Cet article porte sur l'entre-deux des politiques institutionnelles et des pratiques des migrants roms originaires d'Europe centrale et des Balkans, qui se sont installés dans les villes de France et d'Italie. Privilégiant l'expulsion et l'état d'exception, les politiques engagées en France et en Italie installent de nombreux migrants roms dans la précarité et l'incertitude, tout en augmentant la visibilité de ces derniers dans l'espace politico-médiatique.
Depuis les années 1990, face à l'absence durable de perspectives de changement en Algérie, des hommes et des femmes de ce pays, de tous âges et de diverses conditions, ont tenté la migration en France au risquede l'irrégularité, dans un contexte de durcissement des lois et politiques d'immigration. Leurs initiatives et leurs logiques restent en réalité très mal connues. D'où l'intérêt de cet ouvrage, où l'auteur restitue le point de vue des migrants en situation irrégulière. En suivant leur parcours dans la durée, au plus près des expériences qu'ils vivent, elle montre comment, alors qu'ils sont privés de droits, ils multiplient les initiatives pour réussir malgré tout.
L'article esquisse une caractérisation du régime de marginalité urbaine qui a émergé dans les sociétés avancées à compter de la fin de l'ère fordiste, et met en lumière les quatre logiques qui se combinent pour la produire : une dérive macrosociétale des inégalités, la déprolétarisation et la précarisation du salariat, la rétraction de l'Etat providence, et la concentration-stigmatisation territoriales de la pauvreté. Il montre également que l'émergence de cette nouvelle marginalité prend en Europe des formes distinctes de celles observées aux Etats-Unis. (résumé de la revue)
Cette étude propose une approche des nouvelles modalités d'intervention étatique et des rapports sociaux qu'induisent ces dernières. L'auteur a utilisé le dispositif RMI et la politique de la ville comme fenêtre d'observation de ces transformations. Ces deux actions rassemblent l'ensemble des éléments qui caractérisent l'intervention publique contemporaine : contractualisation entre Etat et collectivités locales, territorialisation de l'intervention et intégration de la société civile. (Présentation de l'auteur)
Si hier la rue apparaissait révolutionnaire, porteuse de changement, elle voit aujourd'hui s'exprimer des violences qui traduisent des inégalités sociales et culturelles toujours plus fortes. La rue contient aussi des formes plurielles de socialisation et de désocialisation, elle montre comment des "exclus de l'intérieur" et des "inclus" se côtoient, s'évitent ou entrent en conflit. Elle montre aussi comment certaines formes de mobilisation collective traduisent, peut-être, le désir de recréer confiance et entente. (Présentation de l'éditeur)
Cette recherche a pour objet de démontrer comment l'engagement associatif des jeunes femmes d'origine africaine cherche à modifier une image construite d'elle-même qui est leur condition sociale.
Les migrants exclus du logement de droit commun sont aujourd'ui susceptibles de connaître trois types de situation en matière d'hébergement : l'exploitation, la précarité et l'illégalité. Après avoir précisé ce que recouvrent ces termes, cet article s'attache à décrire plus précisément l'expérience de l'illégalité, c'est-à-dire du squat, entendu comme occupation sans droit ni titre d'un logement vacant. La très grande fragilité sociale qu'il indique et qu'il engendre à la fois font du squat un analyseur opérant des mécanismes de production de la misère. Mais son caractère éminemment autonome à l'égard des structures institutuionnelles est également révélateur de compétences et de ressources insoupçonnées, tant de la part des migrants en provenance de pays pauvres que de jeunes occidentaux communément désignés comme "marginaux". Structurellement lié à la mobilité, le squat peut au final être lu comme un lieu de résistance à la pauvreté, ainsi qu'à l'injonction de sédentarisation faite aux pauvres de nos sociétés. (résumé de la revue)
Ce rapport a pour but de définir la notion de jeunes en errance à partir des caractéristiques de cette population et de son mode de vie.
Réflexion autour du thème de la disqualification sociale: pénible épreuve en raison de la faiblesse des revenus ou de l'absence de certains biens matériels, mais surtout en raison de la dégradation morale que représente dans l'existence humaine l'obligation de recourir à l'appui des autres et des services d'action sociale.
Dans le vocabulaire géographique classique, la « banlieue » désigne la partie d'une agglomération urbaine extérieure aux limites administratives de la ville-centre. Mais, depuis longtemps, le langage courant attribue à ce terme une connotation péjorative, qui explique sans doute l'apparition d'un second sens dans les années 1980. Désormais « les banlieues » désignent aussi des territoires - internes ou externes à la ville-centre - qui connaissent de graves difficultés économiques et sociales. L'ouvrage explore ces deux significations, en montrant leur imbrication et en mettant en évidence les relations du spatial et du social. Les banlieues, au sens géographique du terme, se caractérisent par une dépendance de la ville-centre toujours présente, quoique moins forte que dans le passé. Elles sont d'une extraordinaire variété, même si l'on y rencontre souvent la répétition des mêmes types de paysages. Mais le profil de leurs résidents et de leurs activités est loin de toujours confirmer l'image d'espaces déqualifiés. Il existe cependant des quartiers paupérisés, notamment dans les grands ensembles d'habitat social, qui constituent le témoignage le plus visible des fractures qui traversent notre société. Nourri des travaux des géographes, des sociologues et des politologues, appuyé sur une lecture critique de la presse, l'ouvrage donne une image vivante des agglomérations urbaines contemporaines et introduit aux débats de société que suscite leur devenir. De nombreux documents (textes, tableaux, graphiques, cartes) permettent de diversifier les exemples et d'approfondir ou d'illustrer les thèmes abordés. (4e de couverture)
L'auteur a voulu étudier les divers volets de la pauvreté et faire une socio-anthropologie de la survie, interpellant sur les processus de domination et sur la soumission de l'être utile, quand l'obligation d'avoir une fonction, d'être productif, constitue la finalité d'une société harmonieuse et stable. Son propos est d'analyser le continuum des situations à l'intérieur de la pauvreté, de se situer du côté des acteurs en décrivant les manières de vivre et les mécanismes de solidarité dans la survie et la précarité. L'ensemble du travail s'appuie sur des observations de terrain (cités, rues).
D'après le recensement de 1560, il y avait au moins 7000 étrangers venus du continents s'installer à Londres et dans ses environs. Le 20 était originaire de France et le reste des pays-Bas. La plupart d'entre eux étaient des protestants qui fuyaient les violences religieuses. Les zones extra-muros n'étaient pas, à la fin du XVIe siècle, des concentrations exclusives des travailleurs. Néanmoins, en s'y installant, les étrangers contribuèrent à se marginaliser aux yeux de leurs contemporains.
Entre répression judiciaire et charité privée, le traitement du vagabondage est l'enjeu sous la IIIe République d'un débat idéologique d'importance. Pour les uns, les errants incarnent une menace de mort, de folie, de dégénérescence et de destruction pour la société. Pour les autres, venant des marges littéraires et politiques, les vagabonds représentent l'esprit de liberté et de résistance à une société injuste : ils dénoncent les contradictions de l'Etat républicain libéral. Au tournant du siècle, une troisième voie émerge difficilement avec le développement de l'assistance publique et le vote des premières lois sociales. (Extrait de la présentation de l'éditeur)