La Guyane française comme terre de peuplement pour la France fut un terrain d'expérimentation pour l'Administration coloniale et les habitants créoles.
Historique des migrations des Antillais en France depuis 1946 jusqu'au milieu des années 70. A partir de cette date, l'émigration diminue en raison de la discrimination qui touche les jeunes en même temps que déclinent leurs perspectives de retour. Migration de peuplement, ces Français originaires des Antilles reconstruisent leur histoire en territoire métropolitain, réassignés dans une différence qui les contraint à redéfinir leur identité.
La colonisation d'Amérique du Nord repose sur l'importation précoce d'esclaves africains et surtout par l'arrivée massive d'Européens (près de 40 millions) qui culmine entre 1845 et 1915. Après une période de relative fermeture des frontières (1915-1965), l'immigration a repris. En 1998, la population des Etats-Unis atteint 270 millions d'habitants ; sa composition ethnique se transforme en profondeur : d'ici quelques années, la population hispanique sera plus nombreuse que la population noire, d'où une inquiétude sur l'unité linguistique, jusqu'à présent réalisée autour de l'anglais, et aujourd'hui menacée par la montée de l'espagnol.
Essai de typologie des migrations internationales et de la politique migratoire des pays industrialisés selon trois modèles d'installation, définitive, temporaire ou durable qui impliquent des différences de statut juridique entre les migrants selon les modalités d'entrée et de durée de résidence. Clarifier les catégories est nécessaire pour permettre les comparaisons internationales. De même, la mesure de l'intégration grâce à des indicateurs ne peut se suffire d'analyser l'écart entre étrangers et nationaux mais doit tenir compte des caractéristiques du pays d'accueil, de l'évolution des générations issues de l'immigration et parvenir à croiser plusieurs variables : ce qui n'est pas le cas de la plupart des données statistiques disponibles.
Jamais les hommes n'ont été aussi nombreux à se déplacer, aussi bien sur de courts trajets que sur de grandes distances : navettes quotidiennes entre le domicile et le bureau, l'usine ou les champs, déplacements de fin de semaine pour les loisirs, voyages touristiques, migrations légales ou clandestines d'un pays à l'autre, voire d'un continent à l'autre, etc. Jamais nous n'avons autant ressenti la contradiction entre les facilités grandissantes offertes aux déplacements (information disponible, transports rapides et de moins en moins coûteux, progrès des télécommunications, etc.) et les barrières mises en place par les États pour contrôler les flux migratoires, notamment entre le Nord et le Sud. Jamais il n'a été autant question, dans nos sociétés, de « nomadisme », alors même que les vrais nomades achèvent de disparaître et jamais le nomadisme n'a été paré de valeurs aussi positives dans les représentations collectives d'une société massivement constituée de sédentaires dont une partie bouge davantage que les anciens nomades. C'est cette diversité de situations qu'aborde cet ouvrage avec l'ambition majeure d'explorer les nouveaux rapports au territoire que produisent ces innombrables mobilités géographiques.
Cet article analyse la notion de retour d'un point de vue sociologique, anthropologique, politique et économique. L'auteur étudie tour à tour les caractéristiques génériques du phénomène migratoire, la notion de retour dans la perspective d'une anthropologie totale de l'acte d'émigrer, le retour de l'absent en tant qu'entreprise de toute absence, l'absence en tant que "faute", le retour comme produit de la pensée d'Etat, l'immigration de travail et l'immigration de peuplement, l'insertion et la réinsertion en tant que continuité d'un même rapport de forces, la réinsertion comme affirmation de l'identité nationale du pays d'émigration. De fait, il existe une logique de la dénomination et des effets de la dénomination. Un des effets latents de cette logique est qu'à la condition sociale et civile d'immigré en un lieu, il existe toujours associée implicitement, et quand les circonstances s'y prêtent de manière explicite, l'idée de retour.
L'historique des migrations en France change de nature au XIXe siècle. Elle se présente comme une immigration économique qui s'accroît durablement après la seconde guerre mondiale jusqu'à la suspension des flux extracommunautaires après 1974. A l'immigration de travail, succède une migration de peuplement qui, en raison de la crise économique, remet en cause les instruments traditionnels de l'intégration.
