Cet article examine comment la mémoire de la migration est utilisée pour maintenir les frontières entre statuts sociaux en Gambie, notamment entre les personnes de condition libre et les descendants d'esclaves. Les recherches sur les communautés soninkés de la région de l'Upper River montrent que l'oubli des origines et des parcours migratoires des descendants d'esclaves participe à la reproduction de leur condition servile.
Analyse du travail mené en consultation ethnoclinique et sa portée auprès des jeunes. Cet article montre que l'entreprise des thérapeutes, tout comme les positionnements ambivalents adoptés par les jeunes, ne peuvent s'analyser en dehors du contexte migratoire minoritaire post-colonial dans lequel se déroulent les consultations, et que l'approche ethnoclinique reflète finalement certaines contradictions des institutions françaises face aux populations originaires d'Afrique de l'Ouest.
Cet article met en lien la mobilité des migrants issus de sociétés fortement stratifiées par la mémoire de l'esclavage interne en Afrique de l'Ouest. L'auteure s'intéresse en particulier à la façon dont les migrants peuls (et soninké) se déplacent avec leur statut social d'esclave vers et dans les villes de Bamako et Paris.
Dans cet essai, A. Mbembe montre que, au-delà des crises et de la destruction qui ont souvent frappé le continent africain depuis les indépendances, de nouvelles sociétés sont en train de naître, réalisant leur synthèse sur le mode du réassemblage, de la redistribution des différences entre soi et les autres et de la circulation des hommes et des cultures. Décryptage des mutations africaines.
Etude historique et témoignage personnel sur les rapports entre la France et l'Algérie.
Rencontrant les mémoires de migrants, le mouvement international de création de mussées de l'immigration devient moyen de reconnaissance, vecteur de visibilité et entraine de nombreux débats historiques et sociologiques.
Le communautarisme ? Naguère absent de notre vocabulaire et de nos préoccupations premières, il s'est en quelques années emparé du terrain et a colonisé bien des esprits. Des minorités victimaires aux " lois mémorielles ", de la discrimination positive aux " minorités visibles ", du politiquement correct à la pénalisation des débats, de l'importation du conflit israélo-palestinien aux ethno-régionalismes, quel déferlement ! Certains imaginent le phénomène soluble dans la République. C'est exactement le contraire qui est en train de se passer. [Présentation de l'éditeur]
L'enseignement de l'histoire de l'immigration questionne les pratiques pédagogiques et agit comme un révélateur de la manière dont l'immigration a été - et est encore - perçue dans la société française. Presque absente des programmes et des manuels, l'immigration serait-elle un sujet marginal voire illégitime, renvoyant à l'illégitimité des personnes ? Comment transmettre cette histoire dans le cadre scolaire ? Quelles sont les disciplines concernées ? Comment éviter préjugés, stéréotypes ou contresens pédagogiques ?
La bibliothèque du Centre Georges Pompidou a organisé, les 18 et 19 novembre 2005, un colloque, qui s'est proposé de resituer les histoires coloniales à la lumière des plus récents travaux de recherche. Historiens, anthropologues, sociologues et écrivains ont dégagé les enjeux essentiels d'une historiographie difficile, et d'un enseignement spécifique à développer au sein de chaque histoire nationale. Ces enjeux sont d'autant plus importants aujourd'hui qu'ils expliquent pour une part, à l'époque de la globalisation mais aussi des raidissements identitaires, les crises de notre société contemporaine. Ce document présente les actes de ce colloque.
Harkis, pieds-noirs, descendants d'esclaves ou petits-enfants de colonisés..., la guerre des mémoires enfle. Chaque communauté, réelle ou autoproclamée, réclame une stèle, un mémorial, une loi. Communautarisme ! Atteinte à la République ! Maladie de la repentance ! Tandis que les uns crient au sacrilège, des associations noires et des enfants de l'immigration post-coloniale revendiquent simplement leur place dans le récit national... (Extrait de la quatrième de couverture).
Le lien communautaire, ce sont les récits d'une nouvelle territorialisation, la refondation d'un langage collectif et de nouveaux cadres sociaux de la mémoire, les dynamiques de transmission entre des générations à partir des fragments réappropriés d'une histoire nationale pulvérisée. Il ne s'agit pas ici d'une simple monographie locale sur les identifications de la minorité arménienne nouées à un lieu, mais d'un travail anthropologique sur des identités narratives produites en situation d'exil extrême. [Présentation de l'éditeur]