L'auteur s'est efforcé de montrer comment les communautés ethniques peuvent être manipulées par les Etats afin de justifier leurs politiques de domination ou en situation de contestation du découpage étatique qui leur est imposé. A cet effet Roland Breton mène un double état des lieux. Il expose une "hiérarchie" de peuples plus ou moins reconnue et inspirée de leurs traditions politiques : les peuples disposant d'un Etat-nation, les peuples sans Etat, les nations émergentes, les ethnies "minorisées" ou non reconnues. De plus, la création des territoires politiques, des Etats ou des entités subétatiques est présentée sur le plan historique. La dynamique croisée des Etats, des peuples, de leurs cultures propres et de leurs civilisations communes aide alors à dessiner les configurations humaines et territoriales distictes à l'origine de nombreux tensions et conflits.
Cet article traite des dimensions de race, sexe et classes sociales qui entourent le développement de la force de travail «contingente», dans l'économie des Etats-Unis. Cette désignation concerne les travailleurs dépourvus de la sécurité d'emploi fixe : intérimaires, saisonniers, entrepreneurs, travailleurs à temps partiel, sur contrat, sous-traitant, etc...). Les exemples présentés montre l'articulation des trois dimensions à ce nouveau type de main-d'oeuvre, une main-d'oeuvre flexible soumise aux fluctuations économiques. L'auteur montre que ces «arrangements» précaires défavorisent femmes, minorités ethniques et ouvriers blancs non qualifiés, et qu'il s'agit là d'une exploitation du travailleur. L'intersection entre travail «contingent» et stratification sociale illustre la permanence de la lutte de classe.
Les juifs et le syndicalisme au Royaume-Uni (Ecosse, Glasgow), au début du siècle, 1910-1930, examinés à travers les documents disponibles et la production littéraire abordant ce sujet. Après un bref historique sur l'immigration juive au Royaume-Uni cet article fournit des données sur l'attitude du syndicat britannique à l'égard des travailleurs juifs, sur le rôle des militants juifs, sur la conscientisation et syndicalisation des juifs, enfin, sur la lutte de classe opposant travailleurs juifs et employeurs (juifs ou chrétiens), les types de revendications et forme d'actions.
Immigration et syndicalisme naissent en même temps en France, à la fin du 19ème siècle, et se rencontrent sur le terrain de l'internationalisme. Du sentiment internationaliste profond qui anime et caractérise le mouvement ouvrier français à l'élaboration d'une politique syndicale de l'immigration, puis aux prises de position suscitées par la crise économique et aux récentes revendications en faveur de l'insertion des étrangers, une continuité est évidente : le souci d'internationalisme de la Confédération Générale du Travail (CGT), dans le discours aussi bien que dans les actions, fait l'objet de cette analyse.
Etude comparative de la réussite économique des migrants et des nationaux au Canada basée sur les données du recensement de 1981 et prenant en compte l'âge, le sexe, l'éducation, l'emploi, la durée de séjour et la connaissance des langues officielles des populations. Deux catégories de migrants sont distinguées : originaires des pays traditionnels d'émigration (Europe, Etats-Unis) ou des nouveaux pays d'émigration (Afrique, Asie, Amérique Centrale et Latine, Océanie). Les modèles théoriques retenus pour analyser l'adaptation économique des migrants et pour mesurer les différences de revenu avec les nationaux sont : l'assimilation, la lutte de classe marxiste, la domination coloniale, la stratification ethnique et la segmentation, le pluralisme structurel et les changements structurels.
Le développement du mouvement ouvrier et socialiste parmi les Yougoslaves Croates émigrés aux Etats-Unis, 1907-1918, examiné à travers la presse immigrée, en particulier le «Radnicka Straza» (La Défense des Ouvriers). Le rôle essentiel de ce journal : 1) dans le développement de la conscience de classe des émigrés yougoslaves, dans leur éveil au socialisme et à la lutte de classe; 2) dans la défense de leurs droits (droits politiques, de grève, d'association, etc...); 3) dans la création de clubs socialistes et associations émigrés à travers les Etats-Unis.
La position du mouvement ouvrier relative à la migration et à l'emploi de la main-d'oeuvre étrangère en Allemagne RF. entre 1900-1985 fondée sur l'idéologie de la lutte de classe dans les pays capitalistes selon MARX (K.) et ENGELS (F.). L'attitude du Parti Social Démocrate Allemand (PSD) et des syndicats à l'égard des immigrés au début du siècle : conforme à l'esprit de solidarité internationale prolétarienne intégrant les travailleurs migrants aux luttes ouvrières. L'attitude de la German Federation of Trade Unions (DGB) et des leaders des syndicats de droite entre 1955-1985.
L'épisode de la publication en mars 1931 d'une brochure (Agli operai) par le mouvement Giustizia e Libertà (GL) destinée à être distribuée aux ouvriers italiens : les polémiques et tensions suscitées au sein de l'antifascisme italien en exil par cette propagande révolutionnaire donnant à la lutte contre le fascisme un caractère de classe. L'action menée par les immigrés Italiens giellistes en France, la position du Parti Communiste Italien (PCI) et des socialistes sont analysées.
Compte tenu du statut privilégié accordé aux citoyens dans les pays du Golfe Arabo-Persique la rente pétrolière et le recours massif à l'immigration entraînent une structure de classe sociale particulière définie par la position des acteurs à l'extérieur de l'espace régional au niveau des rapports internationaux capitalistes d'une part, et par une structure sociale régie localement davantage par des rapports de distribution que de production d'autre part. L'importance de la rente et sa redistribution permettent une stratification sociale de la population nationale, en fonction de la proximité des centres de pouvoir, rapports et lutte de classe étant rejetés à l'extérieur en quelque sorte de la société grâce au recours conjoint au capital étranger et au travail immigré.
La première partie de ce livre propose une réflexion sur la lutte menée à Longwy, en s'appuyant sur les documents parus au cours de celle-ci et sur des discussions avec les militants pendant la lutte. La seconde partie est un texte de Benaceur Azzaoui, travailleur immigré, qui parle de son rapport à l'usine et de son rapport à la lutte.