L'héritage colonial de l'Indonésie moderne et indépendante se manifeste encore aujourd'hui dans le cadre des projets d'équilibrage démographique. En 1905 le gouvernement colonial charge l'assistant-résident H. G. Heijting d'étudier la possibilité d'un projet de transmigration avec le double objectif de politique sociale dans les "îles intérieures" (Java, Madura, Bali) et de politique de développement dans les "îles extérieures" (Sumatra, Kalimantan, Sulawesi). Heijting envoie alors 155 familles de Kedu (Java-Centre) à Gedong Tataan (Lampung) où ils fondent le village de Bagelen. Entre 1906 et 1911 quatre autres villages voient le jour dans le cadre du projet "Kolonisatie". L'auteur montre que les échecs de la transmigration sont dus à une perception erronée de l'évolution du paysannat javanais face à la croissance démographique, à des préjugés envers les populations des îles périphériques ainsi qu'à une politique exclusivement agraire de développement. Entre 1928 et 1931, découragé par les mauvais résultats des projets de colonisation, le gouvernement colonial songe à abandonner le programme. Toutefois, en 1931, lorsque la grande crise frappa le secteur des plantations industrielles, plusiers milliers de personnes sont envoyées dans les colonies déjà existantes. Entre 1905 et 1941, le gouvernement colonial déplaça environ 200 000 ouvriers javanais vers les îles extérieures. Dès la proclamation de l'Indépendance (17 août 1945), l'organisation pratique de la transmigration subit de nombreuses vicissitudes, principalement dans les années soixante-dix, sans pour autant être remise en cause.
En dépit de l'absence de toute tradition migratoire notable entre la péninsule Ibérique et l'archipel philippin, ce dernier pouvait en théorie offrir une solution alternative aux émigrants espagnols, surtout à partir de l'ouverture du canal de Suez et de la prise de conscience, par les autorités et l'opinion de la métropole, de l'importance des flux migratoires espagnols. Dans cet article, l'auteur souligne qu'en 1880 et 1890, de nombreuses voix se font entendre, à Madrid comme à Manille, pour défendre l'idée d'un détournement vers les Philippines des flux migratoires orientés vers des pays d'Europe, d'Afrique du Nord ou d'Amérique latine : les travailleurs espagnols immigrés aux Philippines pourraient ainsi mettre en valeur, pour le plus grand profit de la nation, des terres réputées fertiles et sous-exploitées ; terres où ils affirmeraient et défendraient, au besoin, la présence espagnole. L'auteur analyse notamment l'attitude de l'administration espagnole sur cette question.
L'auteur explore les diverses formes de processus migratoires, anciennes et modernes, dont certaines ont disparu, qui se sont développées dans le monde depuis la préhistoire. Il propose des schémas explicatifs aux déplacements humains, en dresse une typologie, dégage les importantes "périodes migratoires" de l'histoire et analyse les impacts démographiques des migrations sur la colonisation des terres et le peuplement des nations. Il étudie enfin les conséquences de l'expansion européenne en terme de répartition mondiale de population.
Rurale jusqu'en 1970, urbaine et familiale après 1974, les caractéristiques de la migration de peuplement ont changé et c'est ce que propose de mesurer cette enquête de démographie dont le volume 1 sert d'introduction et de synthèse. Outre la méthodologie l'accent est mis sur les pratiques matrimoniales, et la restitution des conditions de vie actuelles des immigrés et les variations de sociabilité que présentent les différents courants migratoires, Espagnols, Algériens, Portugais, Africains, et Turcs ou Asiatiques. Un tour d'horizon qui confirme la tendance à l'acculturation ou à l'assimilation des vagues les plus anciennes.
L'auteur décrit de façon complète les caractéristiques de la migration internationale en illustrant chaque type de migration par un exemple concret. Il remonte à la pluralité des causes, ce qui permet de bien distinguer les facteurs politiques, les effets des évolutions géopolitiques, le rôle des dynamiques économiques, l'influence de la révolution des transports ou les conséquences des changements démographiques.
L'auteur retrace l'historique des migrations italiennes en provenance d'une province du nord de l'Itali0 (Bergame). Cette région rurale à forte croissance démographique a dès les années 20 fourni sa main-d'oeuvre excédentaire au département du Gers qui à cette période connaissait, une forte dépopulation. Cette main-d'oeuvre italienne, constituée principalement de métayers, représentait une solution face à la diminution de la production agricole du département français.
Nombre d'historiens ont traité des migrations du XVIe siècle à la première moitié du XIXe siècle. Des auteurs américains ont souligné que le peuplement des colonies aux XVII-XVIIIe siècles doit être considéré comme un phénomène migratoire et analysé avec les instruments élaborés pour étudier la grande émigration de la fin du XIXe siècle. Par contre, des chercheurs européens ont posé la question de la charnière qui sépare les migrations d'"ancien régime" de la "grande émigration" du siècle passé. Dans ce débat, les historiens ont posé des jalons pour une nouvelle approche dont l'étude même des migrations contemporaines pourrait bénéficier.
Migration tournante et migration de peuplement constituent les deux processus migratoire par lesquels se sont développées les migrations méditerranéennes contemporaines, en particulier maghrébines, en France et en Europe. Tandis que les premières sont caractérisées par les hommes célibataires, vivant dans l'espoir du retour réussi, les secondes renvoient à une famille installée de façon durable où dominent la figure de la femme et celle du jeune. Nous voyons à l'oeuvre dans un cas une intégration fonctionnelle et dans l'autre l'intégration par assimilation ou par ségrégation, pouvant déboucher sur la constitution de minorités.