Ce rapport est le fruit du travail collectif de l'Observatoire statistique de l'immigration et de l'intégration, installé, sous l'égide du Haut conseil à l'intégration, le 2 juillet 2004 par le Ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale. Dans le cadre de ses deux missions générales concernant les flux migratoires et l'intégration, l'Observatoire présente son rapport statistique 2002- 2004 qui aborde les thèmes suivants : les visas d'entrée, l'asile, l'immigration pour motif familial, l'immigration pour motif de travail. L'immigration pour études ainsi que les autres motifs d'entrée en France. La seconde partie du rapport est consacré au parcours d'intégration (Contrat d'accueil et d'intégration, les acquisitions de la nationalité, les indicateurs de l'intégration).
Sous la dynamique du développement familial, l'immigration maghrébine en France tend à devenir sur la durée un phénomène irréversible. Pourtant, elle est restée longtemps celle de travailleurs hommes seuls, installés dans le provisoire et l'idée de retour au pays. La féminisation progressive de l'immigration maghrébine sous l'impact du regroupement familial est à la base de l'avènement de la famille, et les changements intervenus dans ce sens sont significatifs de la mutation d'une migration temporaire à une immigration d'enracinement et de peuplement.; Pour rendre compte des processus sociaux d'intégration, l'auteur analyse les trajectoires sociales différenciées de ces familles, les enjeux en jeu dans le cadre des relations intra-familiales et les enjeux dans les relations avec le monde extérieur. Pour l'auteur, la dynamique familiale dans les processus d'intégration des groupes issus de l'immigration maghrébine s'inscrit dans deux tendances, l'une allant dans le sens d'une intégration collective par ségrégation, l'autre dans le sens d'une intégration par assimilation individuelle.
L'observation durant ces vingt dernières années de l'immigration en France permet d'en esquisser certains traits : il s'agit de migrations à dominante familiale, plus individualisées, plus féminines. Les pays d'Afrique sub-saharienne et d'Asie y sont fortement représentés. Un autre flux important est celui des réfugiés. La part des déboutés du droit d'asile et des migrants illégaux, vivant dans une grande précarité, est difficilement chiffrable. De nouvelles pratiques migratoires semblent se dessiner, avec des séjours plus ponctuels, le passage d'un pays d'accueil à l'autre, des liens transfrontaliers entre les diasporas.
Le droit de l'étranger d'avoir une vie familiale normale n'est pas reconnu comme tel dans les textes de loi. Il n'existe pas de sources juridiques écrites, nationales ou internationales qui énoncent clairement les droits de l'étranger en famille. Le droit au regroupement familial et les conditions d'entrée et de séjour des ressortissants étrangers sur leur territoire limitent sensiblement le droit de mener une vie familiale. D'où les questions de Mylène Nys qui confronte le droit familial au droit des étrangers
Evolution de la migration entre les pays d'Afrique sahélienne et la France par l'intermédiaire du regroupement familial. Mise au point d'une stratégie migratoire : naissance des enfants en France pour avoir la nationalité française et une bonne scolarité ce qui permet la perpétuation du cycle migratoire et le retour au pays.
Il s'agit de saisir d'emblée et d'analyser la diversité des processus familiaux en jeu dans la trajectoire migratoire et dans l'insertion des membres de la famille en France et au Québec. L'auteur s'attache à dessiner la place commune des familles dans l'immigration dans ces deux pays en fournissant une analyse fine des dynamiques familiales de l'immigration. Il présente six histoires d'immigration et aborde le concept de stratégies familiales de citoyenneté. Enfin, il insiste sur les contextes d'accueil en différenciant les stratégies familiales mises en oeuvre en France et au Québec.
Dans l'espace européen, le droit de vivre en famille est reconnu comme droit fondamental et universel. Cependant, Catherine de Wenden dénonce le fait que ce droit reste précaire.
Regroupement familial et problèmes d'adaptation des jeunes conjoints rejoignants dans le pays d'accueil. Le processus de "socialisation anticipatrice" - l'individu s'approprie par avance les valeurs d'un groupe auquel il souhaite s'intégrer - prépare psychologiquement jeunes femmes et jeunes hommes à affronter la nouveauté. Quand le rejoignant n'est pas préparé au bouleversement qu'il va vivre, les difficultés sont plus difficiles à surmonter.
