience de mixité sociale vécue par des enfants gitans sédentaires ou en migration (Perpignan, Toulouse, Barcelone) et des enfants marocains de familles ayant récemment immigré en France, l'auteur cherche à identifier les processus de déscolarisation de ces enfants dans des contextes communautaires où l'école ne peut leur assurer seule la transmission des compétences culturelles et sociales requises dans la société française pour acquérir l'autonomie adulte et citoyenne.