Dossier sur les personnes handicapées dans les familles immigrées : manière d'appréhender les problèmes, tant au niveau de ces familles qu'au niveau de l'entourage ainsi que des politiques d'intégration mises en place.
En Europe, les années 1830-1930, marquées par l'industrialisation, l'urbanisation et la démocratisation modifièrent le statut et le sort des individus rejetés par la société. Pauvres et vagabonds, migrants et chômeurs, mais aussi femmes, criminels, marginaux constituèrent des bataillons d'exclus. L'étude de cette période pose la question de la validité de la notion d'exclusion. Que recouvre ce terme utilisé par la sociologie depuis une vingtaine d'années ? (présentation de l'éditeur)
Réédition du guide de juin 1994 sur les droits des handicapés et des retraités étrangers. Les nouvelles jurisprudences censurent les décisions des caisses de sécurité sociale subordonnant l'octroi des prestations telle l'allocation adulte handicapé à une condition de nationalité.
Posant la construction sociale comme la façon dont une société traite un domaine ou une population en fonction de la représentaion qu'elle s'en fait, l'auteur se demande si le handicap constitue un champ social, et comment et en quoi il se distingue des autres domaines d'intervention.
Dans le cas de la scolarisation des enfants handicapés on serait passé de l'exclusion à l'intégration dans le quotidien des enfants valides. Après un rappel des étapes, l'auteur souligne la réalité statistique de cette prétendue intégration scolaire et met au jour les obstacles.
L'ensemble des représentations qui tournent autour de la fécondité et de la naissance dans la culture arabe et musulmane définit une identité culturelle transmise aux femmes qui se traduit dans leurs attitudes vis-à-vis de la sexualité, de la grossesse, de l'accouchement ou même vis-à-vis des enfants nés handicapés. Mieux comprendre le poids des valeurs culturelles et religieuses et l'importance de la filiation chez les Maghrébins et les Africains permet d'améliorer l'accueil en maternité. Particulièrement traumatisante est la situation des jeunes filles-mères d'origine maghrébine.
Analyse comparative des mesures adoptées par les pays d'Europe et de l'OCDE en matière d'exportation ou de transférabilité des prestations sociales telles que l'assurance vieillesse, l'allocation handicapés ou prestation d'invalidité pour accident du travail et la prestation de veuvage. Parmi les restrictions qui limitent l'octroi d'une prestation on distingue celles relatives à la période pendant laquelle celle-ci peut être conservée, celles relatives au montant accordé, celles qui procèdent par non-revalorisation et celles qui discriminent entre nationaux et étrangers.
Comparaison des systèmes de prestations sociales d'invalidité dans les douze pays d'Europe. Derrière la difficulté de définition et la diversité des réglementations et des conditions donnant droit à l'obtention d'une pension pour les handicapés, on constate cependant que tous les pays bénéficient d'une assurance invalidité, intégrée à la sécurité sociale et donc s'appliquent à tous les travailleurs. Le dénominateur commun devrait servir de point de départ à une coordination.
Etude de l'arrêt Mazari de la Chambre Sociale de la Cour de Cassation du 7-5-91 en ce qu'il consacre le droit au Fonds National de Solidarité (FNS) pour un travailleur algérien résidant en France et relevant du régime de sécurité sociale français. Analyse critique de la portée de cette jurisprudence quant aux prestations sociales concernées à l'égard des autorités françaises et des ressortissants des Etats tiers ayant conclu des conventions de coopération ou d'association avec l'Union Européenne. Rappel du droit communautaire en matière de protection sociale des conventions multilatérales (convention 118 de l'OIT) et bilatérales ratifiées par la France et du principe de l'égalité de traitement avec les nationaux en matière de sécurité sociale. Un exposé des démarches et recours et de la jurisprudence en matière de FNS et d'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est proposé.
Analyse de la répartition des prestations sociales, assurance maladie et invalidité accordées aux immigrés en Suède en fonction du pays d'origine, du sexe, de la profession, du niveau d'éducation et de la structure familiale, avec une attention particulière pour la situation des femmes étrangères.
Le dossier fait le point sur le problème des réfugiés, handicapés et cite notamment des exemples de la situation dans les camps de réfugiés du Pakistan et de la frontière khmero-thaïlandaise, ainsi que le cas de la Finlande qui accorde une place spéciale aux réfugiés handicapés dans le cadre de son programme d'accueil.
E.Goffman définit le concept de stigmate en tant qu'attribut susceptible de jeter le discrédit sur celui qui en est porteur. Il en distingue trois formes : les monstruosités (difformités/infirmités) du corps, les tares morales du caractère et les stigmates tribaux (appartenance ethnique ou religieuse). C'est moins l'attribut lui-même qui conduit à une perception négative et au droit que s'accordent les "normaux" de traiter le stigmatisé " en personne pas tout à fait humaine ", qu'un certain type de relation entre l'attribut et le stéréotype autour de la différence entre ceux qui se considèrent " normaux " et ceux qui ne le sont pas tout à fait, entre ce que nous pensons qu'il doit être et ce qu'il s'avère être en réalité. La discordance entre un ensemble d'attentes normatives et liées à l'identité sociale de quelqu'un (son identité virtuelle), et sa réalité physique ou morale (son identité réelle) enclenche une relation de stigmatisation. La dimension principale du stigmate ne se tient pas dans ses caractéristiques propres mais dans la dépréciation elle-même, c'est-à-dire dans la valeur négative qui lui est conférée au sein de l'interaction sociale par les institutions sociales et par les individus. L'un des apports majeurs de l'auteur est la prise en compte des effets du stigmate (comportements souvent agressifs ou hésitant, typique de la gêne ou du déplaisir) sur l'ensemble des acteurs sociaux et non pas seulement de la personne discréditée. Les groupes victimes de stigmatisation sont contraints de réagir face à la disqualification : qu'ils adoptent les normes des dominants en s'identifiant à leurs stéréotypes, ou qu'ils revendiquent les traits que leur sont reprochés en les présentant comme des traits positifs (black is beautiful), ils n'ont pas d'autres marges de maneouvre.