L'immigration familiale transplantée en France a modifié les modèles initiaux de la famille élargie à celui de la famille nucléaire. Les relations entre les sexes ou l'évolution de rapports plus égalitaires entre les hommes et les femmes conduisent ces dernières à construire un modèle familial négocié plus avantageux chez les Maghrébins. Chez les Africains l'alignement sur un modèle nucléaire coexiste avec un modèle patrilinéaire et un modèle matrilinéaire. La polygamie creuse la différence dans le statut des deux sexes. Enfin, les enfants sont l'objet d'un surinvestissement parfois conflictuel avec l'autorité paternelle si la mère ne sert pas de médiatrice.
La maltraitance n'a pas disparu dans les sociétés les plus développées ; l'article pose la question de la définition de cette notion et insiste sur la relativité de sa signification selon les périodes de l'histoire et selon les cultures. Avec l'immigration familiale dans les pays d'Europe occidentale depuis plusieurs années, des conceptions différentes du statut de l'enfant et des systèmes éducatifs tout à fait dissemblables se trouvent en contact. Il en résulte de nombreux malentendus entre familles immigrées et institutions des sociétés d'accueil ainsi que des dysfonctionnements dans les pratiques éducatives.
Analyse de l'évolution de la politique et de la législation françaises face aux problèmes culturels et juridiques que rencontre la France républicaine confrontée à l'immigration familiale.
Le droit de vivre en famille est un principe de droit international. Cet article analyse dans une première partie l'élaboration progressive de la protection de ce droit et indique la diversité des sources : les textes élaborés au sein du Conseil de l'Europe et de la CSCE, la réglementation communautaire, la politique européenne intergouvernementale et la Convention européenne des droits de l'homme. Dans la deuxième partie est publié le rapport du groupe ad hoc de la Coordination européenne pour le droit des étrangers à vivre en famille, avec une description des situations spécifiques des étrangers et de leur famille en situation irrégulière.
Cette étude comparative de la migration féminine en Espagne et au Portugal et entre communautés différentes vise à déterminer s'il existe des régularités sociologiques identifiables dans les conséquences des migrations sur le statut des femmes étudiées, en dépit de leur origine nationale (Dominicaines et Marocaines à Madrid, Cap-Verdiennes à Lisbonne) et d'un contexte économique, social, politique et législatif propre aux deux pays. Pour évaluer les effets de la migration sur le statut des femmes, les auteurs présentent le contexte d'origine (structures familiales et place de la femme dans la famille et le système de production) et le contexte du pays d'accueil et, plus particulièrement, les caractéristiques du marché du travail qui influent sur le type de migration (immigration familiale, migration de femmes seules) qui a lui-même un impact sur le statut des femmes immigrées. A partir de cette typologie, les auteurs analysent l'effet d'autres variables (statut marital, insertion dans le marché du travail, influence des réseaux sociaux...) qui interviennent pour modeler le statut des femmes immigrées.
Ensemble de témoignages recueillis par l'auteur auprès d'hommes et de femmes Maghrébins constitutifs de l'immigration familiale en France. Chaque entretien est regroupé de manière à tracer le portrait ou l'histoire de vie d'un groupe cohérent composé des pères et des mères et des enfants, autrement dit des parents primo-immigrés et des générations issues de l'immigration. A travers l'exposé de chaque membre de la famille se dessinent les luttes et les victoires de ces Français d'origine étrangère entrés dans les coeurs, grâce à la télévision.
Cet article présente un modèle théorique d'émigration familiale volontaire et temporaire, considéré du point de vue de la production des ménages et testé, avant d'être utilisé pour l'analyse des migrations égyptiennes vers les pays du Golfe. Les auteurs procèdent à son application empirique en se fondant sur l'enquête relative au taux de fécondité menée en 1982 en Egypte couvrant sur une période d'émigration massive. Ils dégagent les caractéristiques des familles migrantes et les coûts de l'émigration temporaires supportés par la société et les immigrés.